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Les skippers IMOCA participant à The Transat CIC pourraient bénéficier de conditions météorologiques favorables dans les jours à venir, évitant ainsi les vents de face. C'est ce qu'indique Sam Goodchild, skipper de Vulnerable, qui ne participe pas à la première transatlantique de l'année.

Après plus de deux jours depuis leur départ de Lorient, les 28 skippers encore en lice (après cinq abandons) progressent vigoureusement vers l'ouest. Les conditions météorologiques sont caractérisées par des vents du nord, des rafales pouvant atteindre 40 nœuds et une mer formée.

En tête de la course, Charlie Dalin sur son IMOCA MACIF Santé Prévoyance file à une moyenne impressionnante de près de 25 nœuds. Paul Meilhat le talonne en deuxième position, à environ 45 milles dans son Sud. Yoann Richomme sur Paprec Arkéa occupe la troisième place (+12,2 milles), suivi de Louis Burton sur Bureau Vallée en quatrième position, à un peu moins de 20 milles derrière.

Sam Goodchild, vainqueur des IMOCA Globe Series 2023, a pu apprécier le départ d'une autre manière, depuis son kitesurf. Il observe la course de près et constate que la situation météorologique est loin des conditions difficiles habituelles de l'Atlantique Nord.

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« Il semble qu'ils vont éviter les allures au près, ce qui est une bonne nouvelle », déclare le skipper britannique à la Classe alors qu'il se prépare à convoyer son IMOCA vers les Açores aux côtés du sister-ship de l'équipe, le Vulnerable de Thomas Ruyant.

« Maintenant derrière une dépression, ils naviguent au portant. Les conditions sont assez intenses, avec de grosses vagues et un vent soutenu, mais rien d'extravagant. Ensuite, ils devront traverser une dorsale, puis affronter à nouveau des conditions similaires de l'autre côté. C'est le moment où ils découvriront si leurs bateaux sont à la hauteur », explique-t-il.

Concernant la seconde moitié de la course, Sam Goodchild affirme que les bateaux devraient naviguer au portant pendant un certain temps. « Ils vont tenter de passer au-dessus d'une dépression, ce qui sera intéressant à observer. » Comme beaucoup dans le monde de l’IMOCA, Sam Goodchild suit avec un sourire en coin la progression de Charlie Dalin, après que ce dernier ait annoncé avant le départ qu'il prendrait les choses tranquillement sur cette course.

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Benjamin Dutreux, tout comme Sam, a observé de près la progression de Charlie Dalin. Bien qu'il ne participe pas à cette transat, il est engagé dans la course retour New York Vendée-Les Sables d'Olonne avec son bateau, le Guyot Environnement-Water Family.

« J'ai été vraiment surpris par la vitesse de Charlie, surtout au près », partage le skipper. « On dit toujours qu'il était rapide au près avec son ancien bateau, mais celui-ci semble encore plus performant. C'était vraiment impressionnant à voir ! »

Pour Dutreux, l'évolution de Yoann Richomme une fois entré dans une zone de portant sera particulièrement intéressante, après que la flotte ait traversé la prochaine zone de calmes. « En tant que fan, j'ai hâte de voir les différences de vitesse au portant », déclare-t-il. « On sait que Charlie était très rapide au près, mais lors du Retour à la Base en décembre dernier, on a vu que Paprec Arkéa était très rapide au portant. Ça promet d'être intéressant. »

Il souligne également les défis auxquels les skippers ont été confrontés dans les premières heures de la course, avec des conditions difficiles au près et des vagues imposantes. « Trouver le bon compromis dans de telles conditions n'était pas évident, et cela se reflète sur la cartographie. Maintenant, les skippers font des choix différents, mais la prochaine décision sera cruciale, notamment en accélérant vers l'ouest pour s'éloigner du centre de la dépression. »

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Dutreux est également impressionné par les performances initiales de Benjamin Ferré, bien positionné sur son Monnoyeur-Duo For A Job à dérives. « Il avait une bonne vitesse et un bon angle dans un vent médium. Après, lorsque le vent a légèrement forci, les bateaux à foils ont accéléré, mais c'était encourageant de voir Benjamin en tête. »

Benjamin Ferré conserve toujours la tête de la flotte des bateaux à dérives, occupant désormais la 10e position au classement général. Il devance de neuf places Tanguy Le Turquais sur Lazare, tandis que Violette Dorange sur Devenir occupe la 20e position.

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Louis Burton, skipper de Bureau Vallée, a pris un excellent départ pour sa première course de la saison 2024. Après un début prudent, il a rapidement atteint des vitesses impressionnantes dans la brise à bord de son foiler noir et jaune.

« Le départ en flotte était captivant, avec un slalom entre les Glénans et le continent, et des zones de vents à éviter », rapporte-t-il depuis la mer. « J'ai opté pour un virement légèrement anticipé par rapport à la flotte, et cela s'est avéré fructueux. La tension est montée rapidement à l'approche du premier front durant la nuit. C'était une entrée en matière dynamique, avec une mer agitée, mais pas toujours dans le sens souhaité. »

Louis Burton apprécie le défi que représente cette course réputée redoutable. « Ce n'est pas une épreuve qui me fait serrer les dents. Ça aurait pu être le cas, car théoriquement, elle se court au près. Cependant, cette fois-ci, les conditions météo pourraient jouer en notre faveur si nous parvenons à maintenir notre vitesse jusqu'aux Bancs de Terre Neuve. Je jongle entre l'impératif de vitesse pour rester dans le bon enchaînement et la prudence pour arriver de l'autre côté. »

240428 JC polaRYSE 132641© Julien Champolion - polaRYSE

Enfin, Sam Goodchild a eu une pensée pour Jérémie Beyou, qui a malheureusement dû abandonner après des dommages à son étai de J2. Goodchild, tout comme de nombreux autres marins de la flotte, est impatient de connaître les détails exacts de l'incident à bord de Charal, qui fait actuellement route vers Lorient.

« C'est une déception pour Jérémie, mais il sera intéressant d'en savoir plus sur ce qui s'est passé », commente-t-il. « Sur ces bateaux, nous partageons souvent les mêmes fournisseurs pour de nombreuses pièces spécifiques, donc il serait utile de comprendre si la pièce défaillante est celle que nous utilisons et quelles en sont les raisons. Nous restons attentifs à ce genre de situations », conclut-il.

Ed Gorman (traduit de l'anglais)