«Sailing as we know it is officially over»

C'est le constat issu des discussions de la sixième édition du World Yachting Forum and Yacht Racing Design and Technology Symposium qui s'est déroulé les 10 et 11 décembre dernier à Göteborg (Suède).

Luc Talbourdet, président de l'IMOCA et Peter Bayer, directeur d'OSM participaient à cette manifestation qui rassemble les organisateurs et les acteurs les plus influents de la voile sportive au niveau mondial. Les nombreux débats ont été l'occasion de faire un bilan précis de l'année écoulée, riche d'innovations et d'orientations décisives. L'apparition des AC 72, catamarans à foils ultra performants, d'une class one design pour l'organisation de la prochaine Volvo Ocean Race, la décision de standardiser les mâts et les quilles au sein de la nouvelle jauge IMOCA sont autant de changements notables pour cette année 2013. 

"Que cela plaise ou non, la voile sportive évolue rapidement en termes de technologie mais également en ce qui concerne la promotion des événements, la création de nouveaux outils de communication, les nouveaux territoires visités, l'émergence de nouvelles classes", commentait Ken Read, président de North Sail. "Regardez simplement combien la voile a évolué cette année, si on la compare au football", observait également Knut Frostad, directeur de la Volvo Ocean Race. "C'est tout simplement incroyable, bien que je pense que notre sport aurait dû évoluer encore plus vite. La voile a été trop lente à s'adapter aux nouvelles technologies disponibles". 

Le World Yachting Forum s'est également penché sur les aspects commerciaux de ce sport, tant dans les domaines de la course au large que des régates in-shore, de l'Olympisme ou de l'America's Cup. Au sujet de l'Olympisme, le médaillé et directeur de l'équipe Artémis Iain Percy a insisté sur le fait que "l'intégrité de la voile sportive doit être préservée malgré l'augmentation des besoins commerciaux. Il n'est pas bon de trop dramatiser les phases finales". Une remarque déjà faite de façon véhémente par Sir Ben Ainslie en 2012.

"La clé d'un sponsoring gagnant est d'être impliqué sur le long terme, et de participer à un grand nombre d'événements", précisait Jean-Bernard Le Boucher, directeur marketing de Macif. "Le risque de casse mécanique reste élevé mais un engagement à long terme tend à le diminuer. Ce n'est pas François Gabart, skipper du bateau Macif et récent vainqueur du Vendée Globe qui peut s'en plaindre : son sponsor va le suivre dans son prochain projet de construire un trimaran catégorie "Ultime", à bord duquel il participera en solo à la Route du Rhum avant de s'attaquer en équipage au record du tour du monde.

Un sondage effectué sur place a donné des conclusions intéressantes : 80 % des personnes présentes pense que les médias en ligne sont le meilleur moyen de toucher l'audience de la voile alors que la télé semblait être le média référence jusque là. Toujours selon ce sondage, de nombreux sponsors (31 %) sont plus intéressés par des programmes d'hospitalité de leurs clients que par de la visibilité de leur marque à la télé (26%) ou dans les médias sociaux (18 %) pendant que la presse tombe à 3 % seulement...

"Le plus important consiste à raconter une belle histoire, intéressante, quelque soit le support utilisé", a expliqué Peter Bayer, directeur de Open Sports Management, la structure en charge du développement commercial de l'IMOCA. "Afin d'atteindre une plus large audience, la voile a besoin d'être plus amusante. Les bateaux ne sont pas le sujet principal. Nous devons raconter des histoires fortes, parler des hommes avant tout". Un constat partagé pleinement par Luc Talbourdet, président de la classe IMOCA. Et de conclure : "La clé du succès du Vendée Globe est l'histoire que cet événement raconte, pas les bateaux ou même la course".