068 The new HUGO BOSS sRGB

Outre Manche, le skipper du dernier et plus innovant IMOCA, HUGO BOSS se sent très confiant sur son programme et son bateau à l’approche du Vendée Globe.

Alex Thomson est sur la liste des favoris du Vendée Globe et alors que ses concurrents se battaient sur la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, ce dernier effectuait ses 2000 milles dans l'Atlantique sur son plan VPLP volant pour se qualifier au tour du monde en solitaire qui partira le 8 novembre.

Le skipper de 46 ans, deuxième et troisième des deux derniers Vendée Globe, est rentré au port satisfait de cette première grande navigation depuis la perte de sa quille l’an passé sur la transat Jacques Vabre. « Le bateau va bien... » a-t-il résumé.

« Nous avions quelques interrogations au sortir de la première période de navigation - qui était la Transat Jacques Vabre - et nous avons découvert de bonnes choses ce qui nous a permis de mettre en place un plan d’action d'ici le départ de novembre, » explique t-il.

Le bateau est de retour au hangar pour les dernières optimisations et quelques renforcements de structure. Il sera ensuite remis à l’eau avec une nouvelle paire de foils - un affinement de la première version avec la même forme, le même design et le même système - et sera prêt pour naviguer à la fin du mois d’août.

A la fin de sa qualification, le skipper affirme qu'avoir une casquette entièrement fermée est une évolution de taille. « Le plus important est que cela fonctionne comme nous l’avons conçu. C'est très simple en navigation. Il est important pour moi de pouvoir être complètement protégé sans que mes sens soient atténués. Donc ici, j’ai tout ce dont j’ai besoin à proximité pour gérer le bateau comme si j’étais à l’extérieur. Je peux quasiment dormir avec mes pieds posés sur la colonne (moulin à café pour actionner les winchs). Mon environnement est très restreint mais je peux tout faire de là. »

L’équipe d’ingénieurs et de design d’Alex Thomson Racing Team a fait un travail complet pour comprendre les forces qui ont causé le problème de quille au milieu de l’Atlantique en novembre dernier. Cela s'est produit après une décélération importante, suite à ce qu'il pense être une collision avec une baleine, l'impact étant centré sur le haut de la quille. La structure de la quille a donc été considérablement renforcée pour être prête à nouveau à faire face à une collision de cette nature et le skipper ne s'inquiète pas du poids supplémentaire qui a été ajouté.

« Environ 60 kilogrammes ont été ajoutés dans la quille pour la renforcer mais nous avons pensé que c’était la meilleure solution. Le bateau a également été équipé d’un « whale pinger » (répulsif de baleines) dans le bulbe fournit par Future Oceans. Le skipper est certain que cela aidera à réduire les occasions de percuter un cétacé. Une chose qu’il souhaite à la fois pour le bien des baleines et de son bateau.

Le skipper britannique, qui avait eu un accident à l'approche de l'arrivée de la Route du Rhum 2018 après avoir dominé la course, est assez ouvert sur les raisons pour lesquelles il n’a pas participé à la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne. Son équipe n’était tout simplement pas prête à participer à une course et sa qualification en solitaire était une chose importante dans son calendrier. Il a suivi de près cette course mais pense qu’elle n’était pas décisive pour sa préparation au Vendée Globe.

« Le Vendée Globe ne se déroule pas comme cela. La Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne a flatté un peu tout le monde grâce à de nombreux arrêts-départs sur le parcours. En général, les bateaux s’éloignent au fur et à mesure les uns des autres sur le tour de monde et s’engagent dans une sorte de peloton allongé, » ajoute-t-il.

Cependant, après avoir observé la Vendée-Arctique de loin, Alex Thomson ne doute pas de qui seront les favoris du Vendée Globe. « Certains bateaux sont plus rapides dans certaines circonstances et certains semblent l’être dans d’autres. LinkedOut (Thomas Ruyant) semble être très efficace au près mais moins au portant. Charal (Jérémie Beyou) semble être un peu plus équilibré et accélère un peu plus que les autres à certains moments importants. Apivia (Charlie Dalin) est évidemment un concurrent de taille. »

« Je pense que ces trois là sont les favoris mais c'est difficile de savoir comment les autres bateaux neufs avancent car ils n'ont pas fait assez de milles ».

Dans les prochains mois, Alex Thomson va continuer à tracer sa route seul. Il ne participera pas au Défi Azimut et aux entrainements de Port-la-Forêt. Selon lui, se préparer seul comme il l’avait fait en 2016 est la meilleure façon d’optimiser son temps. Cependant, le skipper se dit être plus confiant qu’il y a quatre ans.

«  La seule fois où nous nous sommes tous alignés, c’était au début de la Transat Jacques Vabre, dans la Manche, pendant six heures et nous étions très rapides. Je ne sais pas vraiment où je me situe avec mon bateau au sein de la flotte et les autres concurrents ne le savent pas non plus. Par ailleurs, rester en retrait du reste de la flotte n’était pas une volonté. Les gens peuvent penser cela et je le comprends. Nous aurions aimé participer à la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne mais nous n’étions pas prêts. »

Comme tous les concurrents, Alex Thomson croise les doigts pour que la pandémie du Covid-19 ne soit pas un obstacle au départ du Vendée Globe cette année. Le skipper vise depuis longtemps la première marche du podium. Sa motivation est toujours la même mais, cette année, il aborde la course concentré sur l'achèvement du parcours dans l'espoir que s'il y arrive, il sera en tête de la flotte ou près de celle-ci.

Alex Thomson est confiant car son équipe est, depuis quelques années, très performante. « Nous avons commencé avec ce bateau là où nous nous étions arrêtés la dernière fois et nous n'étions pas en mauvais point la dernière fois. Tout ce dont on veut parler aujourd’hui, c'est de la course mais en réalité, la course est terminée avant le départ. »

Davantage de navigations sont prévues après la sortie du chantier. « J’espère que nous allons pouvoir faire un nombre de milles raisonnable avant de prendre le départ car c’est important pour moi. Tous les bateaux sont dans la même situation, ils n’ont pas navigué autant qu’ils l’espéraient donc cela nous handicape tous. J’ai comme l’impression de revenir au point où nous étions en 2016 avec mon équipe, avec les problèmes de construction, mais la différence cette fois-ci, est que toutes les équipes se trouvent dans la même situation. » 

Merci Alex, nous te souhaitons tout le succès possible pour la suite de ta préparation au Vendée Globe et pour la course.

Ed Gorman (version traduite)