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Chaque jour, à 5h du matin et à 10h, les skippers sont appelés depuis la terre pour prendre des nouvelles du bord et des conditions de mer. Voici ce que Arnaud Boissières (La Mie Câline - Artisans Artipôle) , Charlie Dalin (Apivia) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) nous racontent ce mercredi 8 juillet...

Arnaud Boissières (La Mie Câline - Artisans Artipôle) - 5h05

"Là, nous sommes au portant, ça glisse ! Il fait frais mais super beau. Ces conditions permettent de reposer la machine, de faire le tour du propriétaire. Il y a des petits trucs, j’avais par exemple un fil électrique débranché sur mon vérin de pilote, donc j’ai bricolé un peu. Je suis super content d’être là et je ne désespère pas vis-à-vis du petit groupe devant moi. C’est vraiment un chouette exercice. Le matossage et tout ça, c’est bien tonique. Et puis ça change complètement. On a d’abord eu du près, on tirait des bords et puis là, on est au portant, mais on monte bien vers le Nord ! C’est comme un grand triangle Olympique. C’est l’exercice idéal avant un Vendée globe. C’est vraiment bien pour tester le bateau et le bonhomme. Je suis très content de ce qu’on a fait cet hiver sur le bateau, la casquette pour se protéger des embruns par exemple. Par contre, j’ai oublié mes gants ! C’est peut-être une bêtise car je commence déjà à avoir les mains qui brûlent. J’ai pris trois bonnets, et ça, c’est peut-être un peu exagéré ! Là, il fait nuit, mais c’est une nuit relativement claire. Je vais apprécier le rayon de soleil du matin, il fait seulement 10 degrés. C’est plus agréable d’avoir des nuits plus courtes. Manœuvrer de jour c’est quand même plus facile. C’est une drôle d’impression, mais c’est agréable. On dirait un peu qu’on a un projecteur sur nous. C’est agréable pour régler les voiles, manœuvrer un peu. Ça change par rapport à des nuits normales. Dans les heures qui suivent il va y avoir un virement de bord, c’est la position du virement de bord qui va être très importante, et le placement dans le vent faible. C’est plutôt du petit temps, du vent maniable. J’ai gagné un peu dans le nord en essayant de couper un peu le fromage."

Charlie Dalin (Apivia) 5h20

"Je suis en pleine traversée de dorsale. Tout se passe bien pour l’instant, j’ai retrouvé Jérémie hier soir à l’AIS et en visu cette nuit. Ça bataille, ça bataille ! J’ai vraiment l’impression de faire une étape de la solitaire en format XXL. On a fait des contrebords de 10 minutes le long des côtes irlandaises, la nuit d’avant on a négocié le centre de la dépression en même temps, là on négocie une dorsale, donc on se fait une petite Solitaire du Figaro. Thomas n’est pas très loin derrière non plus, il avance bien. Je suis content d’être sur mon bateau, sur Apivia. Ça fait vraiment du bien de retrouver les sensations en solo, c’est étonnant parce que d’habitude, quand on part en transat, on part sur une course où l’on passe son temps à enlever des couches. Là c’est l’inverse. On rajoute des couches, il fait 10 degrés ce matin. Là les premiers rayons de soleil se font ressentir. La nuit est courte, je n’ai pas calculé combien d’heures exactement mais je dirais 4/5h. Le bateau est à 100% et moi aussi. Hier j’ai réussi à me reposer un peu. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit à cause de cette dorsale mais j’espère qu’une fois qu’on en sera sorti on pourra récupérer. La nuit d’avant, c’était assez costaud, j’ai fait de sacrées pointes de vitesse, je me suis beaucoup fait secouer. Aujourd’hui au niveau manœuvres, on va virer de bord à un moment donné, et après normalement c’est plus ou moins sur un bord jusqu’à la bouée CIO-UNESCO. Pour l’instant je n’ai pas regardé du tout pour la descente… D’ailleurs je ne vais pas rester longtemps avec vous car j’ai une manipulation de voile à faire."

Clarisse Crémer (Banque Populaire X) 11h00

« Ça va bien ! J’ai passé une meilleure nuit que les précédentes. J’ai fait le choix de me reposer plutôt que chercher la performance, car je sentais que j’allais peut-être faire une bêtise. C’est une stratégie comme une autre. J’ai fait le choix d’être plus en forme. J’ai environ 10 nœuds de vent (à 11 heures ce mercredi). Je suis sous Code 0 (la grande voile plate d’avant). J’approche de la dorsale, il y a peu de vent, la mer est plus calme et je commence à bien sentir le froid du nord. Dans les minutes et heures qui arrivent, ça va commencer à se compliquer. Il va falloir être concentrée, constamment sur les réglages pour aller chercher tous les petits nœuds de vent supplémentaires pour sortir le plus rapidement de cette zone. On va la passer assez vite, car ce n’est pas une dorsale très arrêtée ».