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Amélie Grassi, membre de l'équipage Biotherm, nous a répondus depuis l'Atlantique Sud.

Vous meniez l'étape depuis plusieurs jours et Guyot environnement – Team Europe a repris le lead dans le Pot au Noir, raconte-nous comment cela s'est passé pour vous ?

"C’est toujours un challenge d’arriver dans le Pot-au-noir en premier parce que tu es le premier à te lancer, ce qui a été le cas pour nous, donc il faut choisir son approche, plus Est, plus Ouest… Nous avons décidé de passer plus à l’Ouest mais raisonnablement, et c’est vrai que Guyot environnement - Team Europe qui revenait d’un peu plus loin derrière, a choisi de couper le fromage et passer plus par l’Est, ce qui donne souvent envie et peut aussi paraître un peu risqué mais cela s’est super bien passé pour eux.

C’était difficile de se retrouver à ralentir dans le Pot au Noir surtout qu’il a été un peu long ... En plus, il n’y a pas eu vraiment de grains mais la zone était épaisse et le vent faible a duré longtemps.

La route est encore longue donc on est assez content de notre négociation du Pot qui nous permet de sortir deuxième, avec une position qui nous convient bien. Il nous reste encore 3000 milles de terrain de jeux, cela laisse encore de quoi se marrer un peu, ce n’est pas fini !"

14 02 230128 ANB BIOTH 0614© Anne Beauge / Biotherm

Qu’est-ce qui vous manque le plus après un peu plus d’une semaine en mer ?

"Je dirai qu’en mer, ce qu’il me manque le plus, c’est la nourriture. J’aime bien manger, c’est toujours compliqué de s’en tenir à la nourriture lyophilisée. On a fait un avitaillement assez léger pour cette double étape Alicante-Cap-Vert puis Cap-Vert Cape Town, donc on n’a pas beaucoup de petits plaisirs à bord, c’est plutôt un avitaillement efficace. C’est cela qui me manque le plus. J’ai hâte de retrouver les petits plaisirs culinaires à terre."

Quelle est ta source de motivation au quotidien ?

"Nous n’avons fait qu’un tout petit morceau d’une très grande course donc nous pourrions nous dire qu’il reste encore une montagne à gravir, mais ce n’est pas du tout mon état d’esprit. En mer, j’ai plutôt tendance à prendre les challenges et vivre un peu au jour le jour. Sur la stratégie en revanche, on se projette, mais sur la vie à bord, pour les défis du quotidien, c’est important de ne pas penser à la fin sinon la course est interminable.

Pour l’instant, je ne pense pas du tout à la fin, je profite pleinement de chaque journée, elles sont toutes très différentes ! On s’ennuie pas du tout, il n’y a pas de répétition. En tout cas, il y a toujours des aléas, des petites réparations, des changements de vent ou de cap… Les journées défilent, je ne vois pas le temps passer et j’en profite bien !"

S 14 02 230131 ANB BIOTH  87A4403© Anne Beauge / Biotherm

La première étape a été difficile, en partie à cause des conditions de vent fort après le départ. Comment se déroule cette étape ? Est-elle finalement toute aussi éprouvant mais à cause des vents légers et de la chaleur croissante ?

“Pour l’instant cette deuxième étape est moins difficile je dirais, car nous avons vraiment souffert en termes de conditions de vie à bord entre Alicante et l'arrivée en Atlantique.

Cette fois-ci, les conditions été super agréables en début de course. La chaleur devient la nouvelle difficulté maintenant. 
Nous avons peu de moyen de ventiler le bateau donc c’est un bon challenge. Il faut faire attention à bien boire, continuer à avoir envie de manger et rester bien concentrés sur les trajectoires.

Je pense qu’on en a encore pour deux jours de fortes chaleurs et le ventilateur s’est un peu rallumé donc c'est bien d’avoir un peu d'air plus frais !”

14 02 230125 ANB BIOTH 0087© Anne Beauge / Biotherm

Aujourd’hui, est-ce que la navigation en équipage à bord d’un IMOCA est une voie ou cela est encore de l'ordre de l'exceptionnel ?

“Nous sentons que nous devons encore prendre nos marques pour naviguer en équipage sur ce bateau qui n’a pas été dessiné pour cela à la base. Nous sommes un peu à l’étroit, mais nous nous faisons bien à tout cela à bord de Biotherm. Ouvrir la voie et explorer ce nouveau concept a un côté exceptionnel et j’avoue être assez séduite par l’idée pour l’instant.

C’est top, cela mêle à la fois les habitudes de navigation en solitaire qu’on a sur ce type de bateau, mais avec toute la richesse et la précision qu’apporte la navigation en équipage car nous poussons forcément plus les bateaux qu’en solitaire ou même en double.”

 
 
 
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