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Après une chevauchée intense dans le Golfe de Gascogne et des heures très émouvantes cette nuit aux Sables d’Olonne, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) s’est imposé en tant que vainqueur du Vendée Globe 2020-21, tandis que Charlie Dalin (APIVIA) restera comme le premier concurrent à avoir coupé la ligne d’arrivée d’un tour du monde étourdissant, à tous points de vue.

Pour Antoine Mermod, président de l’IMOCA (International Monohull Open Class Association), l’instance qui représente les skippers et les accompagne dans l’encadrement et le développement de leur projet : « ce Vendée Globe restera comme l’une des plus grandes courses de l’histoire de la Classe IMOCA. »

S'exprimant depuis les Sables d'Olonne, Antoine Mermod rappelle qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir pour de nombreux concurrents encore en mer mais il se réjouit déjà d’une édition remarquable.

« Tous ceux qui ont suivi l’incroyable bataille de ces derniers jours – où cinq skippers avaient une chance de gagner après 80 jours de mer – seront d’accord avec moi pour dire que c'était une course exceptionnelle »,déclare-t-il. « Nous avons vu le meilleur de la course au large en solitaire avec des skippers au contact d’un bout à l’autre du parcours et de l’avant à l’arrière de la flotte. »

Vg2020 20210128 bestaven finishblb 4509b haute dfinition vi© Bernard Le Bars/Alea

« Ce fut également un bel exemple de l’esprit sportif et solidaire des hommes de mer », poursuit-il, « et je ne pourrais être plus d'accord avec Yannick (Bestaven) lorsqu'il dit avec beaucoup d’élégance qu'il y a deux vainqueurs sur cette course, en faisant référence à Charlie Dalin qui a reçu les honneurs hier en coupant la ligne le premier mais qui doit aujourd’hui se contenter de la deuxième place au classement général. »*

Il rappelle aussi que la course a offert un spectacle captivant dès le premier jour, avec des changements réguliers de leader et un groupe très compétitif qui se bat pour chaque mille parcouru. Il poursuit : « Nous avons assisté à une très belle bataille entre les foilers et les bateaux à dérives, ainsi qu'à des régates dans tous les groupes de la flotte et cela continue d’ailleurs encore au moment où nous parlons. »

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Antoine Mermod a aussi particulièrement souligné le très faible nombre d’abandons, seuls huit sur les 33 skippers qui se sont élancés le 8 novembre (soit 24% pour une moyenne de 43% sur 9 éditions). « J'espère, bien sûr, que nous ne verrons pas d'autres abandons d’ici la fin de la course », confie-t-il. « et je pense que, compte tenu des circonstances très difficiles dans lesquelles cette course a été organisée, sur fond de pandémie mondiale, cette édition a été une grande validation de la Classe IMOCA en termes de règles et de préparation des bateaux et des skippers. Je salue également le travail de la SAEM Vendée et ses partenaires fidèles et passionnés qui ont tenu bon dans ce contexte si particulier et permis à tous les acteurs engagés avec les skippers d’offrir un Vendée Globe au public cet hiver, et quel Vendée Globe ! »

Lui-même ancien manager de projets IMOCA, Antoine se réjouit également pour la flotte et l’événement de l'audience internationale pour une course qui a été suivie, notamment en digital, dans le monde entier. « Nous avons pour maître mot de développer notre présence sur de nouveaux marchés et d’avoir toujours plus de fans où qu'ils soient sur la planète », affirme-t-il, « et cette course a contribué à raconter le monde passionnant de l'IMOCA mais surtout l’histoire de chacun et chacune des marins qui ont su se raconter comme jamais. »

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« Enfin, si nous avons assisté à une régate inédite sur un tel terrain de jeu, nous avons aussi admiré l'exceptionnel sens marin de Jean Le Cam, qui a sauvé Kevin Escoffier au large de l’Afrique du Sud. Et puis, même cette nuit, jusque dans les derniers milles de course des premiers, Boris Herrmann a surmonté avec sang-froid ce qui aurait pu être un incident majeur suite à sa collision avec un chalutier dans le golfe de Gascogne. »

« L'histoire du Vendée Globe 2020 sera inoubliable et, à l'heure où je vous parle, cette histoire continue de s’écrire, » a-t-il conclu.

Propos receuillis par Ed Gorman

*En raison des 10h15 de bonification suite au sauvetage de Kevin Escoffier.