2019 APIVIA 1410 190919 MxHorlaville disobey. Apivia 0366

Désormais à hauteur du détroit de Gibraltar, Charlie Dalin et Yann Eliès tiennent la tête de la Transat Jacques Vabre au moins pour ce qui concerne le peloton qui s’est enfoncé sur la route Sud. A 800 milles à l’ouest, les duos Thomson-McDonald, Bestaven-Jourdain, Hermann-Harris et Pedote-Marchand empruntent toujours un chemin hasardeux ou miraculeux, nous le saurons dans plusieurs jours.

Gardons alors les yeux sur la situation la plus lisible et regardons la vérité du sud, avant de savoir si la vérité était bien dans cette direction. Mis à l’eau en août, APIVIA impressionne par sa capacité à jouer aux avant-postes depuis le début de la Route du café. Charlie Dalin et Yann Eliès ont pris soin de courber l’échine, d’abord, quand il s’est agi d’affronter un vent et une mer de face. Depuis hier, avec la bascule progressive du vent, APIVIA commence à exploiter les qualités de vitesse qu’il démontrait déjà lors des entraînements de l’été. Charlie et Yann sont en tête depuis hier soir, grignotant par petits bouts l’avance de PRB, bateau d’une génération précédente mais merveilleusement optimisé par Vincent Riou, et remarquablement mené par Kevin Escoffier et Nicolas Lunven. Si l’écart est encore ténu (5 milles), il est certain puisque les deux bateaux sont décalés en latéral de seulement 7 milles. 5 milles encore derrière, Charal est à l’affût. Clarisse Crémer (avec Armel Le Cléac’h) et Sam Davies (avec Paul Meilhat) complètent le top 5 provisoire de cette 14e Transat Jacques Vabre.

La suite ?

S’ils avancent à petite vitesse, faute de carburant – le vent souffle à 8 – 10 nœuds, Charlie et Yann vont trouver de la pression à mesure qu’ils descendront dans le sud. Dans le même temps, le vent qui vient de l’ouest virera nord, puis s’établira de nord-est. L’entrée dans les alizés se rapproche : avant les Canaries, une zone de 220 milles environ offre un vent de nord-est de 22 à 30 nœuds établis. APIVIA va bientôt pouvoir s’ébrouer !

La décla

Charlie Dalin à la vacation de la Transat Jacques-Vabre ce matin : « Ça va, on glisse doucement vers la dorsale, la nuit est plutôt agréable, quoique très noire, puisqu’il n’y a pas de lune. On se tire la bourre avec PRB et Charal, ces références permettent de savoir où on en est en termes de vitesse et de réglages. On a souvent de bons pointages, c’est plutôt positif on est content de ça, le bateau a la vitesse facile, on fait parfois des pointes de vitesse assez étonnantes, c’est super. D’heure en heure, on trouve de nouveaux réglages. Le bateau glisse doucement, il y a un peu plus de vent que sur les fichiers, ça glisse correctement. Pour la suite, ça n’a pas l’air si mou que ça, mais c’est toujours plus simple sur les fichiers que dans la vraie vie, mais on a un peu plus de vent que ce qui est prévu. On croise les doigts pour que ça dure, mais je préfère me préparer au pire qu’au meilleur. On va avoir beaucoup de vent, très fort, à hauteur du Maroc. On attend aussi la dorsale. Si on arrive à la franchir en un seul empannage, ce sera bien. Quand tu rentres dans une dorsale, ce qui est important, ce n’est l’ordre à l’entrée, mais à la sortie. Il va falloir bosser dur pour s’en extirper dans les meilleures conditions : celui qui touchera le vent portant en premier ne fera que gagner sur les poursuivants ».