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Depuis une semaine, APIVIA joue les premiers rôles dans cette 14è Transat Jacques Vabre. En ce lundi matin, à hauteur des îles du Cap-Vert, Charlie Dalin et Yann Eliès étaient en deuxième position, l’esprit tourné vers la gestion des dévents des îles et l’abord du Pot-au Noir.

En ce lundi ensoleillé et chaud, APIVIA négocie le passage des îles du Cap-Vert, et surtout ses fameux dévents provoqués par les hauts sommets et qui s’étalent sur plus d’une centaine de milles vers le sud.

Ecoutez Charlie Dalin à la vacation du jour

Après avoir réparé la grand-voile qui leur a valu une brève 3ème place ce samedi, Charlie Dalin et Yann Eliès ont repositionné APIVIA en deuxième place de la flotte.

Au classement de 16h, l’équipage APIVIA comptait 71 milles de retard sur le leader, Charal, et deux milles d’avance sur 11th hour, dont la trajectoire rectiligne lui a permis de déposer Banque Populaire et PRB. Un écart minime qui s’explique aussi par le fait que APIVIA tirait un long bord pour se recaler dans l’ouest, pour profiter d’alizés plus soutenus. Depuis une semaine, le match est magnifique, et ce n’est pas près de s’arrêter !

Charlie, dans quelles conditions évoluez-vous ?   

Charlie Dalin : « On est du côté du Cap-Vert à chercher la meilleure route pour gérer les dévents des îles. Il fait grand soleil, 29 degrés s’affichent sous la casquette, et il y a 20 nœuds de vent. APIVIA glisse bien, la mer n’est pas trop formée, ce qui permet d’atteindre de bonnes vitesses. Cette nuit, pour la première fois, on a eu un peu plus de lune et un ciel sans nuage. On a enfin pu voir la mer et les voiles, de nuit. On a passé un peu plus de temps sur les réglages parce que c’était assez calme. »

Il ne fait pas trop chaud, sous la casquette ?

C. D. : « On est bien protégé des paquets de mer, du vent et du soleil. Depuis le départ, j’ai mis deux fois mes lunettes de soleil, et on ne met pas beaucoup de crème solaire. On navigue en short et tee-shirt, on n’a plus besoin de ciré pour sortir pour régler une voile ou manœuvrer. Le seul inconvénient effectivement, c’est qu’il commence à faire un petit peu chaud. Heureusement, grâce aux ouvertures, on s’aère même si c’est surtout pour veiller sur les bateaux de pêche qui viennent du Cap-Vert et les voiliers. »

APIVIA est deuxième et vous affichez de belles vitesses !

C. D. : « On est content des performances d’APIVIA qu’on découvre de jour en jour. Tous les jours, nous trouvons de nouveaux réglages ce qui nous permet de gagner en vitesse. Ça fait des jours qu’on est au portant, allure qu’on ne pratique pas beaucoup à l’entraînement parce qu’on va vite à destination. Là, on a le temps de tester des réglages de foils, de voiles, de quille… Dès qu’on atteint une certaine force de vent, APIVIA devient incroyable : il change sa façon de naviguer, et il accélère à des vitesses impressionnantes sitôt qu’il « foile ». » 

Vous avez sorti la trousse de bricolage depuis le début de la course ?

C. D. : « On a eu un dossier un peu contraignant à gérer : on avait un peu déchiré la grand-voile. On a dû s’y reprendre deux fois et donc affalé deux fois la grand-voile. Forcément ça allait moins vite. On est content de la réparation, on n’est plus du tout impacté, tout va bien. »

Ça n’a pas l’air simple d’avancer dans ces alizés…

C. D. : « L’alizé est assez cisaillé, et les conditions sont différentes selon notre position. Quand on est à l’ouest de l’alizé, le vent est plus à droite et plus fort, et quand on est à son est, c’est l’inverse. Le plus intéressant est lorsque nous sommes à son ouest parce que le Brésil est vers le sud. Ce bord vers l’ouest signifie se mettre à 90° de la route, c’est donc une perte immédiate en termes de distance au but. Même si ce sont des efforts difficiles à fournir, c’est censé être bénéfique !  On le constate en revanche après quelques heures, voire quelques jours. Il faut un bon compromis. »

Comment s’annonce la suite ?

C. D. : « On a les dévents des îles du Cap-Vert à négocier. Ils vont arriver vite, avec l’île la plus au nord, Ponta do Sol, et puis le dévent particulièrement coriace sous l’île de Fogo (tout au sud), dont le point culminant, Pico do Fogo, pointe à 2 829m – et qui débute à 2 000m de profondeur. Autant dire que c’est une sacrée montagne. Rencontrer des reliefs de cette taille, au milieu de l’Atlantique, c’est vraiment impressionnant. Une fois que ces dévents seront dans notre sillage, on va entrer dans le fameux Pot-au-Noir. A priori, il n’a pas l’air très costaud, c’est plutôt une bonne nouvelle, mais il faut trouver le point idéal pour faire traverser APIVIA. C’est la difficulté à suivre ».