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Ce 12 novembre, à 9h 24mn 47s (heure française), Arnaud Boissières et Xavier Macaire ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 18e position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 15 jours 20h 9mn et 47s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 11,44 nœuds, mais il a réellement parcouru 4755 à 12,44 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 2h 8h 1mn 47s.

Cali (Arnaud Boissières) a fait appel à Xavier Macaire, Figariste émérite et fin stratège pour pousser encore un peu plus son plan Owen Clarke modifié : des foils, du poids en moins avec l’objectif d’être plus performant. Sud ou ouest ? Cali et Xavier font une route entre les deux, d’abord ouest puis cap au sud jusqu’à Madère au coude à coude avec Water Family et La Fabrique. Dans l’ouest de Madère, la folle cavalcade commence pour rattraper le retard sur le groupe de tête qui a piqué au sud. Dans la descente vers le Cap Vert, ils sont cinq IMOCA à jouer des coudes entre la 17e et la 21e place. La Mie Câline Artisans Artipôle parvient à devancer le groupe. 17e à l’entrée du Pot-au-noir, Cali et Xavier sont satisfaits d’avoir contenu les chasseurs : « On est super satisfaits de notre placement dans l’ouest et notre vitesse (La Mie Câline – Artisans Artipôle a gagné 4 places cette nuit, ndr). On est maintenant devant nos concurrents directs et on va tout faire pour engranger de l’avance avant cette fameuse zone de convergence intertropicale. » Il se retrouvent 18e à la sortie du Pot-au-noir derrière V and B - Mayenne qui ne cesse de remonter des places, Dans les alizés de sud-est, la hiérarchie est établie et les écarts trop importants pour recoller vraiment. Arnaud et Xavier rêvaient sûrement de faire mieux, mais une si longue Route du café est un des meilleurs moyens de se jauger par rapport aux camarades de jeu et de s’approprier son bateau !

Arnaud :"Bon bah merci Bahia hein ! La première fois que je suis venu à Bahia, c’était il y a 18 ans pour la Mini et toi c’était il y a 10 ans ?"

Xavier :"Oui il y a 10 ans quasiment jour pour jour. Il n’y avait pas plus de vent qu’aujourd’hui , c’est bizarre, ce doit être une habitude !"

Arnaud :"Ça va, c’était une belle arrivée là, avec la lune et tout ! Ça vous a plu, ça a fait de belles images ? C’est les images de la transat ! Lever de soleil, la pleine lune…

En tout début de course, ça a été dur d’aller à Etretat déjà, au près en plus. Déjà tu passes Etretat, tu souffles un peu ! C’est un des trucs le plus dur de la course finalement, d’aller à Etretat ! Y’a trop de courant ! On part déjà avec 16 miles de retard quand on passe Etretat ! Après, l’éternelle question, on va à l’ouest, à l’est… Avant la départ, le discours c’était : il ne faut pas aller au sud, c’est mort !"

Xavier :"C’était compliqué comme choix. Du coup on a fait l’intermédiaire. Ce n’était pas mauvais mais ce n’était pas génial non plus. Ce qui était bien, c’est la descente de Madère jusqu’au Pot-au-Noir, on a fait du 20 nœuds de moyenne pendant plusieurs heures, presque une journée à 20 nœuds de moyenne, c’était pas mal, ça carburait bien.

Mais dès le début, j’ai été impressionné par le rythme et les performances de certains bateaux. On avait l’impression de bien naviguer, de se donner du mal et on ne tenait pas la vitesse des premiers. On s’est raccroché à la course pendant la course avec tout un groupe de bateaux. On a plutôt bien marché par rapport à La Fabrique, Water Family, Time for oceans, VandB Mayenne entre autres.

Mais, c’est vrai que le potentiel des premiers bateaux est incroyable. Hugo Boss passe 2 ou 3 milles après nous Etretat et nous double 3 nœuds plus vite tout de suite au portant."

Arnaud :"On est obligé de faire une course dans la course. Les nouveaux bateaux sont un cran au dessus mais derrière, tous les bateaux évoluent aussi. Ce qui est bien avec le-nôtre, c’est que l’on sait qu’il a du potentiel à certaines allures Pas au près pour aller à Etretat au près mais entre Madère et le Pot-au-noir ça allait vite, c’était agréable en plus, plutôt confort. Quand tu fais des moyennes de 20nds, tu te dis que c’est pas mal !

Notre duo a bien fonctionné. On se connaissait un peu avant mais après cette transat je suis prêt à repartir avec lui. On n’a jamais baissé les bras. Xavier est bon, il est super sympa, bien élevé, mais qu’est ce qu’il mange !"

Xavier :"Arnaud avait fait les courses et c'est vrai que je suis venu avec un supplément parce que je sais que j’ai un gros appétit en mer ! Non, à part ça, le binome était bien. On avait très peu d’hésitation, très peu de doutes et c’était fluide même si je ne connaissais pas le bateau aussi bien qu’Arnaud. A chaque fois qu’on a eu des pépins, une latte cassée, une galette d’enrouleur qui coince, on a su réparer très vite et trouver les bonnes solutions.

On a fini par une dernière nuit superbe, sous spi serré sur mer plate. J’ai un peu fait le marcassin à 120° du vent sous grand spi 400 m2 en l’air en profitant qu'Arnaud se repose."

Arnaud :"Xavier m’a appris beaucoup de choses, notamment sur sa méthodologie en météo et sur la temporisation des manœuvres, qui est indispensable sur un gros bateau. On a essayé plein de petites choses qui vont me servir pour le rendez vous important dans un an."