S 14 02 230208 ANB BIOTH DJI 0849

Biotherm et Paul Meilhat annoncent un projet de recherche commun avec la Fondation Tara Océan, alors que l’équipage prendra le départ de The Ocean Race en 2023. À chaque étape de la course, des données seront collectées grâce aux capteurs présents sur l’IMOCA Biotherm, qui recueilleront des informations essentielles sur le phytoplancton et la santé de nos océans.

Toute la vie océanique repose sur le phytoplancton, qui favorise l’absorption du CO2 et régule le climat sur Terre. C’est pourquoi ce projet de recherche sera déterminant. L’IMOCA Biotherm collectera des données sur le phytoplancton qui viendront compléter les recherches de la Fondation Tara Océan en se rendant dans des zones inaccessibles par la goélette, notamment lors de l’étape historique en océan Austral à l’occasion de l’édition 2022-2023 de The Ocean Race.

Pour réaliser cette mission délicate, les partenaires scientifiques de la Fondation Tara Océan et l’équipage Biotherm vont installer un microscope automatisé de pointe à bord de l’IMOCA Biotherm : un Imaging FlowCytobot (IFCB). Cet instrument associe la cytométrie en flux et la technologie vidéo pour capturer des images en haute résolution de particules microscopiques telles que le phytoplancton dans des environnements aquatiques. En d’autres termes, l’Imaging FlowCytobot prélèvera de petits échantillons d’eau dans des zones de l’océan encore peu étudiées pour rassembler des données géolocalisées de la vie marine microscopique, qui viendront compléter les activités de recherche de la goélette Tara et permettront de mieux cerner l’avenir de nos océans. La Fondation Tara Océan équipe sa goélette d’un IFCB depuis 2013.

S 14 02 230130 ANB BIOTH 87A38432© anne beauge

Les données collectées dans le cadre de The Ocean Race seront transmises notamment à la Fondation Tara Océan et à ses partenaires, parmi eux le CNRS, Sorbonne Université et l’université de Washington, pour alimenter leurs études. Ce projet servira également l’objectif 14 de développement durable des Nations Unies : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ». Par ailleurs, il est en ligne avec la vision défendue par The Ocean Race, qui utilise le sport pour impulser le changement et accélérer la protection et la restauration des océans à travers son programme Naviguer avec du sens.

« Biotherm puise ses racines dans l’eau et nous tenons à lui rendre ce qu’elle nous apporte. Pour pouvoir protéger l’océan, il faut d’abord le comprendre. Notre programme avec Paul Meilhat s’inscrit dans notre engagement en faveur de l’océan. Au-delà de la course et de la sensibilisation sur l’importance de sa préservation, nous entendons avoir un impact réel sur son avenir. Nous nous sommes inspirés de la mission du programme Naviguer avec du sens de The Ocean Race. Nous remercions Romain Troublé et l’équipe de la Fondation Tara Océan, nos partenaires de longue date, de nous accompagner depuis le début de ce projet », confie Gregory Benoit, directeur général mondial de Biotherm.

S 14 02 230208 ANB BIOTH DJI 0868© © anne Beaugé

UN MICROSCOPE AUTOMATISÉ POUR ÉTUDIER LE PHYTOPLANCTON À BORD DE L’IMOCA BIOTHERM

Selon les estimations, l’océan, notamment par le phytoplancton absorberait plus de 25 % du CO2 produit par l’activité humaine chaque année1. Il est fondamental de comprendre l’impact du dérèglement climatique sur ces microorganismes afin de pouvoir se préparer aux changements qui s’annoncent. Or, les chercheurs manquent de données en haute mer, ce qui limite leur capacité à étudier la diversité du phytoplancton.

L’Imaging FlowCytobot, déployé sur la goélette Tara pour la NASA, désormais à bord de l’IMOCA Biotherm, nous donne des informations quantitatives inédites sur le plancton présent à la surface de l’océan. Cet instrument capture des images en haute résolution de particules microscopiques (comme le phytoplancton) en utilisant la fluorescence induite par laser et la diffusion de la lumière par ces particules pour identifier la présence de phytoplancton dans un échantillon. Il génère ensuite une image à l’aide d’un appareil aligné avec le flux de l’échantillon.

S 14 02 230130 ANB BIOTH 87A37422© anne beauge

Selon la densité du phytoplancton dans une zone donnée, l’instrument peut obtenir jusqu’à 30 000 clichés en haute résolution par heure, ce qui permet aux chercheurs d’accéder à des images extrêmement nettes de la vie océanique microscopique.

L’instrument pèse environ 40 kg et sera intégré à l’IMOCA Biotherm en vue de collecter des données automatiquement tout au long de The Ocean Race, à compter de janvier 2023. Si la mise en place d’un tel capteur technologique s’avère complexe, elle ne requiert aucune intervention de l’équipage pendant la course.

TRACER L’AVENIR DE LA RECHERCHE SUR LA BIODIVERSITÉ DE L’OCÉAN

En plus d’analyser la biodiversité locale, les données collectées par Biotherm aideront la Fondation Tara Océan et leurs partenaires à imaginer de nouveaux algorithmes pour étudier la diversité du phytoplancton à partir des satellites en cours de développement. À l’avenir, ces méthodes de recherche nous aideront à recueillir beaucoup plus d’informations sur les propriétés de la biodiversité marine dans les couches supérieures de l’océan.

Par exemple, certains constituants du phytoplancton (les diatomées) forment de grandes fleurs et jouent un rôle important dans les chaînes alimentaires marines et le cycle du carbone. Or, la mesure directe de leur biomasse dans l’océan est complexe et chronophage. C’est pourquoi les chercheurs s’appuient souvent sur des données approximatives sur la couleur de l’océan pour estimer la taille de la biomasse de ces diatomées. De telles méthodes requièrent des données à grande échelle pour pouvoir se développer et nécessitent de vérifier les résultats générés par les satellites.

 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 

Une publication partagée par BIOTHERM (@biotherm)

« Ce projet va nous permettre de mieux comprendre le budget carbone dans le cadre du changement climatique. Ce qui est estimé à partir des données spatiales aujourd’hui est très éloigné de ce que nous mesurons dans les couches supérieures de l’océan. Grâce à ce projet de recherche à bord de l’IMOCA Biotherm, il sera possible de comparer les estimations de carbone dans les diatomées, basées sur la couleur de l’océan et les résultats des satellites, aux mesures directes obtenues via l’Imaging FlowCytobot. Ces informations sur la biodiversité en haute mer et dans les zones éloignées de nos océans viendront s’ajouter à celles recueillies sur Tara. Dans le cadre de The Ocean Race, elles s’avéreront particulièrement utiles, puisque Paul Meilhat de l’équipage Biotherm naviguera à travers l’océan Austral, où la goélette Tara et d’autres navires de recherche ont peu d’expérience », explique Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan et coordinateur scientifique du projet IMOCA Biotherm.

Il s’agit de la première étape d’un projet de plusieurs années visant à équiper l’IMOCA Biotherm de capteurs basse consommation, qui s’étendra jusqu’à la participation de la marque au Vendée Globe 2024.

PaulMeilhat JLC HD 91387© Jean-Louis Carli

PAUL MEILHAT : ENTRE MISSION ET PERFORMANCE POUR THE OCEAN RACE

Paul Meilhat est devenu au fil des années un acteur, défenseur et protecteur de l’environnement. En 2010, il organise des nettoyages sur les plages avec l’ONG Surfrider Foundation Europe (partenaire de Biotherm depuis 2020 dans le cadre de leurs Initiatives Océanes, un programme citoyen de collecte de déchets). En 2020, toujours en partenariat avec la Surfrider Foundation Europe, Paul Meilhat lance L’échappée bleue, un projet destiné à initier des enfants issus de quartiers défavorisés à la voile. Aux yeux du skipper, il est important que chacun des projets auxquels il participe trouve un juste équilibre entre mission et performance.

« Depuis le début, nous avons convenu que le programme de courses de Biotherm doit aller au-delà de la navigation. Nous partageons la même envie de gagner, mais aussi d’avoir un plus grand impact sur la société. Nous souhaitons sensibiliser la population aux menaces qui planent sur nos océans aujourd’hui. En tant que navigateur, je perçois directement les incidences du changement climatique. The Ocean Race est le moment idéal pour lancer ce projet de recherche, car cette course milite pour la cause environnementale », déclare Paul Meilhat, skipper de l’IMOCA Biotherm.

Pour mettre sur pied ce projet, Paul Meilhat et Biotherm se sont appuyés sur l’expérience de la Fondation Tara Océan, partenaire de longue date de Biotherm. La goélette Tara est un navire de recherche scientifique de pointe conçu pour les conditions extrêmes, mesurant 36 mètres de long et pesant plus de 140 tonnes. Elle est équipée d’une multitude de capteurs haute technologie. Dans le cadre de sa dernière expédition, Mission Microbiomes, elle a réalisé plus de 25 000 échantillons durant 2 ans à travers le globe.

14 00 230107 TOR JER 11355

C’est un véritable défi d’intégrer des projets de recherche sur des navires de course comme l’IMOCA, qui sont conçus pour être rapides. Ces voiliers « volent » à grande vitesse sur leurs foils, ce qui n’est pas vraiment propice à la présence de matériel scientifique sensible en raison des chocs importants avec l’eau.

« Nous savons que la mise en place de ce projet de recherche sur l’IMOCA Biotherm peut jouer sur nos performances, mais ce n’est pas négociable. Lorsqu’on utilise les ressources de l’océan, on a conscience de la nécessité de le préserver et de le régénérer. Je suis un navigateur, pas un scientifique. Mais je sais que l’océan renferme quelque chose qu’il nous reste à découvrir. Avant de protéger, il faut d’abord comprendre », affirme Paul Meilhat.