Apivia onboard20 034 V.Curutchet Alea disobey Apivia

La bataille navale au milieu de l’Atlantique sud sourit à Charlie Dalin qui passe en tête de la flotte des IMOCA ce lundi avec 18 milles d’avance sur Thomas Ruyant et 262 sur le troisième, Jean Le Cam.

APIVIA a comblé son retard dans la nuit après une bataille d’empannages pour prendre la tête du Vendée Globe au petit matin. Entre stratégie et inspection du bateau, Charlie se prépare à passer de nouvelles transitions ces prochains jours qui pourraient accroitre les écarts entre les IMOCA. 

La phrase du jour : « Mes efforts paient »

Alors que les skippers de tête viennent d’effectuer un cinquième du parcours, Charlie Dalin revêt le costume de leader depuis ce matin au bénéfice d’une nuit très bien maîtrisée. « J’ai réussi à trouver pas mal de vent, ce n’était pas de tout repos d’ailleurs ! Je ne m’attendais pas à aller si vite, mon APIVIA a fait de belles pointes de vitesse. Je continue de tricoter dans ce front et c’est vraiment sympa d’avoir Thomas Ruyant à côté dans ce « mano a mano ». On va encore se recroiser j’imagine mais je suis vraiment satisfait de voir que mes efforts paient. Dans ces prochains jours, de gros écarts peuvent être faits au gré de la gestion des transitions. Aujourd’hui, je suis très content et je me sens vraiment bien physiquement ». Si le skipper normand se félicite de sa belle nuit, il reste très lucide sur sa position de leader. « On ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé pendant la nuit et je n’ai pas trop l’habitude de régater à l’aveugle sans voir et suivre la position en direct de mes concurrents. C’est toujours une petite surprise d’apprendre le classement du matin. Cette fois elle a même été très bonne ! » ajoute Charlie, qui se projette sur la suite de sa course. « Au final, on a eu une situation très classique de cet endroit qu’avait bien décrit Jean-Yves Bernot (météorologue spécialiste de la course au large)dans son roadbook avec un front qui vient casser l’anticyclone. La suite n’est pas encore super claire et je passe pas mal de temps à essayer de trouver la bonne stratégie. Cette source de vent n’est pas infinie et il va falloir changer de cap et de voiles pour opérer une transition, »détaille Charlie Dalin ce matin. 

Le fait du jour : La bataille d’empannages

« Ça a été une belle bataille d’empannages toute la nuit et il est vrai que d’être deux côte-à-côte avec Thomas Ruyant, ça donne le rythme et une référence de vitesse même si on ne connait pas les vitesses des uns et des autres en temps réel, » confesse le skipper d’APIVIA qui doit adapter son style de navigation à la particularité du Vendée Globe et de ces classements toutes les trois heures en plus d’un « black-out » pendant la nuit. Avec deux bateaux si proches, on serait tentés de croire que seule une option pourrait les départager tant leurs vitesses semblent les mêmes, ce que Charlie nuance. « Ça va dépendre de la gestion des transitions à venir. Impossible de déterminer si c’est la stratégie ou la vitesse qui donnera le plus l’avantage à l’un ou l’autre, je dirais même que c’est l’ensemble qui sera déterminant. Si tu vas lentement au bon endroit, ça ne sert à rien et à l’inverse, si tu vas vite vers le mauvais côté, ce n’est pas bénéfique, » affirme Charlie qui, avant de franchir le Cap de Bonne Espérance et de plonger dans le grand Sud, prévoit de vérifier de fond en comble l’état de son Imoca APIVIA. « Il existe encore de beaux créneaux pour inspecter le bateau et c’est un point que je ne néglige pas, »confirme-t-il ce matin. 

Source Disobey