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Il y a trois jours, un feu d’origine inconnu s’est déclaré à bord de l’IMOCA Fortil dans le Bassin Paul Vatine au Havre. Clément Giraud et son co-équipier Rémi Beauvais ont dû renoncer à prendre dimanche le départ de la Transat Jacques Vabre.

Quel est ton état d’esprit aujourd’hui ?

« Dans un événement, il y a toujours une situation, un fait puis un retour à la ‘normale’. Nous sommes déjà dans la prochaine phase. En effet, nous avons commencé la réparation du bateau et nous sommes tous très motivés. Dès le lendemain de l’incident, j’ai été voir les assurances et la jauge pour connaître toutes les conditions à réunir pour poursuivre la préparation du Vendée Globe. L’équipe va tout faire pour être de retour le plus vite possible sur l’eau car l’objectif est de présenter le bateau fin janvier sur un évènement hors nautisme et on y sera. »

A combien estimez-vous la durée du chantier ?


« C’est comme en mer, on sait quand on part mais jamais quand on arrive. Ce qui est certain, c’est que je serai à bord de mon IMOCA Fortil, le 10 mai 2020 pour le départ de The Transat à Brest. »

Est-ce que le fait que tu ne participes pas à la Transat Jacques Vabre va être très pénalisant pour ta course aux milles ?

« Évidemment. Je ne suis pas qualifié d’office pour le Vendée Globe. Comme depuis le début de mon projet, je ne fais pas de plans sur la commette mais j’avance étape par étape, je mets beaucoup d’énergie pour faire avancer le projet avec mon équipe. L’objectif est de faire les deux prochaines transatlantiques aller/retour afin d’engranger les milles nécessaires. »

Peux-tu nous parler de ton projet ?

« Nous avons passé l’été à faire naviguer des invités afin de faire découvrir le projet, l’IMOCA et la course au large. C’était fantastique car nous avons réussi à faire venir 350 personnes sur le bateau. C’est un réel plaisir de partager le projet et ce sport avec le plus grand nombre grâce à notre partenaire et toute l’équipe est portée par cette énergie là. »



Qu’est ce qui te motive à rester dans le Sud de la France alors que la plupart des IMOCA se trouvent en Bretagne ?

« Nous avons fait le pari d’inverser les tendances et de rester en Méditerranée. Nous souhaitons construire quelque chose dans le Sud afin de porter les couleurs de l’IMOCA, faire connaitre les projets dans notre région qui connait beaucoup les beaux bateaux de propriétaires mais peu la course au large. Nous avons l’ambition de rester dans le Sud et de continuer à participer aux épreuves du programme des IMOCA Globe Series qui se trouvent loin de chez nous. »

Quel regard portes-tu sur la classe IMOCA ?

« Tout d’abord, je souhaite remercier tout le monde pour l’entraide qui a été mise en place autour de moi lors de l’incendie. Beaucoup ont été présents pour m’aider et me soutenir. C’est significatif d’une classe forte. Tous les chefs de projet et coureurs savent que devenir skipper de course au large n’est parfois pas simple. Il faut garder à l’esprit que nous avons tous vécu des déceptions avant d’avoir des opportunités et des moments de joie. Même s’il y a des instants très difficiles, il faut retenir la solidarité qui existe car c’est ce qui nous rattache à la vie avec les autres. »