Vg2020 20201013 corum vgbi es 6332 haute dfinition vi

C'est une erreur de penser que les premiers glissent dans des conditions faciles parce qu'ils sont dans les alizés car les premiers, et notamment les foilers, sont particulièrement sous pression, déboulant à plus de 20 nœuds en tapant de façon en continue sur la surface de l’eau.

Ce matin, Nicolas Troussel a appelé à terre pour dire que le mât de son CORUM L'Épargne s'était brisé alors qu’il naviguait à la 7e place, à quelques milles sous le vent de Bureau Vallée 2 de Louis Burton.

Le skipper de 46 ans n’est pas blessé et a sécurisé son bateau avant de faire route au moteur vers les îles voisines du Cap-Vert, distantes d’environ 260 milles. « C’est la fin de cette aventure Vendée Globe 2020. Grosse pensée pour toutes les personnes qui ont travaillé et qui m’ont soutenu depuis toutes ces années pour préparer cette course et voilà… je pense qu’il faudra revenir, il va falloir réfléchir à tout ça, c’est beaucoup d’investissement… C’est beaucoup de sacrifices… » a-t-il confié en début d’après-midi.

C'est une grande perte pour la course et une énorme déception pour cette équipe experte réunie autour du double vainqueur de la Solitaire du Figaro. Nicolas mène l'un des deux plans "Juan K" de la flotte (l'autre étant l'ARKEA PAPREC de Sébastien Simon en 13e position) et sa campagne est dirigée par Greg Evrard, avec Michel Desjoyeaux qui s’est occupé de la construction du bateau.

Quelques heures avant la perte de son gréement, Nicolas Troussel évoquait à l’équipe du Vendée Globe qu'il gérait actuellement des conditions inconfortables, sous gennaker avec un ris dans la grand-voile.

"C'est une course de vitesse en direction du Pot-au-Noir sans manœuvres, mais plutôt inconfortable car ça tape beaucoup mais ça va,"expliquait-il. "Il n'y a pas vraiment beaucoup de mer. On vole, c'est rapide et il faut faire attention. Le bruit… Même avec le casque, ce n’est pas facile de dormir. Heureusement, j’ai une bonne bannette, je me cale dedans dès que je peux. J’ai eu un problème de génératrice. Cela remettait beaucoup de choses en cause car sans énergie, on ne peut pas aller très loin. J’ai aussi cassé un hydrogénérateur. Je n’avais plus beaucoup de solutions. On a fini par trouver comment réparer."

Devant, Alex Thomson sur HUGO BOSS continue d'imposer son rythme punitif et augmente progressivement son avantage sur Jean le Cam, à la barre de Yes We Cam ! Le Roi Jean tient toujours la 2ème place et pourrait bien atteindre le Pot-au-Noir - à environ 600 miles au sud des leaders - devant Thomas Ruyant sur LinkedOut qui progresse lui en 3ème position et a réduit son déficit sur Thomson.

Derrière le trio de tête, Charlie Dalin sur APIVIA et Kevin Escoffier à bord de PRB sont tous deux à environ 176 milles de la tête de flotte mais Dalin est à environ 70 miles sous le vent d'Escoffier.

Pour l'instant, la route vers le Pot-au-Noir semble assez simple ; mais à mesure que la semaine avancera, une large zone de vents faibles commencera à s'étendre sur le parcours à partir de la côte ouest africaine. Cela obligera les bateaux suivants à faire une route ouest et à parcourir donc plus de milles avant d'atteindre les alizés du sud-est.

En arrière de la flotte, Fabrice Amadeo continue de rattraper son retard. Ce matin, Newrest-Art et Fenêtres s'approche des résidus de la tempête tropicale Theta. A 350 milles à l'est de São Miguel, il n'est qu'à 220 milles au nord de Merci de Sébastien Destremau.

Aujourd'hui vers 16 heures, Jérémie Beyou et son équipe donneront leur décision finale de reprendre ou non la course. Il ne reste que deux jours avant que la ligne de départ du Vendée Globe ne ferme officiellement aux Sables d'Olonne (mercredi 18/11 à 14h20 HF) .

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)