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51 jours de mer se sont écoulés depuis le départ des Sables d’Olonne le 8 novembre dernier et Damien n’en finit pas de surprendre !

Le premier skipper handisport à réaliser le tour du monde sans escale et sans assistance mène de main de maitre son monocoque à dérives et fait preuve d’une extrême finesse stratégique. 4e ce matin, Damien est aux prises avec des conditions de navigation difficiles depuis plusieurs jours mais garde l’énergie qui le caractérise.

En fin de semaine dernière, dans la zone de vent instable liée à la traversée de la dorsale anticyclonique, il est resté sur le pont à exploiter chaque variation de vent. Lui d’habitude si prolixe n’a même pas pris le temps d’envoyer quelques nouvelles vers la terre. Un jeu éreintant alors que la bataille faisait rage au sein du groupe de poursuivants dont il fait partie.

Puis, il a fallu gérer la zone de transition avec une nouvelle dépression chargée de vent fort et d’une mer démontée et de face… Dimanche puis lundi, le bateau n’a cessé de taper dans les vagues. Damien a essayé de choisir les bonnes combinaisons de voiles pour faire avancer vite son Groupe APICIL. Avec un vent atteignant les 40 nœuds hier, pas question d’enchainer les manœuvres.

Chaque effort est compté, chaque prise de risque extrêmement calculée… Forcément, dans ces conditions, l’homme subit un peu, croise les doigts pour que son pilote automatique lui reste fidèle et tente tant bien que mal d’avaler au passage un plat froid… Mais en ce mardi, les efforts semblent payer. Damien a tiré son épingle du jeu et s’est extrait d’une courte tête du groupe composé de Isabelle Joschke, Boris Hermann, Jean Le Cam. C’est désormais avec Thomas Ruyant (13 milles devant), auteur d’une route plus nord, qu’il va croiser le fer à 220 milles de l’étrave du leader Yannick Bestaven. Le scenario est tout simplement remarquable alors que se profile le troisième et dernier cap de ce Vendée Globe !

Damien a encore une semaine de navigation avant de pouvoir franchir pour la première fois le mythique Cap Horn mais forcément, il y pense déjà. En réalité, il n’a même plus qu’un objectif en tête, le parer dans le Top 5 ! « Je me prends à rêver de passer dans le top 5 au Cap Horn ! Ce serait dingue ! Mais c’est vraiment ce que je vais essayer de faire. Il me faut encore environ sept jours pour y arriver. Ce sera pour dimanche ou lundi je pense » explique le triple médaillé paralympique. Auteur jusque-là d’un spectaculaire Vendée Globe, Damien a le droit de rêver… D’autant qu’avec le Groupe APICIL, il a souhaité sur ce Vendée Globe porter un message fort autour de l’inclusion et pousser chacun à « aller au bout de ses rêves ». Plus que jamais, on a envie de rêver avec lui !

Damien Seguin joint au téléphone :

« Ce n’est pas simple, les conditions de navigation ne sont pas faciles. La mer est démontée. Les 48 dernières heures n’ont pas été de tout repos avec une mer de face et le bateau qui tapait !

J’ai réussi à sortir du groupe. Je suis content. Le bateau marche fort. Une fois que tu as trouvé le bon réglage, que tu as choisi la bonne combinaison de voiles, tu ne peux pas faire grand-chose de plus. Tu programmes quelques manœuvres notamment des prises de ris et il ne faut pas les rater ! Mais je me suis bien placé et j’ai réussi à aller vite. J’ai le bateau pour ça. Il est fiable et optimisé pour être sur l’arrière.

C’est sûr que dans ces conditions, tu subis un peu, tu pries pour que le pilote barre bien. Je n’ai pas le choix avec le pilote, il faut que je lui fasse confiance. Mais ça se passe plutôt bien. Il m’a fait un raté mais c’est assez rare. Heureusement, je n’étais pas très loin de la barre. 

Cette dernière semaine avant le Cap Horn va être dure. Les modèles voient des choses différentes. On verra…  J’arrive à me reposer mais ce n’est pas toujours facile de s’alimenter. J’ai mangé beaucoup froid ces derniers temps et je viens de prendre un repas chaud.

Les derniers jours dans la zone de molle ont été compliqués. C’était très instable, il était particulièrement difficile de se reposer. Je suis sorti de cette zone épuisé. Et derrière on a attaqué la transition. Nous avons été vite mis dans le sujet. Ça tapait énormément ! Ça a vraiment été difficile.  Je ne peux pas dire que ce soit la partie la plus difficile de ce Vendée Globe pour l’instant. L’indien a aussi été difficile car j’avais pas mal de problèmes techniques. Là, c’est davantage les conditions de navigation qui étaient complexes.

Je me prends à rêver de passer dans le top 5 au Cap Horn ! Ce serait dingue ! Mais c’est vraiment ce ce que je vais essayer de faire. Il me faut encore environ sept jours pour y arriver. Ce sera pour dimanche ou lundi je pense.

Depuis le temps que l’on dit que les foilers vont accélérer, ce sera peut-être sur cette remontée de l’Atlantique.  On verra… En tout cas, au Cap Horn, ce ne sera pas fini. On sait que la remontée a souvent réservé des surprises. Mais pour l’instant, moi je me focalise sur ce cap mythique ! »

Source team Groupe APICIL