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Ce lundi 11 novembre, à 21h 32mn 21s (heure française), Damien Seguin et Yoann Richomme ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 14e position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 15 jours 8h 17mn et 21s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 11,81 nœuds, mais il a réellement parcouru 4835 milles à 13,13 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 1 jour, 20h 17mn 21s.

Déjà présents en 2007 et 2013 en Class40, c’était la troisième participation commune pour Damien Seguin et Yoann Richomme sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Depuis 2013, les deux marins qui se connaissent par cœur, ont chacun collectionné les lauriers : Une médaille d’or aux J.O de Pékin en 2,4mR pour Damien ainsi qu’une jolie 6ème place en IMOCA dans la Route du Rhum 2018, que son compère remportait la même année en Class 40. Entre temps, Yoann gagnait la Solitaire du Figaro en 2016 et doublait la mise l’an passé ! 

Bref, il y a du talent, de l’envie et beaucoup de savoir-faire à bord de Groupe Apicil, ce qui tombe bien car ce plan Finot-Conq à dérives de 2006 ne peut pas rivaliser sur le papier avec les bateaux plus récents, nombreux cette année. Du Havre au Pot-au-noir, Damien et Yoann commettent un sans faute. Excellente vitesse au près, stratégie maîtrisée, bon passage de la dorsale ils jouent dans le paquet de tête, jamais au delà de la 10ème place. Avec Banque Populaire et Corum L’Epargne, la régate des bateaux à dérive est passionnante et de haut niveau. 

Groupe Apicil aborde la Zone de Convergence Inter Tropicale, bien décalé à l’ouest, comme le veut la théorie, et les ennuis commencent. Cette année, le Pot se passait par l’est ou bien se révélait spécialement collant. Rentré huitième au coude à coude avec Corum L’Epargne, Groupe Apicil ressort 13ème avec un débours de 70 milles. « Il y a eu clairement deux courses pour nous : Avant le Pot-au-noir, c’était très intéressant mais le passage a été catastrophique, on a autant perdu que Charal ! » considère Damien Seguin.

La fin du parcours n’est pas du tout favorable aux bateaux à dérives et Groupe Apicil termine finalement 14ème place à Salvador de Bahia. Troisième du match opposant les 13 IMOCA à dérives, Damien et Yoann laissent aussi trois foilers dans leur tableau arrière.  

Yoann : "Elle a bon goût cette caïpirinha. On s’est bien amusé, on a passé un bon moment. Elle conservera un petit goût amer sur le plan sportif mais on a bien vu l’écart considérable entre les foilers et les bateaux à dérives. Donc si c’était pour gagner une ou deux places, ça n’aurait pas changé grand chose à l’addition. On a bien navigué, surtout au début, moins dans le Pot-au-noir qui restera notre petite déception. J’étais content de retrouver Damien et de pousser le bateau à fond avec lui. De bons moments donc et quelques longueurs à la fin car avec toutes les places qu’on s’est fait prendre, c’était un peu long..."

Damien :"Avant le Pot au noir, on était à fond tout le temps, on a bien navigué et beaucoup tenté, il n’y a pas grand chose à regretter sur cette première partie. Le Pot-au-noir ne s’est pas bien passé et derrière, la course n'avait pas la même saveur. J’ai continué à apprendre sur ce magnifique  Groupe Apicil. Ce sont des formidables bateaux ces IMOCA et pouvoir tirer à 100% sur le bateau est déjà un bel objectif dans notre match de bateaux à dérives."

Yoann :"On a vu ce qu’Armel et Clarisse ont fait avec un bateau à dérives. C'est un sans faute, leur trace est parfaite. Nous, on trouve plus de petites erreurs sur notre route mais ils ont été un très bel exemple à suivre. On a appris plein de choses. Cette nuit, on a trouvé encore de nouvelles combinaisons de voiles, des façons de simplifier les choses, c’est aussi ce qu’on cherchait dans la perspective du Vendée Globe de Damien.

Damien m’a impressionné. On est passé d’un Class40 de 12 mètres à un IMOCA de 18. C’est quand même pas évident. Il a commencé l’année dernière en IMOCA Il commence à très bien savoir l’utiliser, à gérer son effort. Il sera capable de faire quelque chose de beau car le Vendée Globe, est une course longue, il faut pouvoir compter sur beaucoup de fiabilité, Damien est très technique et sera capable de bien gérer sa préparation et sa course de ce point de vue.

Damien :"Yoann aussi a beaucoup changé. C’est un plaisir de naviguer avec lui. Il a beaucoup progressé depuis 2013. On a fait toute la saison ensemble. On savait que le duo serait complémentaire. Je suis très humble par rapport à mon handicap. J’ai fait toute ma carrière en paralympique et lorsque j’ai commencé la course au large, je n’avais pas beaucoup de prétention. J’y suis allé petit à petit, j’ai appris sur ces gros bateaux et avec Yoann, c’est aussi la preuve que je sais m’entourer des bonnes personnes. Je fais les choses à mon rythme, à ma façon et j’ai l’impression qu’aujourd’hui, ça paye."