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Ce mardi 12 novembre, à 4h 41mn 57s (heure française), Giancarlo Pedotte et Anthony Marchand ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 17e position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 15 jours 15h 26mn et 57s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 11,59 nœuds, mais il a réellement parcouru 4904 à 13,06 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 2h 3h 18mn 57s.

Sur le bateau vainqueur de la dernière édition aux mains de Jean Pierre Dick et Yann Eliès, Giancarlo Pedote et Anthony Marchand s’élancent sans complexe dans cette 14ème Transat Jacque Vabre Normandie Le Havre. Le binôme paraît complémentaire : Giancarlo connaît le trajet puisqu’il a remporté la Route du Café 2015 en Multi50 aux côtés d’Erwan Leroux. Anthony Marchand a écumé le circuit Figaro avec deux podiums en 2018 et 2019 et fait aussi ses classes sur la Volvo Ocean Race. Le duo débute certes en IMOCA mais ne manque pas d’arguments au Havre.

En sortie de Manche, lorsque la météo opère une véritable séparation du trafic, Prysmian Group choisit son camp. Avec Hugo Boss, Maitre CoQ, Bureau Vallée, et Malizia Yacht club de Monaco, Prysmian Group navigue pendant quatre jours cap sur New-York à la recherche de l’hypothétique front quand le gros de la flotte engrange les milles sur une route beaucoup plus directe. On sait depuis que cette option radicale n’a pas payé. Lorsqu’il faut accélérer pour sauver les meubles dans la dorsale puis l’alizé, il manque sans doute un peu de vitesse à Prysmian Group pour rester dans le bon wagon emmené par Maître CoQ. Longtemps dans la roue de Bureau Vallée, Prysmian Group accuse une trentaine de  milles de retard à l’entrée du Pot au noir, cinquante à la sortie. Rien de rédhibitoire. Mais dans le bord de reaching direction Salvador de Bahia où seule parle la puissance, Giancarlo et Anthony semblent gênés, incapables de conserver leur avance sur VanB Mayenne. Avarie, problème de voile ? Doublés avant Recife, ils reviennent dans le tableau arrière de Maxime Sorel et Guillaume Lebrec à l’entrée de la Baie de Tous les Saints sans pouvoir leur ravir une position disputée 4 jours durant.

Pryzsmian group termine finalement 17ème de cette Transat jacques Vabre Normandie Le Havre. 

Giancarlo :"On a voulu faire une course un peu musclée ! Et on s’est bien rendu compte que ce n’était pas très positif. Mais j’en tire quand même un intérêt : on a vu le bateau dans des conditions difficiles, qu’on ne peut pas forcément avoir à l’entrainement."

Anthony :"Le près évidemment, c’est pas très agréable. Ca cogne, ça gigotte et ça n' avance pasMais je n’en tire que du positif. Je suis ravi, on s’est très bien entendu avec Giancarlo. On a été pas mal handicapés entre le Cap vert car on a tapé un OFNI qui a endommagé le foil tribord que l’on ne pouvait plus utiliser, alors que justement, on était tout le temps bâbord amures. On l’ a bien vu avec Arkea Paprec, ça devient beaucoup plus compliqué de faire avancer e bateau. On a cherché d’autres compromis, d’autres réglages."

Giancarlo :"On l’a bien vu avec Alex Thomson : en une seconde, tout peut basculer sur ces bateaux. On a heurté l’OFNI à 15 nœuds, il a tapé la quille, le foil et le safran. Le safran s’est relevé mais le foil a pris une belle claque. On a donc été obligé  de les rentrer. Dans tout le long bord bâbord, c’était comme courir sans chaussure."

Anthony : "On a passé de bons moments sur l’eau car autrement, avec l’option ouest et le foil, tu déprimes ! Le bilan même si on est un peu déçu de notre place est satisfaisant : on a compris beaucoup de choses sur la marche du bateau. Après, il faut prendre soin des bonhommes. Là je me suis fait mal aux genoux. C’est important de réfléchir à l’ergonomie car ce sont des bateaux exigeants, qui te coutent tout le temps de l’énergie. Sur le Multi50, c’est différent : on a les stress du retournement et on est très mouillé; Mais sur IMOCA, tu prends plus cher. C’est comme une lame qui t’use. Chaque jour représente un passage de la lame, tu as une couche de moins. Ce sont des bateaux bruyants. Même quand on ne va très vite, il y a toujours beaucoup de bruit, tout le remou dans le puits de quille ? J’ai fait découvrir à Giancarlo  le casque anti bruit !'