08 START DAY GB1000 JLC

Ce dimanche 7 mai à 14 heures, le coup d’envoi de la quatrième édition de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest – Brest a été donné à la sortie du goulet de Brest. Propulsés par un flux de secteur ouest soufflant entre 5 et 8 nœuds, les treize duos ont alors ainsi entamé en douceur les 1 280 milles du parcours.

Un parcours dont les premiers milles jusqu’au passage du way-point « Tout Commence en Finistère » promettent d’être particulièrement délicats. Et pour cause, en plus des petits airs, les marins vont devoir composer avec d’importants courants. De quoi ouvrir le jeu en grand d’emblée !

« On va débuter la course dans du vent plutôt faible, au près. C’est bien parce que les bateaux à foils ne vont pas commencer par s’échapper. A l’inverse, les bateaux à dérives vont avoir leur carte à jouer. Il va cependant falloir naviguer proprement car c’est typiquement le genre de conditions où des écarts peuvent se créer très rapidement », a relaté Pierre Le Roy, co-skipper de Benjamin Ferré, auteur d’un très bon départ bâbord amure, mais également d’un très joli début de course. A bord de Monnoyeur – Duo for a Job, lui et son acolyte, tous les deux anciens Ministes, ont en effet parfaitement géré le débordement de la pointe Saint-Mathieu. Ils ont ainsi été les premiers à mettre le cap franchement au large, bien conscients, toutefois, que les prochaines heures risquent d’être extrêmement délicates, en particulier jusqu’à la sortie du Raz de Sein, avec le courant dans le nez et avec un coefficient de marée significatif (90). « Le jeu va être très ouvert et la concentration va rester de mise lors des premières 24 heures de course. Ce sera très stratégique. Il faudra clairement être un peu malin pour rejoindre la bouée « Tout commence en Finistère » », a commenté de son côté Arnaud Boissières (La Mie Câline), premier à avoir franchi la ligne. 

05 START DAY GB1000 JLC© Jean-Louis Carli

Une carte à jouer pour les bateaux à dérives

Un avis pleinement partagé par Franck Cammas, équipier de Jérémie Beyou à bord de Charal 2. « Ce début de course en douceur promet d’être plutôt technique car il va falloir gérer les courants pour se dégager de la pointe Bretagne et ensuite partir vers l’ouest », a indiqué l’Aixois qui devrait mettre ainsi près de 24 heures pour rejoindre la première marque de parcours située à 205 milles dans le sud-ouest de Brest. « Jusqu’à ce soir, ça va être assez tendu. J’espère qu’à aucun moment, on ne va complètement s’arrêter. Le positif, c’est que le menu est le même pour tout le monde mais il y a fort à parier que les anciens bateaux à dérives vont nous mettre dans leurs dévents », a annoncé Franck Cammas qui sait que les IMOCA dernière génération vont pouvoir allonger la foulée sur le long bord de reaching pour rejoindre le mythique phare du Fastnet, mais qu’avant ça, mieux vaudra réussir à ne laisser personne trop prendre l’avantage même si, ensuite, les occasions de revenir ne manqueront assurément pas compte-tenu du scénario météo annoncé sur cette quatrième Guyader Bermudes 1000 Race Brest – Brest.

07 START DAY GB1000 JLC© Jean-Louis Carli

Un jeu grand ouvert 

« Stratégiquement, il va se passer pas mal de choses », a indiqué Morgan Lagravière, co-skipper de Thomas Ruyant à bord de FOR PEOPLE qui a montré, lors des runs de vitesse disputés en rade vendredi, que le plan Koch – Finot Conq, mis à l’eau le 16 mars dernier, en avait grandement sous le capot. « Pour le moment, nous n’avons pas trop de raison d’avoir de doutes concernant le potentiel du bateau. En revanche, il est très difficile d’avoir des certitudes sur ce qui va se passer pendant cette course. On sait que les bords ne seront pas tout droits et que les conditions seront assez instables sur l’ensemble du parcours. Les surprises ne risquent pas de manquer !», a commenté le navigateur dont l’objectif annoncé est de découvrir le nouveau bateau. « Les runs nous ont donné beaucoup de plaisir et des premiers retours d’informations mais c’est maintenant que les choses sérieuses commencent ! », a assuré Morgan Lagravière. 

02 START DAY GB1000 JLC© Jean-Louis Carli

Louis Duc (Five Group – Lantana Environnement) : « On a fait notre cartable. On part faire du bateau et ça c’est bien ! On a fait un gros chantier cet hiver et c’est la première course de la saison. On n’a pas beaucoup navigué jusqu’ici parce qu’on s’est concentrés sur la technique. Maintenant, on a hâte de découvrir un peu tout ça, d’envoyer nos voiles, de dégourdir un peu les dérives et d’observer ce qui se passe avec nos copains. On a des conditions plutôt douces pour le début, peut-être même un peu trop douces, mais petit à petit le vent va rentrer. Le parcours va nous amener à faire plein de choses différentes. C’est plutôt pas mal. Nous, on reste un bateau à dérives. Nos évolutions ne vont pas nous faire gagner dix nœuds d’un coup, en revanche, elles vont nous faire grappiller des demi-nœuds un peu partout. On a hâte de voir si ça passe bien à la caisse. Quelques fois, on fait une grosse bêtise qui empêche de tout bien faire fonctionner. J’espère qu’on va éviter ces erreurs-là ou les découvrir pour les gommer. Le but, avec tous ces bateaux, c’est de recommencer tout ce qu’on a déjà fait avant pour les améliorer, encore et toujours. Avoir une super machine au départ du Vendée Globe reste l’objectif principal et il ne faut pas l’oublier. »

Arnaud Boissières (La Mie Câline) : « On est prêts ! Il y a de belles conditions, un beau parcours et on est à fond ! Maintenant, c’est à nous d’être au maximum pour tirer 100% du potentiel du bateau. On doit être particulièrement concentré. Il n’y a pas beaucoup de vent, un peu de brume… ça va être délicat. Je pense que la flotte sera compacte. En tous les cas, je l’espère. Ce sera stratégique au début, il faudra être un peu malin pour sortir de ça avant d’aller rejoindre la bouée « Tout Commence en Finistère ». Le bateau est prêt, on a pas mal navigué et là, il faudra se battre sur l’eau, se tirer la bourre. J’espère qu’on fera une belle course et qu’on sera à l’arrivée ! »

Guirec Soudée (Freelance.com) : « Je suis trop content. J’attendais cette première course avec impatience. Ce qui me plaît, c’est d’être en mer et, encore plus, être sur mon beau bateau. Avec Corentin (Douguet), je pars en bonne compagnie. Je sais que je vais apprendre plein de choses. C’est vraiment ça qui m’intéresse. On a remis le bateau à l’eau il n’y a pas trop longtemps. L’idée, ce n’est pas de tirer trop dessus, même si on dit ça à chaque fois et qu’on finit par tirer dessus comme des bourrins ! Pour ce qui nous concerne, on reste un petit projet, avec un bateau assez ancien. Il n’empêche qu’on est là et qu’on va rentrer dedans, forcément. Le but, c’est d’engranger les supers bons conseils de Corentin parce qu’il a quand même une grosse expérience de la course au large. Les bateaux, il connait ça par cœur et je m’estime vraiment heureux de l’avoir à bord.»

Scott Shawyer (Canada Ocean Racing) : « C’est le jour J ! On est prêts, même si avant le départ d’une course, qui plus est la première de la saison, on a le sentiment de ne pas avoir eu assez de temps pour la préparer. C’est encore plus vrai pour nous puisqu’il s’agit aussi de notre première régate sur le circuit des IMOCA. Nous avons fait une transat pour venir à Brest et les premières sensations ont vraiment été incroyables. Notre objectif est avant tout de finir la course. Il y a face à nous de très nombreux skippers très expérimentés, avec des bateaux tout récents. On a pu le voir vendredi lors des runs de vitesses : certains sont 50% pour rapides que le nôtre. Le positif, c’est que l’on va faire beaucoup de près mais aussi naviguer dans peu de vent et du courant lors de cette course. Cela va niveler un peu le niveau entres les bateaux à dérives et les bateaux à foils. Si on termine au milieu de paquet des IMOCA de la même génération que le nôtre, on sera super contents. »

03 START DAY GB1000 JLC© Jean-Louis Carli

Benjamin Ferré (Monnoyeur – Duo for a Job) : « C’est cool qu’ils aient changé le parcours parce qu’il y a deux jours, avec le tracé initial, on aurait eu 100 milles de retard à l’arrivée au Fastnet. Là, le jeu est un peu plus ouvert. On va pouvoir rivaliser avec les bons bateaux à foils au début. C’est quand même chouette. Pour la suite, où il y a aura plus d’air, on s’accrochera. Je sais que Pierre (Le Roy) aime bien quand c’est un peu « poney », donc ça va être parfait. Le but sera avant tout de finir la course. Ce n’est pas parce qu’il y a eu une belle saison l’année passée qu’il faut se voir plus beau qu’on ne l’est. On est toujours les petits piou-pious, les bizuths… il faut avoir encore un peu d’humilité. Il faut qu’on navigue proprement et qu’on soit fiers de notre trace, de nos manœuvres et le résultat suivra. C’est super que ce soit une course en double. C’est une découverte pour nous deux sur ces bateaux-là. Même en Mini, on n’a jamais navigué ensemble. » 

Sam Davies (Initiatives Cœur) : « J’ai hâte. Le bateau est sorti il y a peu de temps de chantier. C’est génial de le retrouver vraiment au top, prêt à naviguer et à être poussé à fond. Si c’est la première course de la saison pour lui, c’est la deuxième pour Damien et moi après The Ocean Race. On est donc déjà chauds et c’est cool de partir en confiance, même si c’est vrai qu’il y a un peu de fatigue accumulée. Je suis impatience de me confronter aux autres et de voir ce qu’on est capables de faire. Le parcours a évolué hier à la suite de contraintes météo. C’est un tracé qui va être complet. On va pouvoir tester le bateau dans plein de configurations différentes. Le fait de partir dans des conditions un peu faibles va nous permettre une mise en action progressive avant que le vent monte au fur et à mesure. Ça va être intéressant surtout qu’on a un joli plateau, avec beaucoup de bateaux assez récents. Ça va permettre de faire un vrai état des lieux. »

Antoine Cornic (Human Immobilier) : « J’ai vraiment hâte de naviguer. C’est pour ça que je pars avec Jean-Charles (Luro). On a déjà fait une transat ensemble, on s’entend bien en mer et ce sera plus facile d’accorder nos violons ensemble. Ce qui est génial dans cette classe, c’est que tout le monde a travaillé cet hiver et a essayé de gagner du poids sur les bateaux pour les rendre plus performants. Ça tire toujours vers le haut d’avoir des équipes qui conçoivent des bateaux extraordinaires. Peut-être qu’un jour on en aura un ! Nous essayons surtout de rester au niveau. Le maître-mot de la course, c’est d’essayer de ne pas casser. On fera tout pour rester au contact : je crois qu’il y en a quelques-uns qui ont une petite revanche à prendre sur moi après la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ! Dans un premier temps, les foilers vont tenter de descendre pour avancer plus vite. Avec nos bateaux à dérives, nous ferons une route plus directe. Il n’est pas impossible que ça s’équilibre. En revanche, la montée vers l’Irlande sera à l’avantage des foilers avant de retrouver des conditions de près. Reste que quoi qu’il se passe, on est très contents d’aller en mer ! »

Jean-Marie Dauris (Maître Coq) : « La mission, c’est surtout de valider tout le travail qui a été effectué en chantier cet hiver et celui qui a été réalisé aux entraînements à Cascais. Le but est de continuer à percevoir la progression du bateau. On va clairement pouvoir tout tester car il va y avoir tous les angles et toutes les forces de vent. On est ravis de nous confronter aux autres, de voir ce que notre travail donne sur le terrain. On va essayer de prendre du plaisir et de ramener le bateau en entier. Il n’y a pas beaucoup de vent au départ, nous allons essayer de rester dans le match. La route est longue. On n'affirme pas une ambition de vainqueur, on est là pour faire le meilleur résultat possible en respectant la machine qu’on continue d’apprivoiser. Sûr que la course sera intéressante à suivre et à vivre !»

Sam Goodchild (FOR THE PLANET) :« Je suis impatient. Il y a plein d’inconnues, plein de choses à découvrir : la navigation face aux autres bateaux, le fait d’être avec Antoine (Koch)… J’ai hâte de voir ce que ça va donner et je sais qu’on ne va pas s’ennuyer ! Il n’y aura pas beaucoup de vent au départ et assez vite ça va monter, avec un peu de tout et du vent fort. Ce sera particulièrement intéressant pour voir où on en est par rapport au reste de la flotte. À l’arrivée, on sera content si on sait comment faire mieux la prochaine fois ou si on a gagné (rires) !»

04 START DAY GB1000 JLC© Jean-Louis Carli

Source: Guyader Bermudes 1000 Race