PEDOTE   MARCHAND   PRYSMIAN GROUP  37

A moins de deux semaines du départ de la Transat Jacques Vabre, l’Italien Giancarlo Pedote et son co-skipper breton Anthony Marchand finissent les préparatifs avant leur convoyage cette semaine vers Le Havre. Ils ont répondu à quelques questions sur leur duo, leurs parcours et leurs engagement. Découvrez le tandem de Prysmian Group.

Anthony, pourrais-tu nous rappeler votre rencontre avec Giancarlo ?  

« L’histoire de notre duo commence lorsque j’achète son Moth à foils. Nous avions navigué une journée à Quiberon pour faire la passation ce qui nous avait donné une bonne occasion de faire connaissance. Depuis nous nous croisons sur les pontons et il m’a proposé cette transat en IMOCA avec lui et je l’en remercie. »

Giancarlo, comment se passe votre collaboration à bord ? 

« Notre duo fonctionne bien car nous prenons les décisions ensemble. Personnellement, je me concentre beaucoup sur les réglages du bateau que je connais bien maintenant. Je fais confiance à ‘Antho’ car je sais qu’il a l’expérience du Figaro et que ses choix sont faits à chaque instants pour la performance. Même s’il arrive que nous ne soyons pas d’accords sur certains points, la confrontation d’idées est toujours constructive. Je pense que la Transat Jacques Vabre va être l’occasion de tester notre équipe, de la souder et d’en apprendre plus sur le fonctionnement de chacun. Notre objectif restera toujours le même : arriver le plus vite possible à Bahia. » 

Anthony, rappelle-nous ton parcours ? 

« J’ai commencé pendant par une saison en Mini 6.50 et je suis rapidement parti faire du Figaro puis j’ai couru la dernière saison des Grand Prix en tant qu’équipier d’Antoine Koch. J’ai ensuite remporté le Challenge Espoir Région Bretagne ce qui m’a permis de faire quatre belles années au sein de la filière Bretagne Crédit Mutuelle. Puis, j’ai trouvé des sponsors et cela fait une petite dizaine d’années que je cours sur le circuit Figaro Bénéteau. Aujourd’hui, comme beaucoup de ‘figaristes’, j’aimerais monter un projet IMOCA mais les budgets sont plus conséquents, il faut donc trouver un partenaire capable de suivre. Pour l’instant, j’y fais déjà un premier pas grâce à Giancarlo, c’est une opportunité que je vais essayer de saisir le mieux possible. »

Anthony, quel regard portez vous sur l'IMOCA ?

« La Classe IMOCA est une classe forte qui se porte bien. Les nouveaux bateaux se multiplient et sont de plus en plus performants. L’association avec The Ocean Race ne peut que avoir un effet positif car cela va être l’occasion de la fortifier davantage et de faire monter le niveau à la fois technique et technologique.  Je rentrerai peut-être dans la Classe par la porte de The Ocean Race que je connais déjà (Anthony a navigué dans l’équipage de MAPFRE en 2014) Personnellement, je fais partie de la Classe Figaro Bénéteau depuis une dizaine d’années et on s’inspire beaucoup du fonctionnement de l’IMOCA. »

Giancarlo, qu’est ce qui t’a poussé à quitter ton Italie natale pour la Bretagne ?

« L’envie de faire du solitaire et de la course au large. Je ne voulais pas avoir de regret dans ma vie, j’ai donc décidé de mettre tous les atouts de mon côté pour pouvoir vire ma passion. J’ai organisé ma vie en fonction de mes ambitions professionnelles. N’ayant pas l’océan en Italie, il fallait que je rejoigne un endroit clé de la course au large. Je suis donc venu habiter à Lorient pour être sûr d’être présent et prêt le jour où le projet se présentera à moi. »

Giancarlo, comment sens-tu l’engagement de l’Italie pour la course au large ?

« Lorsque je courrais en Mini 6.50, mes performances ont fait l’objet d’articles dans la presse mais je pense qu’il faudrait en parler davantage. La difficulté est que mon sponsor se trouve géographiquement loin du projet, c’est donc plus difficile de faire découvrir ce sport au grand public en Italien. J’envisage de descendre prochainement en Méditerranée pour faire découvrir la Classe IMOCA, mon bateau, mon projet et le Vendée Globe aux médias, aux proches de mon sponsor et aux Italiens. C’est un beau sport avec de belles valeurs, c’est donc important de faire connaître cela à un public plus élargi et pas seulement aux amateurs de voile. »

Enfin, Giancarlo, peux-tu parler de ton engagement pour Electriciens Sans Frontières ? 

« Electriciens Sans Frontières est une organisation qui intervient, grâce à un réseau de bénévoles, dans des pays où il n’y a pas encore d’électricité ainsi que dans des zones ayant subi des catastrophes climatiques entrainant la destruction du système électrique. L’une des choses importantes pour moi dans un projet comme le Vendée Globe est la motivation et le sens que je donne à mon projet. Dans des courses où la distance est très longue, les moments de réflexion sur le sens de cette aventure et le sens de ce projet sont nombreux. Le lien avec Electriciens Sans Frontières me fait regarder les choses différemment et m’aide à remettre les choses à plat sur l’eau. »