Benjamin minitransat 2019 Paul MILLET 118

Seulement deux ans après avoir terminé troisième de la Mini Transat en série, Benjamin Ferré s’attaque au Vendée Globe. Accompagné sportivement et techniquement par Jean Le Cam, le skipper prépare activement la saison IMOCA 2022 à laquelle il participera à la barre de l’ex-Banque Populaire X.

Comment à commencé ton histoire avec la voile ?

“ En 2019, lorsque je termine la Mini Transat, je ne pense pas encore au Vendée Globe. Je n’avais jamais fait de course au large avant cette course et mon expérience en voile se limitait à un projet monté en 2015. J’avais, avec trois copains, traversé l’Atlantique au sextant, en autonomie énergétique et sans GPS, avec pour objectif de porter un message environnemental. A ce moment-là, on ne savait pas faire de bateau, mais l’expérience était dingue.” 

Qu’est ce qui t’a ensuite poussé à faire du solitaire ? 

“Pendant cette traversée, nous n’avions pas de pilote automatique donc nous devions nous relayer toutes les 2 heures à la barre. C’était pour moi le premier élément déclencheur car je me suis alors dit que ça devait être génial d’être seul sur son bateau au milieu de l’Atlantique ce qui m’a donc après poussé à préparer la Mini Transat et même à terminer troisième de la course.”

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Comment s’est passée la transition Mini Transat - IMOCA ?  

“Quelques mois après la Mini Transat, je me suis retrouvé à dîner à côté de Jean Le Cam, que je connaissais déjà un petit peu pour l’avoir aidé sur son projet Yes We Cam!. Ce soir-là, au cours d’une discussion, il me dit qu’il a suivi ma transat au sextant et ma Mini Transat et me dit que je serais capable de faire un Vendée Globe. Et c’est à partir de ce moment que l’idée a commencé à germer dans ma tête. 

J’ai mis beaucoup de temps à me décider car le projet de faire un tour du monde en solitaire est impressionnant et l’univers aussi. J’avais besoin d’appréhender, de voir l’ampleur d’un projet IMOCA par rapport à un projet Mini. J’ai donc pris le temps de discuter avec différents skippers et six mois plus tard, je suis donc retourné voir Jean pour lui dire que j’étais prêt à me lancer !

Le but de mon projet était vraiment de parler de transmission et de partage entre les générations et je lui ai expliqué que j’aimerais beaucoup retrouver l’esprit d’entraide, de solidarité, de collaboration et de bienveillance découvert sur la Mini Transat dans un projet IMOCA.” 

Où en es-tu dans ton projet ? 

“Jean m’a aidé à avoir le bateau l'année dernière. J'avais ensuite six mois pour trouver des sponsors. Je devais commencer à payer le bateau le 15 décembre et j’ai trouvé mon premier co-partenaire le 9 !

J’ai donc trouvé la moitié du budget avec un sponsor, et je cherche la deuxième moitié. L’idée était de trouver des entreprises en lien avec l’esprit de transmission dont je voulais parler. Je voulais associer une entreprise plutôt ancienne, pourquoi pas familiale, avec une start-up pour montrer qu’il était possible de connecter l’ancien et le nouveau monde. J’ai trouvé l’ancien monde et il me manque le nouveau monde !"

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Quel est ton programme pour 2022 ? 

“L’objectif est maintenant de boucler le budget avant la remise à l’eau du bateau qui aura lieu au début du mois de mars car j’ai conscience de l’ampleur de la préparation qu’il va y avoir à faire sur l’eau. 

Je me suis inscrit au pôle Finistère Course au large où je participe aux différentes formations ainsi qu’aux entraînements, c’est comme le retour sur les bancs de l’école pour moi ! 

Puis, je prévois de partir quinze jours m’entrainer, probablement aux Açores, et de ramener le bateau en solitaire ou en faux solitaire, en fonction de comment je me sens, pour appréhender le large avant de commencer les courses du Championnat IMOCA Globe Series. Cette année, je serai donc au départ de la Bermudes 1000 Race, de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, du Défi Azimut-Lorient Agglomération et évidemment de la Route du Rhum!"

Tu as pu commencer à appréhender l’IMOCA, quelles sont tes premières impressions ? 

Jean me dit que l’IMOCA reste un bateau à voile, avec un mât, des voiles et une quille, mais pour quelqu’un qui revient d’une transatlantique sur un Pogo 3, tout paraît encore très complexe !”

Propos recueillis par Marie Launay