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Passé comme une fleur par le leader des Multi50, le Pot-au-noir s’est refermé sur Charal. En tête depuis Madère, Jérémie Beyou et Christopher Pratt redeviennent chasseurs derrière le tandem Charlie Dalin et Yann Eliès à 1200 milles de l’arrivée.

Si la course des IMOCA est complètement relancée, chez les Multi50, seul un coup du sort semble pouvoir priver de victoire Groupe GCA-Mille et un sourires, demain soir au Brésil. Côté Class40, Crédit Mutuel continue sa démonstration. Aux prises avec un alizé puissant, la flotte ne peut qu’espérer un regroupement à l’entrée du Pot-au-noir, encore distant de 500 milles, pour contester la suprématie du tandem Lipinski-Hardy.

Course relancée à 1200 milles de l’arrivée

Avec 120 milles d’avance hier au pointage de midi sur Apivia, bien calé dans son axe, Charal semblait maîtriser parfaitement la situation. 24 heures plus tard, oups ! Le foiler noir compte 50 milles de retard. Que s’est-il donc passé ?

« Nous étions sur une bonne trajectoire, on a pris un dernier grain et après rideau » racontait amer ce matin Jérémie Beyou. « Ça a bourgeonné tout autour de nous, on n’arrive pas à en sortir »

Sur Apivia, Charlie Dalin pense « qu’une onde d’est est venue se greffer sur le Pot. Dans ce phénomène, le vent bascule (il passe à l’est) et en avant de l’onde, il n’y a rien. On a fait du placement, on s’en est sorti avec ce qu’on avait » 

On sait le Pot-au-noir difficilement prévisible, mais le retournement de situation aussi brutal est peu commun. Les autres concurrents n’en ont bien sûr pas raté une miette ! « Des coups comme ça, on en a eu tous eu, mais là, c’est vraiment raide » commentait Jean Le Cam, 6ème sur Corum L’Epargne, à l’entrée du Pot. « Ce qui est sûr, c’est que lorsque tu as la position du gibier toutes les heures, c’est plus facile pour le chasseur de tirer ! » 

Jean fait ici référence aux positions rafraîchies sur la cartographie du site à intervalle plus court que les classements officiels (toutes les 4 heures). Les skippers ne surfent pas que sur les vagues mais aussi sur le web ! Cette vision en temps presque réel a sans doute été un élément de plus pour expliquer le décalage d’Apivia dans l’est, ce qui lui a permis d’éviter le piège dans lequel est tombé Charal… 

Il reste environ 200 milles aux leaders IMOCA pour sortir définitivement de la Zone de Convergence Inter-Tropicale, et les deux leaders ont maintenant des vitesses proches. Autant dire que tout est possible à 1200 milles de l’arrivée.

D’autant que derrière, ça ne chôme pas. 11th Hour Racing effectue sa pénalité d’1h30 suite à une rupture de son plomb d’arbre d’hélice ce qui a permis à PRB de lui ravir la troisième place, à touche-touche avec Banque Populaire. Encore derrière, un paquet de dix bateaux se presse à l’entrée du Pot-au-noir avec 170 milles de décalage est-ouest. Autant dire que rien n’est joué dans ce groupe emmené par le tandem Seguin Richomme sur Groupe Apicil.

En queue de flotte, quelques bateaux se retrouvent bien mal positionnés dans l’est du Cap Vert et voient les leaders des Class40 passer sous leur vent…