Les 48 heures du Défi Azimut : Une première instructive pour les IMOCA de The Ocean Race et les nouveaux bateaux

Dans la division solo, c'est une nouvelle fois Charlie Dalin sur APIVIA qui s'est montré intraitable, sur un parcours légèrement plus court de 505 milles.

Les courses ont commencé par un beau bord portant jusqu'à la marque Azimut 1, à 215 milles au sud-ouest de Lorient, avant que les bateaux ne rejoignent, dans des vents légers, Azimut 2 - 200 milles au sud de Lorient - avant de remonter au près jusqu'à l'arrivée dans des vents variables qui sont montés pendant la nuit.
 
Charlie Enright était ravi de la façon dont son bateau et son équipage se sont comportés lors de leur premier contact en compétition avec certains de leurs rivaux de la flotte de The Ocean Race. Cette compétition a vu Guyot Environnement-Team Europe, skippé par Benjamin Dutreux, terminer deuxième, avec seulement 18 minutes d'avance sur Malizia-SeaExplorer de Boris Herrmann, troisième, tandis que Paul Meilhat et son équipe sur Biotherm ont été contraint d'abandonner. 
 
" Nous sommes heureux, c'est sûr - nous avons fait un bon départ et une bonne arrivée et nous avons navigué assez proprement", déclare Charlie Enright à son arrivée à Lorient La Base. "C'était super de se confronter aux bateaux qui seront sur The Ocean Race l’an prochain, mais c’était aussi bien d’avoir les solitaires à proximité et de voir les performances de chacun en course."
 
"Nous nous entraînons tous seuls", a-t-il ajouté, "donc nous devons nous assurer que nous allons dans la bonne direction. Nous avons quand même beaucoup appris sur le bateau."

Pour Paul Meilhat et son équipage, ce fut une course folle pour que le nouveau Biotherm s’aligne sur ce départ de course. Malheureusement, l’équipage a dû abandonner avant l'arrivée et se diriger vers Port-la-Forêt suite à un problème de meuble de winch. 
 
Mais Paul Meilhat, qui se prépare maintenant à partir pour sa qualification à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, a déclaré qu'il était heureux d'avoir navigué sur ce parcours." Ces deux jours de navigation ont été précieux et enrichissants pour l'équipage", a-t-il déclaré. "Il était essentiel de pouvoir participer au 12e Défi Azimut et ces 500 milles de course ont été très positifs pour nous tous."

Dans la division des 24 solitaires, Charlie Dalin a pris la tête de flotte très tôt. Il n'a jamais regardé en arrière, malgré la présence de Thomas Ruyant sur LinkedOut, qui était deuxième à 48 minutes derrière lui, et de Jérémie Beyou sur le nouveau Charal 2, troisième, à ses trousses.
 
Il s'agit de la troisième victoire consécutive de Charlie Dalin, après sa victoire sur la Guyader Bermudes 1000 Race en mai dernier et sur la Vendée Arctique en juin. Le skipper d'APIVIA en a apprécié chaque minute de cette course, lui et Thomas Ruyant ayant une fois de plus utilisé leurs bateaux de génération 2020 de manière admirable. 
 
"C'est une course que j'attendais avec impatience car il y avait beaucoup de nouveaux bateaux", déclare-t-il. "C'est la dernière répétition avant la Route du Rhum, donc tout le monde a fait ses derniers réglages et a pu les tester, donc nous aussi. Tout est à peu près validé. Il y a beaucoup de points positifs et j'ai pris beaucoup de plaisir.”

© F Dourlen / Apivia / Défi Azimut - Lorient Agglomération

Pour sa première sortie en compétition, Charal 2 s'est bien comporté pour Jérémie Beyou, tout comme le superbe V And B-Monbana-Mayenne de Maxime Sorel, qui a terminé quatrième, à seulement 35 minutes de Charal. Kevin Escoffier, qui arrive cinquième, courrait lui aussi sa première course sur son IMOCA. La Suissesse Justine Mettraux arrive sixième et réalise une excellente première course sur Teamwork en arrivant sur la ligne d’arrivée seulement deux minutes devant Sam Davies qui termine alors septième sur son nouvel Initiatives-Coeur.
 
Kevin Escoffier s'est bien amusé dans le Golfe de Gascogne et a pris plaisir à se mesurer à Maxime Sorel, le skipper de Saint-Malo. "J'ai tout donné et nous avons navigué bord à bord avec Maxime, ce qui était génial", déclare le skipper de Holcim-PRB qui mènera une campagne The Ocean Race après la Route du Rhum. "On connaît bien le bateau de Maxime... c'est un très bon bateau et Maxime est un bon marin malouin. Cela m'a permis, avec Holcim-PRB, de m'étalonner face à l'un des meilleurs bateaux de la flotte." Il ajoute qu'il a réussi à dormir un peu en réglant son bateau pour qu'il puisse aller jusqu'à 30 nœuds sans être trop stressé.

Derrière lui, Sam Davies a pu prendre en main sa nouvelle machine de course rouge vif après avoir eu moins de temps qu'Escoffier pour se préparer à sa première course. "C'était tellement bien, le bateau est incroyable", déclare Sam Davies avec un grand sourire à l'arrivée. “J’ai moins peur de lui maintenant. J'étais dans le match. Ça allait super vite, c'était magnifique. Au départ, nous allions vite et nous étions côte à côte avec Justine. Puis j'ai eu quelques problèmes. J'ai rempli le bateau d'eau - rien de grave - ce qui m'a ralenti. Je commence à bien comprendre mon bateau, donc j'ai pu attaquer tout en essayant de garder un œil sur tout", ajoute la navigatrice britannique qui a admis ne pas avoir fermé l'œil de la course.

Du côté des bateaux à dérives, Tanguy Le Turquais sur Lazare est le premier à franchir la ligne, en neuvième position, et Benjamin Ferré, sur Monnoyeur-Duo for a Job, termine onzième, quelques minutes seulement après. Sur les 24 partants en solitaire, seul DMG MORI Global One skippé par Kojiro Shiraishi, a été contraint à abandonner.
 
Le Défi Azimut 2022 s'achèvera dimanche avec la traditionnelle course autour de l'île de Groix, qui devrait se dérouler dans des vents légers et sous un soleil radieux.
 
Ed Gorman