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Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) 6ème, Boris Herrmann (Seaexplorer - Yacht Club de Monaco) 7ème,  Giancarlo Pedote (Prysmian Group) 8ème, Fabrice Amedeo (Newrest - Art & Fenêtres) 9ème, Kojiro Shiraishi, DMG Mori Global One, 10ème.

6. Yannick Bestaven – Maître CoQ IV, 6ème

"C’était une super course, je n’étais jamais allé si haut. Il y a eu peu d’écart et je suis content d’avoir connu la cadence des grands foilers, car j’ai des petits foils. Je connais mieux mon bateau, j’ai validé tout le travail de cet hiver qu’on a effectué avec l’équipe. Je me sens bien sur mon bateau. Ce sont des machines ces bateaux ! Malizia m’a dépassé cet après-midi à 30 nœuds tout à l’heure ! Les voiles sont lourdes, les manœuvres sont dures, il a fallu beaucoup changer de voile. Je félicite d’ailleurs les filles car ce sont des bateaux physique, bravo à elles !

C’est vrai qu’on est un peu barges…On aime se faire mal. Je n’ai contemplé que deux fois 5 mn la mer. Je ne sais pas ce qu’on va chercher ! Je pense que c’est le dépassement de soi, repousser ses limites, aller vite sur l’eau sur un tour du monde. Il y a l’évolution technologique aussi et se surpasser pour être à la hauteur de la machine.

C’est un super warm up. Je suis content de l’avoir fait, c’était top pour tout le monde, on sait comment on va pouvoir tirer sur les bateaux, c’est très rassurant. Moralement, c’est un pas de plus de fait par rapport à ceux qui n’ont pas participé à cette course."

 

7. Boris Herrmann - Seaexplorer - Yacht Club de Monaco, 7ème

"C’était une très belle régate et je remercie les organisateurs d’avoir permis cela dans un contexte de post confinement. Pour moi, personnellement, c’était intense. Je suis confiant avec le bateau, je suis serein. Mon chariot de têtière de grand-voile, qui est une pièce monotype, c’est la partie alu s’est arrachée. Ce sont parfois les petits détails qui nous embêtent sur les bateaux. Mais cette nuit, finalement, j’ai pas mal avancé avec ma grand-voile à deux ris et ma trinquette de portant, même si en règle générale, ça m’a quand même pénalisé ce problème. C’est ma 4e saison avec ce bateau. J’ai fait une dizaine de transats déjà. On a beaucoup navigué. Et je m’y sens comme chez moi ! Cette année, on a mis de grands foils. Le bateau est plus rapide dans pas mal de conditions et allures. On a trouvé un bon équilibre, le bateau ne se cabre pas trop, il ne saute pas dans tous les sens. C’est génial. Je pense que sur ce Vendée Globe, on aura une flotte solide. Cette régate était un bon test pour tout le monde. On sera tous bien préparés malgré toutes les difficultés de l’année. J’espère prendre ma place dans cette flotte et jouer sportivement. C’est ça l’essentiel. Dans le cadre du partenariat de la classe avec l’UNESCO, nous étions 6 bateaux à larguer des bouées pour faire des relevés. Ce sont de petits gestes qui servent la cause. Je suis calme et serein. Un peu frustré quand même et c’est une toute petite casse qui nous a empêché de tout donner, mais pour le reste, je suis très content."

 

8. Giancarlo Pedote - Prysmian Group, 8ème

"J’ai eu pas mal de problème de connectique électronique à cause des sauts du bateau dans les vagues. Les pilotes ne marchaient bien, ça m’a cramé mes première 48h de course et après je n’ai eu que des choses sympaq notamment entre le waypoint Gallimard et l’arrivée. Je me suis bien éclaté. Le bateau, il y a encore du travail pour qu’il soit complètement prêt pour le Vendée Globe, c’était un test très important, on est sur la bonne voie. Il va falloir être concentrés car il ne reste que quatre mois pour terminer le bateau, ce n’est pas beaucoup et il y a encore des choses à améliorer."

 

 9. Fabrice Amedeo - Newrest - Art & Fenêtres, 9ème 

"La journée a été compliquée hier, tout à l’envers avec la fatigue. J’ai passé une heure sans voile d’avant… J’étais à deux doigts de rentrer sous J2. Et puis je me suis dit qu’il fallait que je renvoie un gennak sinon je m’en voudrais toute ta vie. Je l’ai fait et suis revenu sur Maxime qui m’avait dépassé. Et ça s’est terminé avec Kojiro qui revenait par en-dessous à 20 nœuds avec son bateau à gros foils. Je ne pouvais pas affaler donc j’ai déboulé à 18 nœuds sur la ligne d’arrivée, c’était monstrueux, le plus gros shoot d’adrénaline de ma vie ! Il y avait des bateaux de pêche de partout, le bateau qui surfait à 22 nœuds dans la houle de nuit, près de la côte… C’était incroyable ! Du coup je termine sur une note hyper positive. Je suis parti pas prêt, sans avoir navigué, fatigué. Au final je me suis entrainé pendant cette course. Tous les ennuis que j’ai eu auraient pu être évités avec de l’entrainement.  

À la différence d’un Vendée Globe où tu accompagnes les systèmes météo d’ouest vers l’est, là tu les traverses du nord au sud donc tu peux avoir une dorsale anticyclonique et le nord d’une dépression dans la même journée. C’était hyper riche. Et comme les poursuivants revenaient toujours sur ceux de devant, ça a été hyper intense et incertain. Un super entrainement pour le Vendée Globe avec des conditions très variées, des dépressions, du vent fort, de la mer formée au large de l’Irlande. Ce n’était pas les mers du Sud mais c’est déjà pas mal. Hier j’étais complètement dans le rouge, je me disais que j’étais plus un aventurier, un voyageur qu’un compétiteur, que ce n’était pas pour moi tout ça. Et puis l’arrivée m’a réconcilié avec la compétition, c’est juste trop bon ! Au niveau du bateau, on est sur la bonne voie, il y a encore du travail mais beaucoup de choses ont été validées.

 Ce que je retiendrai de cette course c’est cette arrivée incroyable. Pas pour les mêmes raisons que d’habitude. D’habitude, l’arrivée c’est l’émotion de retrouver la terre et les proches. Là c’était une arrivée adrénaline, c’était ouf ! Kojiro était à 300 mètres derrière moi et Maxime 600 ! L’adrénaline de débouler à 20 nœuds à la côte… dans l’absolu ce n’est pas très raisonnable mais je pense qu’on se regardait et que personne n’avait envie de lâcher !"

 

10. Kojiro Shiraishi, DMG Mori Global One, 10ème

"Sur cette course, j’ai trouvé tout ce qui n’allait pas sur le bateau ! Ce qui n’allait pas ? Vraiment tout ! La mer m’a appris beaucoup de chose pendant cette épreuve. Ca m’a fait réaliser, qu’un tour du monde, ce n’était pas simple et qu’il faut que je mette toute mon énergie pour cela. Cela passe d’abord par l’amélioration du bateau. Il est très puissant, très robuste, mais il y a quand même beaucoup de petites casses. Or, jusque-là, nous n’avions pas pû l’éprouver aussi longtemps. Maintenant, on sait ce que nous devons modifier. En ce qui concerne la vie à bord… je me suis senti comme un grand-père s’amusant avec son petit-fils : c’est très crevant ! Ça a vraiment été une bataille contre moi-même. D’ici le départ du Vendée Globe, nous n’avons pas beaucoup de temps, mais on fera un grand refit du bateau. On doit l’améliorer et le renforcer pour être prêt à 100 % en novembre prochain. "