Les skippers à suivre sur la Vendée Arctique par Sam Davies

Il s'agit de la deuxième édition de cette course de 3 500 milles. L'édition inaugurale en 2020 avait vu Jérémie Beyou emporter la victoire et le skipper de Charal partira à nouveau parmi les favoris depuis Les Sables d'Olonne ce dimanche à 17h00. Cette course fait suite au succès de la Guyader Bermudes 1000 Race le mois dernierr, remportée par Charlie Dalin sur Apivia, l'actuel leader des IMOCA GLOBE SERIES 2022.

© © Jean-Fred Liotte / Alea / Vendee Arctique

Nombreux sont les spectateurs à voir le skipper havrais comme redoutable, mais Sam Davies assure que même si Charlie Dalin part favoris, certains ont les moyens de le battre, notamment sur un parcours aussi long. “Certes, Charlie joue au top, il n'est pas imbattable", déclarait Sam Davies à l’IMOCA cette semaine. 

"Le bateau de Charlie est très optimisé mais une fois au large, lorsque tout devient un peu plus rude, le jeu se nivelle.”Le skipper britannique, dont le nouveau bateau sera mis à l'eau courant juillet, estime que Thomas Ruyant sur LinkedOut, vainqueur de la Transat Jacques Vabre avec Morgan Lagravière l’an passé, est tout à fait capable de prendre le dessus sur Charlie Dalin sur le parcours Arctique, mais aussi Louis Burton.

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Sam a également été impressionnée par la compétitivité de son amie Isabelle Joschke, qui a terminé cinquième de la Guyader Bermudes 1000 Race en mai dernier. Elle est certaine que la navigatrice franco-allemande brillera aussi sur la Vendée Arctique, bien que son plan VPLP date de 2007. Selon Sam, Isabelle Joschke est le parfait exemple des marins IMOCA qui réussissent grâce à la parfaite connaissance de leur machine.

"J'ai admiré ses performances sur la Guyader Bermudes 1000 Race”,confie Sam. "Isa n'a pas le bateau le plus récent mais elle le connaît bien. Elle a pu le tester dans toutes les conditions et part donc en confiance. MACSF sera donc un IMOCA à surveiller sur la course et je suis vraiment contente de voir les femmes performer et montrer qu'il est possible d'obtenir ces résultats."

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Un autre marin que Sam connaît bien est Nicolas Lunven, actuel skipper de Banque Populaire, qui a réalisé une superbe performance en terminant quatrième de la Guyader Bermudes 1000 Race, première course de la saison 2022. L’année dernière, Sam et Nico naviguaient ensemble, à bord de l'ancien Initiatives-Cœur, et accroché une très belle cinquième place sur la Transat Jacques Vabre. Elle mesure bien le talent du double vainqueur de la Solitaire du Figaro.

"Nico est vraiment à suivre",affirme-t-elle. "Cela va être intéressant de voir comment il gère ‘l'inconvénient’ de ne pas avoir de foils sur une course aussi longue, ce qui pourrait être le plus grand défi pour lui. Il s’en est très bien sorti lors de la première course de l’année et la manière dont il s'en sortira ici dépendra évidemment des conditions."

Pour Sam, la performance de Nicolas Lunven doit aussi beaucoup au travail d’optimisation de l’IMOCA qu’avait fait Damien Seguin et son équipe Groupe APICIL avant de le vendre. "Ce n'est pas n'importe quel bateau à dérives, c'est probablement le meilleur, le plus léger et le plus optimisé de la flotte et cela aide, mais Nico est aussi un marin extraordinaire", dit-elle.

Sam Davies est certaine que Nicolas Lunven a de nombreux atouts en IMOCA et insiste sur deux choses :  sa capacité à régler son pilote automatique avec précision pour optimiser les performances, puis sa solide compréhension de la météo et des tactiques de routage. "Nico est un excellent navigateur, stratège et routeur météo", dit-elle. "Il est vraiment analytique et ne laisse rien au hasard, ce qui lui permet d'avoir une approche approfondie dans ses choix stratégiques." 

Avec mes concurrents, nous avons beaucoup discuté des dangers potentiels du parcours de la Vendée Arctique qui pourrait amener les navigateurs solitaires à contourner le nord de l'Islande dans des mers parfois très difficiles à cause de la météo et sillonnées par les bateaux de pêche et les mammifères marins.

Sam Davies, qui avait terminé quatrième lors de la première édition de la Vendée Arctique il y a deux ans, estime que chaque IMOCA doit se préparer à relever ces défis dans le cadre de leur préparation au prochain Vendée Globe. "Je pense que cette course s’annonce plus difficile que la Route du Rhum, par exemple",déclare-t-elle. "Sur le plan sportif, c'est un plus grand défi et il y a beaucoup plus de dangers, même si quitter Saint-Malo en novembre peut également avoir ses difficultés.”

"C'est techniquement une course très difficile et intense et je suis un peu frustrée de ne pas pourvoir y participer", ajoute-t-elle. "Ce sont des marins qui veulent vraiment s’aligner sur le départ du prochain Vendée Globe donc il faut qu’ils se disent que s’ils s’engagent sur le tour du monde, ils devront être capables d’amener leur bateau aussi Nord, d’analyser chacune des situations et d’adapter leur allure à la météo en pensant à leur sécurité plutôt qu’au résultat de la compétition.”

Sam Davies, qui mettra son nouvel IMOCA a l’eau prochainement, s’impatiente de pouvoir se qualifier en solitaire à la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Nous devrions pouvoir voir le nouvel Initiatives-Coeur à l’occasion du Défi Azimut - Lorient Agglomération en septembre, bien que la navigatrice britannique n'ait pas totalement exclu une participation, en équipage, à la Sevenstar Round Britain and Ireland Race début août.

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)