JLC APICIL BI HD 50444

La bonne nouvelle est tombée ce matin. C’est reparti pour Damien Seguin qui est parvenu à résoudre l’ensemble de ses problèmes de pilote automatique.

Un immense soulagement pour le solitaire qui, comme à son habitude, a fait preuve d’un courage incroyable et d’une volonté sans faille pour réparer. Et si le marin a passé une grande partie de son temps ces dernières 48 heures à bricoler, cette réussite n’aurait pas eu lieu sans le soutien inconditionnel de son équipe technique !

En effet, rappelons que depuis la nuit de dimanche à lundi, le skipper de Groupe APICIL rencontrait des soucis de pilote automatique lui remémorant des mauvais souvenirs de Route du Rhum où les pannes d’électronique s’étaient succédées et avaient rendu sa course extrêmement difficile. Condamné à trouver des solutions puisque son pilote principal ne répondait plus et que celui de secours décrochait constamment, Damien s’est mis un temps à la cape hier pour tenter de bricoler. Le skipper et son équipe technique à terre se sont arrachés les cheveux toute la journée pour trouver les solutions.

Les bonnes nouvelles sont arrivées en deux temps…D’abord hier dans la soirée - après une longue journée de bricolage qui n’a laissé aucune place à Damien pour se reposer et se nourrir - le triple médaillé paralympique est parvenu à récupérer une partie de son pilote de secours. Un peu de baume au cœur pour le skipper qui, a pu aller enfin dormir un peu même si ce pilote barrait en mode dégradé.

Puis, après quelques heures de sommeil salvatrices, le solitaire a pris le temps ce matin d’avaler un petit-déjeuner à la « Jean Le Cam » comme il nous l’explique dans la vidéo ci-dessus. Krisprolls et beurre demi-sel au menu… Ragaillardi et plus que jamais motivé, Damien a poursuivi les échanges avec son équipe à terre. Un Team technique qui, depuis plus de 48 heures étudie sans relâche toutes les possibilités pour permettre à son skipper de repartir en mode course avec un bateau à 100% de son potentiel. Une nouvelle procédure a été envoyée à Damien vers 9 heures ce matin pour tenter de reconnecter le pilote principal, le plus performant. Un travail qui a porté ses fruits puisque Damien a pu confirmer quelques minutes plus tard que tout fonctionnait de nouveau à bord de Groupe APICIL. A terre comme en mer, on a entendu résonner un grand ouf de soulagement… Forcément, il a perdu un peu de terrain sur ses concurrents. Il progresse actuellement en 7e position à 36 milles du tableau arrière de Benjamin Dutreux.  Après quelques heures durant lesquelles il a dû mettre sa course entre parenthèses, Damien regarde de nouveau le classement, plus motivé que jamais !

Damien à la vacation ce matin

"Le problème est survenu dans la nuit de dimanche à lundi. J’avais d’énormes problèmes de pilotage du bateau. J’ai passé une journée hyper galère hier : je ne pouvais quasiment pas quitter le cockpit parce que le bateau faisait un peu n’importe quoi et en même temps je devais trouver une solution. Ce n’était pas simple, je ne pouvais pas bricoler à l’intérieur du bateau sans surveiller la route que je faisais.

C’était compliqué, c’était épuisant et j’ai fait une journée complète de réparation qui s’est finie tard hier soir et qui n’est pas terminée. Un moment, je me suis dit « stop, il faut que j’aille dormir. Mais j’ai pu récupérer une partie du pilote de secours. Là, je barre un peu en mode dégradé mais au moins j’avance et j’ai pu me reposer. Il faut que je continue à travailler pour trouver la solution et retrouver le pilote principal du bateau aujourd’hui.

Je suis confiant parce qu’on a bien défriché hier, on a testé énormément de choses pour identifier d’où venait la panne. Maintenant, il faut savoir comment on arrive à le solutionner. Hier, ça a été une journée très compliquée pour moi. Il y avait la fatigue, je n’avais pas vraiment le moral et je broyais un peu du noir. Mais j’ai réussi à me reposer un peu, ça va beaucoup mieux, les conditions pour naviguer sont plus clémentes… Même si je n’avance pas très vite parce que je suis en mode dégradé, au moins je vais dans le bon sens et je suis toujours dans le jeu.

J’ai entièrement confiance dans mon équipe à terre pour trouver des solutions, pour m’aider à mettre ça en œuvre dans le bateau. Ce n’est jamais évident parce qu’on est dans une compétition et on a toujours l’impression que chaque mille perdu, c’est un vrai drame. En fait, il faut relativiser, la route est longue. Il faut continuer et se remettre en mode course dès que je pourrais le faire. Les problèmes mécaniques font partie intégralement de la course au large, c’est un sport mécanique.

J’ai le souvenir de transats, notamment de Route du Rhum avec beaucoup de soucis d’énergie où j’avais vraiment galéré. J’ai l’habitude de bricoler sur les bateaux. Je sais que je suis capable de me mettre un peu dans le rouge pour résoudre les problèmes. Hier, c’était un peu extrême, j’étais vraiment fatigué mais heureusement, j’ai des gens dans l’équipe pour m’aider à garder le moral et me pousser à voir les choses de façon positive parce que ce n’est pas facile tout le temps ! "