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"Oh non, pas encore..." serait un résumé succinct des nombreux commentaires sur les réseaux sociaux alors que le monde de la voile dans l'hémisphère nord s'éveille en apprenant que Alex Thomson subit un problème structurel à bord de HUGO BOSS.

Sur la cartographie ce matin, le bateau noir est ralenti à un peu moins de six nœuds et se trouve désormais en troisième position derrière LinkedOut de Thomas Ruyant et APIVIA de Charlie Dalin qui ont respectivement 90 et 70 milles d'avance sur Thomson alors que tous les trois continuent de faire route au sud en direction du Cap de Bonne Espérance.

L'équipe de Alex Thomson Racing ne dit pas exactement ce qu'il se passe mais cela doit être assez sérieux pour que le skipper lève le pied de l'accélérateur et que le team fasse une déclaration. Ce que nous savons, c'est qu'Alex a alerté son équipe à terre en début de soirée, hier, au sujet d'"un éventuel problème structurel."

Le communiqué a également révélé que Thomson et son équipe sont en contact avec les architectes de VPLP et les ingénieurs structure - ce qui indique une fois de plus qu'il doit s'agir d'un problème assez grave et presque certainement lié à la coque.

Bien qu'il avance lentement, Thomson se dirige toujours vers le sud - ce qui est peut-être un bon signe - et ses nombreux supporters espèrent qu'il pourra régler le problème. Mais ceux qui ont suivi cette course au fil des années peuvent aussi s'attendre à le voir tourner l'étrave de HUGO BOSS vers l'ouest et se diriger vers un port de refuge sur la côte sud-américaine.

Si Thomson est éliminé, ce sera encore un coup désastreux porté à une carrière qui a souvent promis tant de choses mais qui n'a pas tenu ses promesses en raison de son chapelet de problèmes techniques et d'accidents.

C'est la cinquième tentative d’Alex Thomson sur le Vendée Globe. Après avoir échoué dans les deux premières et terminé troisième puis deuxième dans les deux dernières éditions, il espérait faire mieux et monter sur la plus haute marche du podium pour la première fois cette année. Non seulement sur le Vendée Globe mais sur une course IMOCA tout court.

Durant la vacation ce matin, Charlie Dalin a confié qu'il espérait bien que son rival britannique puisse continuer. "Pour Alex, j'espère que ce n'est pas trop grave et que l'ampleur des dégâts est limitée," a-t-il déclaré. "J'espère surtout que cela ne signifie pas la fin du Vendée Globe pour lui. Nous avons une super course avec lui et ce trio dans lequel nous sommes est très stimulant."

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Si Alex est contraint de s'arrêter ou d'abandonner, il laissera Thomas Ruyant et Charlie Dalin seuls en tête de la flotte, à 20 milles l'un de l'autre et déjà plus de 250 milles d'avance sur un second peloton de sept bateaux, toujours mené par Jean Le Cam sur Yes we Cam ! Le duo de tête a encore environ 1 000 milles à parcourir avant de commencer à affronter les systèmes météorologiques du Grand Sud mais il pourrait être difficile à rattraper s'il conserve, d’ici là, cette avance sur le groupe des chasseurs.

Charlie a d’ailleurs évoqué les conditions de navigation alors que Thomas et lui continuaient à naviguer le long d'un étroit couloir de vent vers une petite zone bloquant leur chemin vers le sud. "C'est toujours du vent faible. On va travailler dans ce trou de souris, cette toute petite zone de vent, avec l’objectif de rester dedans. Il faut éviter les bas-côtés. Je vais m'efforcer de rester là et pour cela, je vais beaucoup surveiller la météo qui n'est pas très bien modélisée. Les informations changent beaucoup selon les fichiers, mais malgré ça, il faut essayer de rester dans cette zone, au milieu du couloir. On y est pour un moment : on va subir ce phénomène pendant plusieurs jours et à un moment donné, il n'y aura plus le choix : il faudra se résoudre à traverser une zone de vents faibles pour rejoindre l’autoroute du Sud."

"Je m’adapte à la situation qui m’est proposée, j’étudie avec pragmatisme les informations qui me sont données et je les compare avec la réalité. On a beaucoup d’outils d’information, entre les fichiers météo, les images satellite… On a de quoi faire. Est-ce que je temporise ? Mon objectif a toujours été et reste d’être dans ce groupe de tête, d’être dans le bon paquet au moment d’entrer dans les mers du Sud. Premier ou troisième peu importe : je veux juste être dans le bon groupe. APIVIA va bien, franchement, il est en très bon état."

A environ 3 000 milles au nord, Jérémie Beyou sur Charal continue son excellente progression après avoir redémarré avec huit jours de retard. Il se trouve actuellement à l'ouest des Canaries et a déjà moins de 1 000 milles de retard sur le sistership de Charal, le DMG MORI Global One de Kojiro Shiraishi.

Ed Gorman