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Année de Route du Rhum oblige, les skippers de la classe IMOCA doivent se préparer à naviguer en solo.

Année de Route du Rhum oblige, les skippers de la classe IMOCA doivent se préparer à naviguer en solo. Fabrice Amedeo, Arnaud Boissières et Manuel Cousin expliquent comment ils procéderont pour prendre en main leurs nouvelles machines, en solitaire. Découverte d’un foiler ultra performant, défi technique d’implantation de nouveaux appendices, baptême du feu en IMOCA : à chacun son challenge !

 

Fabrice Amedeo : « Une préparation très sérieuse »

Depuis la remise à l’eau le 7 février de Newrest – Art & Fenêtres (l'ancien foiler Noway Back), Fabrice Amedeo enchaîne les navigations à la journée au départ de la Trinité, en équipage réduit. « A chaque sortie, nous établissons un programme précis », souligne Fabrice. « Jusqu’à fin mars, nous allons continuer les entraînements pour découvrir le bateau et procéder à de petites améliorations. Mais dès début avril, je me mettrai en stand-by pour effectuer un aller-retour de 2 500 milles entre la Bretagne et les Açores. Cette perspective permet de créer une belle dynamique et une énergie positive pour moi et mon équipe. Cette première grande navigation au large sera très bonne pour la confiance, et j’en profiterai pour me qualifier pour la Route du Rhum. »

Fabrice Amedeo prendra ensuite part à des courses inscrites au calendrier de l’IMOCA : Grand Prix Guyader, course en solo Douarnenez-Cascais, Drheam Cup, Défi Azimut à Lorient… Au départ de la Route du Rhum, il devrait déjà compter 6000 milles en solo sur son nouveau bateau. « Cette machine est incroyable, sous foils on allonge la foulée. Je vais 2, 3, 4 nœuds plus vite qu’avec mon ancien IMOCA », raconte Fabrice. « Naviguer de manière performante sur un tel bateau est un challenge de dingue. A moi d’être à la hauteur ! Pour cela, je n’ai d’autre choix que d’effectuer une préparation très sérieuse. Il serait dommage d’avoir un si beau bateau et de ne pas en exploiter tout le potentiel. »

 

Arnaud Boissières : « Ne pas faire du solitaire à tout prix dans l’immédiat »

En dotant son IMOCA de 2008 de foils, Arnaud Boissières fait face à un défi technique d’envergure. Après une première phase de chantier dans les locaux de Mer Agitée à Port-la-Forêt, l’IMOCA d’Arnaud a pris la route vers les Sables d’Olonne pour la suite des grandes manœuvres. Si tout le travail structurel a été effectué, il faut désormais assembler toutes les pièces du puzzle. « Mât, foils, bôme, outriggers, électronique, safrans… Tout est en kit ! », précise Boissières. « La remise à l’eau est prévue début avril.L’objectif est de naviguer rapidement car un important travail de prise en main et d’essais techniques est à prévoir. Dans un premier temps, je ne vais pas chercher à faire du solitaire à tout prix.Je privilégierai donc les sorties en équipage réduit pour vérifier que tout marche bien, avoir un œil partout… Michel Desjoyeaux fera des sorties avec nous et la priorité sera de valider les choix techniques. Je me mettrai au solitaire quand le bateau sera à 100 % de son potentiel ou presque. »

Côté courses, Arnaud participera au Grand Prix Guyader puis à Douarnenez-Cascais pour se qualifier à la Route du Rhum. On le verra aussi en Méditerranée pour des opérations de RP avec son sponsor (mais il ne prendra pas part à la Monaco Globe Series), au Défi Azimut et peut-être à la Dhream Cup en juillet si le bateau n’est pas en chantier. « Il va falloir enchaîner les milles avant la Route du Rhum », annonce Arnaud. « Cette course marque un rendez-vous très important qui arrive assez vite dans notre projet. Il ne va pas falloir se louper ! »


Manu Cousin : « Une autre échelle »
Après quatre saisons en Class40, Manuel Cousin monte en puissance avec le soutien de son fidèle sponsor, le Groupe Setin, pour un programme en IMOCA qui le mènera jusqu’à fin 2021.« C’est une autre échelle », confie Manu. « En Class40, je pouvais garder mon travail de commercial à côté. Mais en IMOCA ce n’est pas possible, je dois m’y consacrer à 100 %. »

Pour prendre en main son nouveau bateau, Manu Cousin a pu s’appuyer sur son ancien propriétaire, Arnaud Boissières. « Depuis juillet 2017, j’ai la chance de naviguer en double avec Arnaud sur ce bateau, c’est un vrai luxe ! J’ai pu faire connaissance avec cet IMOCA, surtout lors de la Transat Jacques Vabre. A l’issue de cette épreuve, j’ai ramené le bateau en France avec deux personnes de mon équipe. J’ai essayé un maximum de faire du ‘faux solo’ durant cette navigation pour commencer à prendre la mesure du support. »

Un grand chantier de vérification et de remise en état du bateau est actuellement en cours aux Sables d’Olonne. La remise à l’eau est prévue le 12 avril. « J’ai une bonne expérience du large et j’ai beaucoup navigué en solitaire dans ma vie, en IRC et en Class40. Mais très peu en IMOCA. Je vais m’y atteler rapidement après la remise à l’eau. C’est important en vue de la Route du Rhum. »Manu Cousin se donne deux chances de décrocher sa qualification pour le Rhum :Douarnenez/Cascais et Dhream Cup.