La marina de Salvador de Bahia commence à bien se remplir avec trois Multi50 et treize IMOCA amarrés depuis ce matin sous le soleil brésilien. Corum L’Epargne a conclu ce midi une première salve d’arrivées et Groupe Apicil, attendu dans la soirée, va en lancer une nouvelle.

A 12 h 41 (française), Corum L’Epargne franchissait la ligne, clôturant 24 heures de folie dans la marina de Salvador de Bahia. Toute la journée d’hier et cette nuit, les plus rapides des IMOCA se sont succédés, avec parfois des écarts infimes. Les skippers refont leur course, décortiquent leurs traces, se chambrent parfois et une chose est sûre, la caïpirinha délie toujours aussi bien les langues !

L’après-midi annonce une pause bienvenue, en attendant Groupe Apicil. Au contact avec Corum L’ Epargne toute la première partie de la course, Damien Seguin et Yoann Richomme ont payé un lourd tribut dans le Pot-au-noir, comme l’expliquait ce midi Jean Le Cam à son arrivée : « Ce sont eux qui ont cotisé le plus. On était à 5 milles d’écart, on est parti, ils sont restés coincés. Tu es dans un système où les événements se déplacent à toute vitesse et toi, tu ne bouges plus…» L’arrivée à Salvador de Bahia de Jean Le Cam et Nicolas Troussel n’engendrait ni la mélancolie ni la frustration même si pour le duo, cette édition de la Route du café acte une classe IMOCA à deux têtes :

« Il y a une vraie scission entre les bateaux à dérives et les foils. Maintenant, c’est acté. C’est comme si tu mettais un 40 pieds contre un 60 pieds. Ces bateaux à dérives forment presque une nouvelle classe qui est en train de se créer, les choses se font naturellement. Il va falloir leur trouver un nom ! »

Groupe Apicil déclenchera la nuit prochaine une nouvelle salve d’arrivées de la 13ème à la 22ème place, pour 9 bateaux qui naviguent à la queue leu-leu le long des côtes brésiliennes. L’alizé y est propice à des glissades contrôlées sur mer plate mais ses variations devront être bien interprétées par ceux qui sont au coude à coude. C’est le cas de V and B - Mayenne et Prysmian, distants de seulement 6 petits milles. « On a fait un bord magique cette nuit sous code zéro et sur mer plate, bien éclairés par la lune, ça allait très vite. Là, on peaufine et il ne va rien falloir lâcher jusqu’à la ligne » racontait ce matin Maxime Sorel d’une voix claire à la vacation. Après leur arrêt brestois en début de course, V and B – Mayenne 16ème ce matin fait d’ors et déjà partie des belles histoires de cette 14èmeTransat Jacques Vabre, auteur d’une remontada, certes moins impressionnante que celle d’Advens for Cybersecurity, mais qui en dit long sur la motivation et le savoir faire de son équipage.