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La deuxième étape de The Ocean Race Europe a débuté aujourd’hui à Cascais, avec 12 bateaux représentant neuf pays ayant pris le large pour une étape de quatre jours vers Alicante.

Divisée en deux classes de monocoques - sept monotypes VO65 et cinq prototypes IMOCA - la flotte de The Ocean Race Europe a quitté Cascais à 13h00 heure locale, pour environ quatre jours et 700 milles (1296 kilomètres) de course au large.

Après être arrivés à Cascais le 2 juin en provenance de Lorient, les marins ont eu quelques jours pour récupérer avant de reprendre la compétition hier à l’occasion du Mirpuri Foundation Sailing Trophy, une régate côtière comptant au classement, qui était organisée par le Clube Naval de Cascais.

Une nuit de sommeil aura suffi pour que les équipages changent d’état d’esprit. Après la régate côtière, place au large, avec des conditions annoncées musclées et ventées dans cette étape entre le sud-ouest du Portugal et Alicante, en Espagne.

Le parcours de cette seconde étape fait passer les concurrents au large de la capital portugaise avant de franchir le fameux cap Saint-Vincent, point le plus sud-ouest du Portugal et de l’Europe.

Là, les bateaux mettront le cap au sud-est, direction le détroit de Gibraltar - cet étroit et très encombré passage qui sépare la péninsule ibérique du Maroc, en Afrique - qui marquera l’entrée en mer Méditerranée.

Les conditions au passage du détroit devraient être compliquées, avec des vents de face atteignant les 40 nœuds ce lundi, au moment où les bateaux de The Ocean Race Europe s’y engouffreront.

Une fois en Méditerranée, la route la plus directe vers la ligne d’arrivée à Alicante sera le long de la côte. En fonction des conditions sur place, les équipages pourraient privilégier une trajectoire plus au large et donc plus longue, afin de toucher des vents plus favorables, qui les feront arriver plus tôt.

« Le vent va monter très fort à Gibraltar, »confiait le renommé marin français Sébastien Josse, qui navigue à bord de l’IMOCA CORUM L’Épargne, vainqueur de la première étape.

« Nous avons deux options au passage du détroit : la première est de rester au nord, le long de la côte espagnole. Cela peut représenter de nombreux virements dans une zone relativement étroite, mais avec un peu moins de vent. La seconde est de passer plus au sud, le long du Maroc, là où les vents devraient atteindre les 40 nœuds et nous contraindre à moins de manœuvres. »

« Cela ne durera que quelques heures, après quoi, le vent tombe complètement, et nous commencerons une nouvelle course au près, dans des vents faibles jusqu’à Alicante - on ne sait pas encore exactement quelle météo nous aurons. »

Après avoir illustré de la plus belle des manières l’adage de ne jamais rien lâcher, en remportant la première étape en catégorie VO65, le skipper de The Austrian Ocean Race Project, Gerwin Jansen, affirme que son jeune équipage donnera tout sur cette étape vers Alicante.

« Nous avons bien profité de notre victoire, » déclare le skipper. « Mais nous devons également être réalistes sur nos ambitions. Ce n’est pas si normal que la jeune équipe s’offre une telle victoire sur la première étape. Nous sommes prêts pour la seconde, et allons donner le meilleur. »

« Nous allons naviguer au portant jusqu’à la pointe sud du Portugal. Ensuite, nous passerons le détroit de Gibraltar dans des vents soutenus, au près, avec une mer formée. Donc cela va être compliqué pour l’équipage, pour le bateau et nous devrons résister au combat. »

Après un court retard pour permettre l’arrivée d’un vent plus établi, les IMOCA ont été les premiers à prendre le départ de cette deuxième étape. 5 bateaux lâchés sur la ligne pour un court bord de reaching jusqu’à une bouée de dégagement pour sortir de Cascais, que le français Thomas Ruyant passait en tête, à bord de LinkedOut.

Environ 2 milles après le départ, 11th Hour Racing Team a été impliquée dans une collision avec un petit bateau à moteur qui était ancré. Il n’y a pas eu de blessé sur aucun des bateaux, et le bateau à moteur a regagné le port sans assistance. 11th Hour Racing Team est également rentrée au port et a mis sa course entre parenthèses pour évaluer les dégâts sur son foil bâbord.

« Nous avons pu confirmer grâce à la direction de course que tout le monde sur le bateau à moteur est OK, et nous avons envoyé une partie de notre équipe technique pour les accompagner à la marina. Ils ont finalement été en mesure de le faire sans notre assistance, par leurs propres moyens. Je peux également confirmer que tout le monde au sein de notre équipage est OK, » a déclaré Charlie Enright, le skipper de 11th Hour Racing Team.

« Nous prenons l’entière responsabilité de ce qui s’est passé sur l’eau aujourd’hui. Nous sommes de retour à la marina pour évaluer les dégâts sur notre bateau. Notre foil bâbord à certainement pris un coup. Nous travaillons avec l’équipe technique afin de voir ce que cela implique pour notre participation. »

Après environ deux heures à terre, l’équipe a pris la décision de repartir dans son foil bâbord ce dimanche soir.

Par ailleurs, les sept VO65 nous ont offert un superbe spectacle, tous alignés sur ce premier bord de reaching. Pour prouver que sa victoire de la première étape n’était pas volée, l’équipage de The Austrian Ocean Race Project menait la flotte au passage de la bouée de dégagement.

Avant de quitter le ponton à Cascais, un bâton de Relay4Nature a été passé par Yoann Richaomme à Chris Nicholson, le skipper du bateau néerlandais AkzoNobel Ocean Racing.

Relay4Nature est un bâton relais en faveur de l’océan, qui encourage les leaders mondiaux à drastiquement faire croitre leurs ambitions pour la nature, l’être humain et les océans, via des politiques et actions, en plus de s’unir pour une gouvernance renforcée des océans.

Lors de la première étape entre Lorient et Cascais, le bâton Relay4Nature était à bord de l’IMOCA 11th Hour Racing, avant d’être passé à la Mirpuri Foundation Racing Team par Justine Mettraux.

Selon les derniers modèles, les équipes devraient boucler la deuxième étape en quatre jours, et devraient donc arriver à Alicante jeudi 9 juin.