Vincent Riou

S’engager sur le Vendée Globe, un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, requiert une préparation au long cours.

Depuis la remise à l’eau de son bateau au printemps dernier Fabrice Amedeo s’entraine sous l’œil avisé de Vincent Riou qui l’accompagne dans la prise en main de sa nouvelle monture. Très expérimenté sur le circuit IMOCA, ce dernier fait partie des quelques marins à avoir remporté le Vendée Globe (2004-05). Il nous explique la feuille de route qu’il déploie auprès du skipper de Nexans – Art & Fenêtres pour l’aider à améliorer et optimiser la performance à bord de son bateau.

Vincent, tu accompagnes Fabrice dans la prise en main de la nouvelle version de son bateau depuis quelques mois : ton rôle c’est à la fois de l’observer mais aussi de l’accompagner pour qu’il puisse faire corps avec la machine ? Peux-tu nous en dire plus ?
 
"Effectivement j’accompagne Fabrice dans la prise en main de son bateau depuis sa remise à l’eau en avril dernier. Les travaux d’optimisation qui ont été menés par son équipe l’hiver dernier ont transformé son IMOCA : il a été renforcé au niveau de sa structure, doté d’électronique et de pilotes automatiques plus performants et surtout de nouveaux foils. La nouvelle version est désormais très différente de la précédente. Mon rôle c’est avant tout de l’aider à en écrire le nouveau mode d’emploi et à appliquer le manuel en quelque sorte pour lui permettre de mieux maitriser sa monture et atteindre les meilleures performances possibles. Il faut des gestes précis pour bien naviguer, comme dans tous les sports mécaniques il y a un volet très technique."
 
À l’approche de la Route du Rhum d’ici quelques semaines, as-tu préparé une feuille de route spécifique pour les prochains entraînements ?
 
"On a effectivement défini une feuille de route assez précise depuis plusieurs mois déjà. Il nous reste encore pas mal de boulot !  Jusqu’à présent nous nous sommes concentrés sur les navigations en solo pour que Fabrice se familiarise au mieux avec les nouveaux réglages de son bateau. On a encore quelques navigations au large au programme des prochains jours mais on va rapidement mettre en place des sessions d’entrainements avec d’autres bateaux pour introduire la notion de confrontation qui reste le meilleur format d’entrainement pour faire évoluer la performance. Aucun entraînement ne rivalise avec la compétition."

Tu as navigué sur Arkéa Paprec qui était doté du même type de foils en C, peux-tu nous donner ton ressenti sur ces appendices et nous dire à quoi ils servent ?
 
"Ces foils en C sont au service de la performance générale du bateau. Leur rôle ne se résume pas uniquement à le faire aller plus vite en sustentant la carène pour réduire la résistance. Rétractables, ils servent aussi à mieux maitriser la dérive, ce qui permet d’améliorer la trajectoire. Ce sont des foils plus polyvalents que ceux d’origine, optimisés pour les allures portantes, au vent de travers et vent arrière. La superbe traversée qu’offre la Route du Rhum sera une belle occasion pour Fabrice de tester les foils dans de très bonnes conditions."
 
Qu’est ce qui te motive à accompagner un projet comme celui de Fabrice ? 
 
"Je dirais que ma motivation va au-delà des projets. Quels qu’ils soient. Ce qui m’intéresse dans le projet de Fabrice, comme dans tous les projets que j’accompagne d’ailleurs, ce sont les objectifs que le marin se donne pour y arriver. Peu importe le support ou les épreuves, ce que j’aime avant tout c’est accompagner la démarche, les ambitions, et je suis sensible à celles de Fabrice."

Source team Nexans-Art & Fenêtres