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Une fois de plus, le port de La Base à Lorient, en Bretagne, principal lieu d'accueil de la flotte IMOCA, est en effervescence alors que 33 bateaux et leurs skippers se préparent pour traverser l'Atlantique Nord en solitaire.

The Transat CIC, anciennement connue sous le nom d'OSTAR ou encore Transat Anglaise, est la première des deux courses transatlantiques de la saison pour la Classe IMOCA, et elle prendra le départ dimanche. 

À bord de l'IMOCA Holcim-PRB, Nicolas Lunven, l'un des favoris de cette transatlantique vers New York, scrute attentivement la météo, un aspect du jeu IMOCA où il excelle. 

Selon lui, la situation météorologique est intéressante et comprend de nombreux défis et inconnues sur la route vers la Grosse Pomme. "Ce sera un peu compliqué avec quelques dépressions à traverser et, juste au nord des Açores, une grande zone de vents légers", déclare Nicolas Lunven. “La situation générale de la course ressemble à une course classique en Atlantique Nord. Je n’ai pas beaucoup d’expérience sur ce genre de parcours, mais il semble y avoir beaucoup de près et de transitions entre les systèmes de basses pressions.” 

240417 JC HolcimPRB 165003© Julien Champolion - polaRYSE / Holcim-PRB

La flotte IMOCA est habituée des transatlantiques, mais plutôt à l’automne lorsque les tempêtes saisonnières peuvent rendre la sortie de la Manche infernale. Selon Nicolas Lunven, ce sera un peu plus simple cette fois, mais le départ de The Transat CIC pourrait tout de même être difficile. 

"Nous verrons", dit-il. "Il y a une dépression qui se forme dimanche assez proche des côtes bretonnes. Aussi, en fonction de la position exacte de ce système, nous pourrions avoir entre 15 et 30 nœuds de vent au près. Ça pourrait être costaud, oui, mais ce n'est pas encore écrit." 

Nicolas Lunven explique que ce niveau d’imprévisibilité de ce parcours est en partie dû au fait que c’est sur la côte Est de l’Amérique du Nord que se forment généralement les dépressions. “C’est donc compliqué de prévoir la météo à long terme car cela dépend de la façon dont elles se développent,” explique-t-il. 

240417 JC HolcimPRB 144757© Julien Champolion - polaRYSE / Holcim-PRB

Alors que Nicolas Lunven se battra en tête de flotte avec son plan Verdier mis à l’eau en 2022, un peu plus loin dans le peloton, Guirec Soudée, le jeune skipper de Freelance.com, se battra pour une place parmi les bateaux à dérives. 

Guirec Soudée participera à sa deuxième transat en solitaire en IMOCA après le Retour à La Base de l'an dernier. Lui aussi s'attend à un parcours difficile d'est en ouest jusqu'à New York. “Nous savons que nous traverserons beaucoup de systèmes et de dépressions, mais aussi le Gulf Stream,”explique-t-il. “J’ai un bateau solide, habitué de ce genre de conditions. Je pense qu’il est important de naviguer dans des conditions difficiles pour gagner encore plus en confiance en amont du Vendée Globe.”

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Guirec espère des conditions raisonnables pour le départ à Lorient afin que les spectateurs puissent profiter du spectacle. “Ce serait bien d'avoir un temps clément pour le début de la course et des conditions favorables pour les personnes qui viendront assister. Ce serait aussi bien de commencer lentement, car nous n'avons pas beaucoup navigué cette année, donc ce serait mieux pour tout le monde”, déclare-t-il.

Les deux skippers soulignent que leur objectif principal cette année reste le Vendée Globe et qu’il sera donc essentiel qu'ils réussissent à arriver à New York avec leurs bateaux en bon état. Cependant, une fois en mer, le tempérament de compétiteurs des marins devrait reprendre le dessus. “On se dit tous qu’on va y aller tranquillement et qu’on ne poussera pas le bateau à 100%, mais on ment un petit peu !”

L’affrontement entre les bateaux à dérives a été passionnant sur les dernières courses. Parmi les inscrits sur The Transat CIC, on compte quelques favoris, comme Benjamin Ferré sur Monnoyeur-Duo for a Job, Tanguy Le Turquais sur Lazare ou encore Eric Bellion sur Stand As One. 

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De son côté, Nicolas Lunven estime qu’il lui reste encore beaucoup de choses à apprendre sur son bateau. The Transat CIC sera donc un bon entraînement en vue du Vendée Globe. “C’est une belle opportunité de passer en mode solitaire et de naviguer dans l’Atlantique Nord. Ce sera un bon test pour le bateau, le skipper et tout le reste.” explique le skipper d’Holcim-PRB.

 Une fois à New York, comme beaucoup de ses rivaux, il aura quelques semaines bien remplies entre l’entretien des IMOCA et l’accueil des sponsors avant de prendre le départ de la New York Vendée-Les Sables D'Olonne dont le départ sera donné le 29 mai. 

"Holcim (leader mondial dans la fourniture d'agrégats, de tuyaux en béton et de matériaux de construction) est très impliqué sur le marché nord-américain, donc nous avons beaucoup d'événements avec des clients", déclare le skipper du groupe suisse.


Ed Gorman (traduit de l’anglais)