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Après une lutte acharnée, les vainqueurs du « match dans le match » des IMOCA à dérives, Benjamin Ferré et Pierre Le Roy (Monnoyeur-Duo For A Job), sont arrivés heureux à Fort-de-France. Une poignée d'heures plus tard, leur dauphin Louis Duc (Fives-Lantana Environnement), accompagné de Rémi Aubrun, nous a rappelé le plaisir de régater sur « ces machines géniales à avaler les milles. »

Une poignée d'heures plus tard, leur dauphin Louis Duc (Fives-Lantana Environnement), accompagné de Rémi Aubrun, nous a rappelé le plaisir de régater sur « ces machines géniales à avaler les milles. »

Parfois, dans les courses IMOCA, le simple plaisir de naviguer en IMOCA se perd un peu, tant l'attention se porte sur l’intensité de la course et les conditions de vie poussées à l’extrême. Il était donc rafraîchissant d'entendre, au lever du jour, Louis Duc parler de l'amour qu'il porte à son 60 pieds. Il s'agit d'un plan Farr de 2006 que Louis a réparé, puis optimisé, après un incendie survenu au Havre, quelques jours avant le départ de la Transat Jacques Vabre 2019.

HD TJV23 Imoca Fives 2111JLC6093© © Jean-Louis Carli / Alea

 
Louis Duc termine à la 14ème place en Martinique, moins de quatre heures seulement après le premier des IMOCA à dérives, Monnoyeur-Duo For A Job, skippé par Benjamin Ferré et Pierre Le Roy.
 
« Nous avons beaucoup de chance », s'enthousiasme le Normand après une course haletante sur la route Nord, au coude à coude avec également Freelance.com de Guirec Soudée.
 
« On l'oublie souvent, mais nous avons beaucoup de chance de naviguer sur ce type d’engins. Ce sont des bateaux fous. Ils accélèrent. Ils sont magiques. Ce sont des machines géniales à avaler les milles. Je suis très heureux d'avoir encore un an à faire avec lui jusqu'au Vendée Globe », ajoute-t-il.

 

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Le skipper revient sur cette traversée où les top équipages des bateaux à dérives ont même mis quelques foilers dans leur sillage. « Nous venons de terminer une magnifique Transat Jacques Vabre pleine de rebondissements, avec un départ retardé, un parcours modifié avec beaucoup d'options et des guerres à tous les niveaux », confie celui que l’on surmonte aussi P’tit Louis, malgré sa sacrée carrure.
 
« Nous avons bataillé avec Guirec (Soudée) et sa poule Bilou », poursuit-il, en riant de sa propre blague qui fait référence aux précédentes aventures de Guirec et à son co-skipper, Roland Jourdain. « Grosse bagarre aussi avec Monnoyeur-Duo for a Job que nous n'avons pas réussi à rattraper. Il y a eu aussi une super bataille au sud avec Violette Dorange et Damien Guillou (DeVenir) et aussi avec Conrad Colman (Mail Boxes Etc). Je leur tire vraiment mon chapeau pour le rythme qu’ils ont imposé ».

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Alors que les gros titres sont généralement dominés par les meilleurs foilers de ces courses, Louis Duc nous a rappelé que la compétition au milieu d'une flotte record d’une quarantaine de bateaux est de plus en plus intense. « Nos bateaux à dérives valent encore le coup. On voit bien que l’on arrive dans une flotte sympa. Ça ne veut pas dire qu’on n’aimerait pas avoir un foiler un jour (rires) mais on fait de la super compétition avec ce groupe-là », conclut-il.

 

HD TJV23 Imoca Monnoyeur 2111JML6069© © Jean-Marie Liot / Alea

Arrivé juste devant lui, Benjamin Ferré était en grande forme à la fin d'une course durant laquelle Pierre Le Roy et lui n'ont jamais été « dans le rouge », malgré le mano à mano avec « le chewing gum Louis Duc » et « Guirec la mitraillette ».
 
« Honnêtement, c'était super, on s'est éclaté », déclare le skipper du légendaire plan VPLP-Verdier qui a précédemment navigué sous les couleurs de Macif, SMA et Banque Populaire. « J'ai pris beaucoup de plaisir car nous n'avons jamais été dans le rouge, nous avons toujours été dans l’anticipation et le scénario s'est à chaque fois déroulé comme prévu. Même quand il y avait du vent, ça allait. Je dis souvent que plus on est heureux, plus on va vite... et c'est vrai ! »

HD TJV23 Imoca Monnoyeur 2111JML6081© © Jean-Marie Liot / Alea

 
Benjamin raconte que Pierre était obsédé par l'idée de devancer Louis et Rémi qui les ont talonnés pendant de 14 jours ! « Pierrot devenait fou », lance-t-il à propos de son co-skipper et mentor météo. « Il est déjà très doué avec les chiffres, mais là, il calculait toutes les deux secondes de combien de nœuds il fallait qu’on aille pour bien conserver notre marge. »

Le skipper de Monnoyeur-Duo For A Job a tenu à remercier son équipe de lui avoir donné un bateau dans un état qui, dit-il, lui donne, une confiance totale. « Le bateau a été incroyablement bien préparé, et c'est aussi pour cela que nous avons pris l'option nord si sereinement, parce que nous étions confiants et cela me donne confiance pour le Vendée Globe aussi. Je tire mon chapeau à cette super équipe », conclut-il.
 
Ed Gorman (traduit de l’anglais)