RLB23 Finish Dubreuil 1212PB2170

Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) - 19ème 

« Ma tête, je n'y pense plus trop, je pense à la suite surtout, ça me fait un peu oublier tout ce que j’ai vécu avant ! C’est sûr que ce trauma crânien, j’ai aucun souvenir tout simplement. J’ai été choqué quelques heures après, il y a eu beaucoup de sang, me recoudre moi-même, je n’aurais jamais imaginé faire ça, mais il y a l’instinct de survie. Je me suis recousu sans même y réfléchir. De Broc n'aurait pas fait mieux (rires !)

Au final, c’est toujours des bons débuts de course, ce que je veux maintenant c’est finir. Le bateau a du potentiel, moi je ne me sens pas tout à fait prêt mais je pense qu’il ne me manque pas grand-chose. Aujourd’hui, il n’y avait pas d’objectif de performance, en tous cas pour cette année. Mais je sens que c’est là quelque part ! J’ai déjà gagné la Solitaire du Figaro, j’ai déjà gagné le championnat de France de course au large, j’ai beaucoup travaillé pour ça, aujourd’hui je sens que ça peut revenir. C’est forcément un peu de déception, beaucoup d’efforts, j’espère que la suite sera prometteuse !

L’arrêt aux Açores a été bien chaud aussi, mais j'ai fait plein de belles rencontres. A la fin, je me suis battu pour monter un gréement de fortune et passer la ligne ! J’ai envie de bien faire ! On a beaucoup appris sur le bateau, on a une super équipe et des partenaires géniaux, il nous manque un peu de réussite… mais je me souviendrai de cette quinzième transat, en dix jours il s’en sera passé des choses ! »

SA COURSE EN CHIFFRES
Heure d’arrivée : 11 heures 36 minutes 
Temps de course : 11 jours 18 heures 36 minutes
Écart au premier : 2 jours 18 heures 32 minutes
Milles parcourus : 4 504.10 milles
Vitesse moyenne sur le fond : 15.94 nds 

RLB23 Finish Dubreuil 1212PB2180© © Pierre Bouras / Retour à La Base

Tanguy le Turquais (Lazare) - 20ème

« C’est incroyable ! On a prouvé qu’on pouvait gagner sans arriver le premier !

Quand je suis reparti de Martinique j’ai versé ma petite larme, je trouvais ça génial de repartir mais je me retrouvais seul sur mon bateau, épuisé, et quand j’ai vu que le premier concurrent était à 300 milles je me suis dit que c’était débile, que je n’y arriverais jamais ! Mais ça a été une succession de chance météo, de bateau qui va vite, de planètes bien alignées, et dès que j’en ai rattrapé un je me suis dit que je pouvait en rattraper d’autres, et ça ne s’est jamais arrêté, jusqu’à la ligne d’arrivée. Je ne sais pas jusqu’où j’aurais été comme ça ! Je ne me projetais pas, je voulais juste faire une belle course et apprendre des choses pour le Vendée Globe. Ça a payé, je suis hyper content.

Je suis surtout très fier de mon équipe parce que les gens que j’ai rattrapés ce sont des gens qui étaient en train de bricoler sur leurs bateaux. Et moi je n’ai pas bricolé une seule seconde, je n’ai pas sorti la caisse à outils. On l’avait sortie avant à Keroman, il y a un mois de ça, mais sur les deux transats je ne l’ai pas sortie une seule fois. Donc je voudrais vraiment un tonnerre d’applaudissement pour mon équipe ! 

Quand tu as Lazare dans tes voiles, tu ne peux pas te permettre de faire autrement que de continuer. Quand on a tapé quelque chose pendant la Transat Jacques Vabre, évidemment qu’on s’est dit que c’était fini, qu’on allait abandonner. Et puis on a eu cette petite lueur d’espoir de pouvoir réparer et tout s’est enchaîné. On prend jour après jour et on y arrive, et porter les couleurs d’une telle association force à se bouger pour s’en sortir. Il y a Baptiste, le doyen de Lazare qui est là, qui vient de verser sa petite larme et tout le projet réside dans cette larme.

Pour ne rien vous cacher, je m’étais dit que si j’arrivais à revenir sur Violette ce serait génial. Et quand j’ai vu que je rattrapais les autres, c’était hyper grisant, je me suis mis dans un mode où j’ai dormi 3 heures en 3 jours, j’étais à fond, je ne me sentais même pas fatigué, porté par la compétition. Et puis pas de pression puisque comme tu pars derrière, personne ne t’attend ! C’était génial et mon bateau est incroyable, j’ai vraiment hâte d’aller faire le tour du monde avec. J’y suis encore plus attaché maintenant, et encore plus à mon équipe car c’est grâce à eux tout ça. On s’est montré résilients, on a voulu illustrer ce que Lazare fait chaque jour, prouver qu’on trouve toujours des solutions pour se relever, pour transformer un truc tout pourri en quelque chose de formidable ! »

SA COURSE EN CHIFFRES
Heure d’arrivée : 17 h 07 min 
Temps de course : 12 jours 7 minutes
Milles parcourus : 4089,51 milles
Vitesse moyenne réelle : 14,19 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 12,14 nœuds 

RLB23 Finish Lazare 1212PB2244© © Pierre Bouras / Retour à La Base

Sébastien Marsset (Foussier-Mon Courtier Energie) - 21ème

« Après mon faux départ et mes soucis de batterie de quille, j’ai pris les jours un par un. Je me suis fait plaisir en mer mais je dois dire que la fin était assez dure.
J’ai eu mon lot de difficultés comme tout le monde sans doute, des histoires de voile, beaucoup d’eau dans le bateau avec ma trappe d’accès au puits de quille qui s’est décollé en mer. Je suis globalement super content parce qu’après un mois et demi d’absence, on a coché tous les objectifs qu’on avait à cocher en vue de la saison 2024 et du Vendée Globe, c’est top.

Je suis parti de Martinique avec un gros manque de confiance dans le bateau. On a perdu l'étai de J2 à l’aller (Transat Jacques Vabre) et les batteries de quille qui ne chargent pas au départ de la course, donc j’ai eu une sorte de défiance vis-à-vis du bateau. Pendant toute la course, j’ai eu à reconstruire ça, le fait d’avoir confiance dans le bateau. Au final c’était super intéressant, surtout la fin de la course en vue du Vendée. les configurations de voiles, l’état de la mer, les conditions dans lesquelles on a navigué, très intéressant et on va en tirer plein d’enseignements ! »

SA COURSE EN CHIFFRES
Arrivée :  12/12/2023 17:37:59 FR
Temps de course : 12j 00h 37min 59s
Écart au premier : 3j 00h 34min 11s
Écart au précédent : 30min 59s
Sur l'orthodromie : 3 497.42 nm / 12.12 nds
Sur le fond : 4 176.31 nm / 14.47 nds

RLB23 Finish Foussier 1212JLC2332

Louis Duc (Fives Group - Lantana Environnement) - 22ème

« C'était une belle course ce Retour à La Base ! C'était fun, on était au portant une bonne partie de la course, tout ce qu'on aime ! Je ne voulais pas trop prendre de ris au début, je suis donc parti sur une trajectoire assez Nord en attaquant fort et on m'a dit : « Attention, il faut ramener le bateau ! ». Au final, je reste un peu plus au Dud, de même que le reste de la flotte : « Je vais être raisonnable, pas comme d'habitude ! ». 

À un moment je me dis : « Ça fait une semaine qu'on est partis et il ne m'est toujours rien arrivé, c'est bizarre ! (Rires) C'est que ça va peut-être bien se passer ! » Une nuit, je sors le petit gennaker - on a beaucoup entendu parler de cette voile sur la course car on l'a globalement beaucoup utilisée, c'est une voile de brise pour le portant - c'est une voile d'occasion qu'on avait bricolée et elle a fini par éclater... Pour la ramasser, ça a été un peu la guerre parce que j'ai eu un souci d'emmagasineur devant. Ça m'a pris un peu de temps, la voile s'est déchirée, ça s'est foutu dans les autres voiles, ça s'est emmêlé avec tout... Je ne pouvais plus la faire tomber, elle pendait le long du mât, je suis resté comme ça vingt-quatre heures, je savais qu'on arrivait bientôt sous les Açores. Alors je suis allé me mettre à l'abri sous l'île de São Miguel, je suis monté dans le mât démêler tout ça et couper les drisses qui m'embêtaient. Puis je suis reparti en course ! Mais pas du bon côté, car j'étais sous le vent de l'île : ça va moins vite, il faut repartir et se relancer.

Pendant ce temps-là, notre ami Conrad Colman envoyait du charbon, il a fait une très, très belle course d'ailleurs ! Globalement, c'était une super course, on s'est bien amusés ! Il y avait du portant dans la brise, ce qui est un bon entraînement pour le Vendée Globe. Ça nous a aussi montré qu'il y a des ragages qu'il faut vérifier. Ça tombe bien, on devait refaire le gréement neuf cette année, pour le Vendée Globe, donc on sait où on doit mettre les renforts maintenant, on a les marques (Rires).  En utilisation du bateau, c'est toujours intéressant de faire des milles en solo et de naviguer longtemps au portant (ce qui nous arrive peu). L'Atlantique Nord dans ce sens-là et à ces périodes-là, c'est pas mal pour ça ! Ça remet un peu les pendules à l'heure, ça permet de réfléchir à quelle voile tu utilises, à se demander si tu es apte à faire plein de changements de voiles dans ta journée et à attaquer, ou au contraire, être plus raisonnable. Ça aide à comprendre le rythme que tu peux t'imposer. J'ai appris pleins de choses, on va être bien l'année prochaine ! »

SA COURSE EN CHIFFRES
Heure d’arrivée : 22h 38min 27sec
Temps de course : 12 jours 5 heures 38 min 27sec
Écart au premier : 3 jours 5 heures 34 min
Milles parcourus : 4 170,22 milles
Vitesse moyenne réelle : 14,2 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 11,91 nœuds

RLB23 Finish Fives 1212AB2341© © Anne Beaugé / Retour à La Base

Source : Retour à La Base