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Après 7 mois d’assemblage dans les locaux du team à Port-La-Forêt, ARKÉA PAPREC est sorti du hangar aujourd’hui, dévoilant sa carène plate destinée à exploiter toute la performance des foils qui seront posés dans les jours qui viennent. Un rêve qui se réalise pour Sébastien Simon, lui qui n’avait jamais navigué en IMOCA il y a quelques mois seulement.

Le skipper sablais, qui prendra le départ du Vendée Globe en novembre 2020, ne cache pas sa joie et sa satisfaction de mettre enfin à l’eau son bateau, un bateau pour lequel il s’est beaucoup impliqué. « La construction était une partie du projet passionnante, c’est ce que je rêvais de faire. Ce bateau est à mon image. Nous nous sommes beaucoup améliorés par rapport aux bateaux de l’ancienne génération ». Juan Kouyoumdjian, Vincent Riou et Sébastien Simon ont attaché une attention toute particulière au centre de gravité et au développé de surface du bateau : « nous ne pouvons pas faire beaucoup mieux. Et nous avons tenu un rapport de poids qui est plutôt très bon, peut-être même meilleur que PRB qui est un bateau très léger. »

« LE SOLITAIRE EST UN DES CRITÈRES FONDAMENTAUX POUR LE DESIGN ET LA CONSTRUCTION »

Dessiné par l’architecte franco-argentin Juan Kouyoumdjian, le 60 pieds a été réellement pensé autour de ses foils, pièces maîtresses d’ARKÉA PAPREC. Un objectif a guidé le travail de l’architecte et de Vincent Riou, directeur technique du projet : permettre à Sébastien Simon de prendre le départ du Vendée Globe à bord d’un bateau taillé pour le tour du monde sans escale et sans assistance. « C’est un foiler, nous l’avons conçu selon la nouvelle règle de jauge. La carène que nous avons imaginée permet d’exploiter davantage la performance des foils »,explique Juan K.  « Dans les vitesses basses, la coque est primordiale et dans les hautes vitesses, ce sont les foils. Il faut donc utiliser les statistiques et accepter de faire des compromis sur le design. Quand tu as quelqu’un comme Vincent autour de la table à lire les statistiques, tu te rends compte de la chance d’avoir cet avis si précieux. Vincent a endossé le rôle de pivot central dans le trio que l’on a formé avec Sébastien. »

Image c 1200 720© Martin Viezzer / Arkéa Paprec

« NOUS AVONS FAIT DE L’ORFÈVRERIE »

Vainqueur du Vendée Globe en 2004, Vincent Riou a coordonné la construction de ce foiler nouvelle génération, dans ses locaux à Port-La-Forêt. Celui qui avait déjà fait construire pour lui deux bateaux pour le Vendée Globe (un plan Farr et un plan VPLP / Verdier) a choisi cette fois d’assurer l’assemblage de A à Z.

«Nous avons été dans l’optimisation et n’avons pas fait de choix architecturaux délirants » Sébastien Simon

Avec Sébastien, il a fédéré les expertises d’une quarantaine de personnes qui s’est investie pleinement dans la construction d’ARKÉA PAPREC. Une expérience incroyable sur le plan humain et une méthodologie qui a permis de maîtriser toutes les phases de cette construction jusqu’à la révélation ce jour des formes du monocoque. 

« C’est un super bateau que l’on a construit avec une très belle équipe. Nous avons fait de l’orfèvrerie. Le bateau est superbe, mieux encore que ce que j’imaginais. Mais ma plus grande fierté est d’avoir réuni des femmes et des hommes autour de ce projet, d’avoir construit un groupe avec des expertises différentes, un groupe qui s’est très bien entendu durant toute cette phase de construction. » explique Vincent.

ARKÉA PAPREC a été sorti du hangar jeudi 18 juillet en fin de journée et installé au-dessus de la fosse permettant la mise en place de sa quille. L’IMOCA de Sébastien Simon sera mis à l’eau vendredi 19 juillet puis équipé de ses foils la semaine suivante.

Sébastien Simon - skipper : "Nous sommes tous contents de la construction qui s’est très bien passée. Juan K. nous a félicité notamment sur la qualité du travail accompli. C’est très satisfaisant d’entendre cela de la part d’une personne qui a l’habitude de construire des bateaux pour la Volvo Ocean Race et la Coupe de l’America. Il y a eu une super ambiance au sein du team pendant toute cette période et jusqu’aux derniers jours malgré le rush de la mise à l’eau !

Nous allons naviguer très vite maintenant puis partir sur la Rolex Fastnet Race avec Vincent. L’objectif est de continuer à découvrir le bateau et faire le meilleur résultat possible."

Vincent Riou - directeur technique : "Quand nous avons lancé le projet, j’ai compris que ça allait être compliqué de faire mieux que ce que j’avais fait la dernière fois lors de la construction de mon plan VPLP/ Verdier. Pourtant, j’avais envie de faire les choses différemment, d’aller plus loin. Faire construire le bateau par un chantier ne rentrait pas dans le budget maitrisé dont nous disposions. En discutant avec Sébastien et les personnes de mon équipe, nous avons vite convenu que la plus grosse variable sur le plan du budget était la construction.

Je n’avais pas envie de refaire une construction où on est simplement arbitre. Donc nous nous sommes posés la question de tout faire nous-mêmes. Nous savions que nous maitrisions le sujet et la méthode. Et surtout, il y avait suffisamment de gens motivés autour de moi pour se lancer dans cette aventure."

Juan Kouyoumdjian - architecte : "Quand on construit un bateau, il y a très souvent des choix à faire. Moi je proposais des choses à Vincent et Sébastien qui les replaçaient dans un contexte de navigation. Et donc en mettant en commun toutes ces données, nous arrivions à tirer les bonnes conclusions. Parfois en faisant des compromis. En effet, ce qui te fait aller très vite à 20 nœuds peut te faire aller très lentement à 6 nœuds… Il y a eu beaucoup de discussions entre nous qui ouvraient sur des débats. Ensuite c’était toujours très clair entre nous : celui dont c’était le domaine de prédilection prenait la décision finale."