Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) a franchi la ligne d’arrivée de la douzième édition de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe ce mardi à 09 heures 6 minutes et 24’ heure locale (14h 06mn 24’ heure de Paris). Il termine 8e en IMOCA avec un temps de course de 12 jours, 33 heures, 51 minutes et 24 secondes.

Le marin vendéen a effectué les 3.542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 11,36 nœuds sur l’orthodromie (la route directe). Le skipper de GUYOT environnement – Water Family a en réalité parcouru 4 228.58 milles à la vitesse moyenne de 13.56 nœuds. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 1j 6h 14mn 59’ après le vainqueur de la Classe IMOCA, Thomas Ruyant (LinkedOut).

Benjamin Dutreux au ponton :

" J’ai vu le médecin, ma tension est bonne, mais il faut que j’aille tout de même aux urgences. Je me suis blessé, il y a 48 heures. J’étais en train de faire une sieste et un grain violent est arrivé avec 45-50 nœuds de vent et tout a volé dans le bateau, le pilote a lâché et je suis tombé sur le bout de la crash box. J’avais à cœur d’aller au bout, j’avais fait une grosse partie de la route. Sur le coup, c’est flippant parce qu’il y avait beaucoup de sang. Mais je m’en sors bien.

La course a été incroyable, j’ai eu une super belle phase où j’ai réussi à aller au contact des premiers. En descendant vers le Sud, la porte s’est fermée pour moi au niveau de la dorsale anticyclonique. Justine (Mettraux) a pu s’en sortir et je suis resté bloqué. Ça m’a foutu un coup au moral mais derrière je n’ai rien lâché, j’ai cravaché, je voulais saisir la moindre opportunité. J’allais vite vers le Sud avec mon décalage dans l’Ouest. Je suis content car j’ai pu distancer le groupe qui était avec moi.

La Route du Rhum n’a rien a voir avec le Vendée Globe et les précédentes Route du Rhum. On a eu beaucoup de près, un rythme très intense. Je n’ai pas beaucoup dormi et poussé à fond le bateau. Je me demandais comment tenir le rythme plus de 10 jours. C’était une Route du Rhum assez difficile. Il faut mettre des gaz tout le temps.

C’est ma première transat à bord de ce bateau, on se cherche toujours, mais je suis content de la deuxième partie de course. Ça glissait tout seul, j’arrivais à tenir des moyennes proches des premiers. Pour un bateau qui a quasiment 8 ans, c’est pas mal. Dès qu’il y a de la brise, j’ai confiance en lui.

De pouvoir enchaîner avec The Ocean Race, c’est un peu le rush, car le bateau reste ici trois jours et ensuite il part à Barcelone. Ça va être un gros morceau, cela permet de continuer à naviguer. Le plateau va être chouette aussi ; j’espère après cette course connaître mon bateau sur le bout des doigts. Quand je vois Charlie (Dalin) et Thomas (Ruyant) qui connaissent par cœur leur APIVIA et LinkedOut, cela fait envie ! »