101315 benjamin ferre monnoyeur duo for a job quinzieme en imoca r 1200 900

Mercredi 23 novembre à 00h54mn 30' locale (05h54mn 30' heure de Paris), Benjamin Ferre a franchi en quinzième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Son temps de course est de 13 jours, 15 heures 39mn 30 secondes.

Le navigateur a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 10.81 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 044,88 milles à la vitesse moyenne de 12.34 nœuds (sur l’eau). Le skipper de Monnoyeur - Duo for a Job est arrivé à Pointe-à-Pitre 1 jour 22 heures 03 minutes et 05 secondes après le vainqueur en IMOCA, Thomas Ruyant (LinkedOut).

ses premiers mots :

« Je sens le ty punch passer comme la Route du Rhum ! C’est fort ! C’était le baptême du feu. Je retrouve un peu mes esprits, je crois que je suis vraiment épuisé, c’était sans relâche. C’était un super entraînement pour le Vendée Globe parce que j’ai tout eu. Au bout de 24h, il a fallu que je monte dans le mât réparer le hook, la GV tient à la drisse, et au bout de 2 heures de course, je n’avais plus d’internet, plus d’antenne… Cela veut dire plus de connexion avec l’extérieur et plus de météo. J’étais en mode Mini Transat. C’est un IMOCA, ce n’est pas un mini, c’est une tension permanente. Naviguer à la pression atmosphérique, c’est compliqué. Tous les jours, il y avait un truc à régler, j’ai bien intégré le « une emmerde par jour » de Michel Desjoyeaux.

Dans les fronts, je ne savais pas à quelle sauce j’allais être mangé. J’essayais de faire du sud pour me mettre à l’abri. J’ai retrouvé mon copain Eric Bellion dans la dorsale, qui me donnait des petites infos. A la sortie de la dorsale, j’avais 190 milles de retard sur Lazare (Tanguy Le Turquais) et j’ai envoyé le pépin. J’ai bombardé ! Je n’avais aucun moment de répit parce que le spi sur ces bateaux-là, c’est une tension intenable. Je n’ai pas fait un seul départ au tas. C’était exaltant car je grappillais des milles chaque jour.

Avant-hier mon spi a explosé, alors j’ai envoyé mon vieux code 0, mais je le voyais se déchirer. Je l’ai roulé à 5 milles de La Guadeloupe, avant un énorme grain. J’ai fait de mon mieux tout le temps. J’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai le sentiment du travail bien fait. 15e, c’est dingue !

James (Harayda) a bien navigué, j’ai tout fait pour le rattraper mais il a vraiment super bien navigué.

C’est quelque chose quand même cette Route du Rhum ! Je me disais maintenant que tu es sur le vélo, il faut pédaler… Ce sport est incroyable, on vit des choses magiques en mer. Tu passes du rire aux larmes, parfois ce sont des pleurs de joie. Quand tu traces des surfs à 19 nœuds sous spi, tu es seul au monde. »