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Ce dimanche 10 novembre, à 22h 01mn 24s (heure française), Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en sixième position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 14 jours 8h 38mn et 24s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 12,62 nœuds, mais il a réellement parcouru 4862 milles à 14,10 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 20h 38mn 24s.

Pour sa première transat en Imoca, Clarisse Cremer n’avait qu’un seul objectif : engranger de l’expérience sur ce nouveau support et écrire un nouveau chapitre de sa belle histoire avec la course au large où elle a déjà prouvé en Mini 6,50 et en Figaro sa bonne intuition et sa joie d’être en mer. Son co-skipper est talentueux : il s’appelle Armel Le Cléac’h, a gagné le dernier Vendée Globe. L’apprentissage d’accord, mais la compétition avant tout ! Armel et Clarisse le prouvent d’emblée en prenant la tête de la flotte des IMOCA quelques heures après le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Sur leur bateau à dérives, un plan Verdier de 2011 largement éprouvé, ils savent que les foilers sont sur le papier plus rapides, mais ils vont faire une démonstration parfaite toujours aux avant-postes du groupe qui choisit le sud plutôt que l’ouest. Clarisse et Armel rapides au portant VMG, allure où les foilers de peuvent voler, ne descendent jamais en-dessous de la 5e place au classement et jouent des coudes entre Apivia et Charal. 5e à l’entrée du Pot-au-noir à moins d’1 mille de PRB, Banque Populaire ressort du marasme équatorial en 2e position. Dans les alizés du sud-est, les foilers font parler la poudre. Clarisse et Armel tiennent, mais en approche de Recife ne pourront plus maintenir la cadence des IMOCA volants. Stratégie parfaite, trajectoires et manœuvres rondement menées par le duo, Banque Populaire n’a pas à rougir de cette magnifique sixième place sur la Route du café !

Clarisse :"C’était une super course, géniale du début à la fin. J’ai appris des milliards de choses, c’était ma  première grande course en IMOCA. On a toujours été à fond. On n’a jamais temporisé et c’est comme ça qu’on se retrouve bien placé."

Armel : "C’était bien, il y a eu du jeu en termes de stratégie, on est arrivé à tirer les bons bords, jusqu’à la sortie du Pot au noir. Notre route météo était pas mal, ce qui nous a permis de sortir en deuxième position du Pot-au-noir. Ensuite, c’était évidemment plus compliqué contre les foilers, il nous manquait un turbo ! Avec Banque Populaire, nous avions plusieurs objectifs au départ : d’abord, l’ambition que Clarisse apprenne sur le bateau et comme on a eu plein de conditions différentes, je crois que ça a été très profitable. Ensuite, on  voulait terminer premier équipage à dérive. C’est fait. Premier équipage mixte, c’est fait. On aurait bien voulu le top five, mais c’était difficile de résister aux avions de chasse qui nous rattrapaient. Il faut rester philosophe. Notre bateau a presque 10 ans et il faut rester réaliste. C’est bien aussi pour Clarisse de se lancer sur le Vendée Globe sur un bateau comme celui-là qui est fiable et plus facile que les derniers foilers. Elle a vu comment on pouvait mener le bateau à 100% et elle sait jusqu’où on peut arriver. Après elle se gèrera et j’ai confiance en elle."

Clarisse :"On a un peu tout fait ensemble Dans les manœuvres on a nos petites habitudes, Armel à la barre et moi qui court un peu partout. Le but, c’est quand même que j’arrive à me servir toute seule du bateau, donc j’avais pas forcément intérêt de trop laisser faire Armel tout seul ! Mais c’est hyper rassurant d’avoir quelqu’un qui répond à toutes les questions que tu te poses. C’est que du positif d’avoir une encyclopédie vivante pour faire les choses dans les règles de l’art."

Armel :"Je donnais un peu le tempo sur la stratégie, Clarisse s’intéressait aux choix et on avait des discussions constructives. Après, je connais par cœur le bateau, les configurations de voilure, les moments où il faut barrer et lorsqu’il faut mettre la poignée dans le coin.  A la fin, Clarisse commence à bien connaître son bateau, peut-être pas par cœur, mais c’est à elle de jouer en solitaire et de mon côté, je vais rendre ma casquette."

Clarisse :"Le rythme ne m’a pas vraiment surpris. Je m’attendais à peu près à ce genre de choses. Ce qui est impressionnant, c’est de voir que quelque soit la taille du bateau, tu fais les mêmes choses, tu changes les voiles quand il faut, tu manœuvre autant et c’est quand même impressionnant. Mais, c’est une première transat en IMOCA, ça pouvait difficilement mieux se passer et je suis ravie."