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Premier Asiatique à prendre le départ du Vendée Globe puis à terminer l’épreuve, Kojiro Shiraishi annonce d’ores et déjà son retour en 2024, à bord du foiler DMG Mori. Outre sa troisième participation autour du monde en solitaire et sans escale, où il visera le Top 8, Kojiro a pour objectif d’accroître l’intérêt pour la course au large au Japon et d’entraîner de jeunes marins.

Vendée Globe 2016 : le public découvre le samouraï des mers

Petits retours en arrière pour se remémorer les deux participations de Kojiro Shiraishi au Vendée Globe. Le 6 novembre 2016, le marin japonais fait forte impression en descendant le chenal des Sables-d’Olonne en tenue de samouraï.

Le public découvre alors un homme attachant, toujours souriant, et très bon marin. Il ne parle ni anglais, ni français, mais malgré les freins que cela représente en termes de communication, Kojiro inspire la sympathie. Il est par ailleurs le tout premier Asiatique à participer au Vendée Globe, à bord d’un bateau mis à l’eau en 2007. Malheureusement, l’expérience se solde par un démâtage dans l’océan Indien, et donc par un abandon.

Vendée Globe 2020 : un bateau dernier cri, un coach de luxe et un tour du monde terminé

Kojiro a une histoire à boucler. Entraîné par Roland Jourdain, il revient donc sur le Vendée Globe 2020-2021 avec un Imoca à foils de dernière génération, un plan VPLP construit à partir du moule du Charal de Jérémie Beyou. Prendre pour la deuxième fois le départ est déjà un exploit en soi. « Je ne l’avais pas encore annoncé mais un an avant mon deuxième Vendée Globe, j’ai subi une grosse opération de chirurgie cardiaque », dévoilera-t-il plus tard.

Moins d’une semaine après le départ des Sables-d’Olonne, Kojiro déplore une avarie majeure quand sa grand-voile se déchire après des empannages incontrôlés. Le skipper ne lâche pas et étudie les différentes solutions possibles pour continuer sa course. « Avec cette avarie si tôt dans la course, je dois avouer que je n’y croyais pas trop. Avec les bons conseils de mon équipe, cela m’a pris presque une semaine mais j’ai réussi à la réparer et à trouver les ressources pour continuer ce Vendée Globe », raconte-t-il.

Shiraishi parvient à finir son tour du monde en 94 jours 21 heures et 32 minutes. « Maintenant, je pense que je peux enfin me considérer comme un vrai marin professionnel », souligne le Japonais.

Vendée Globe 2024 : des ambitions sportives à la hausse

Dès sa conférence de presse d’arrivée, Kojiro Shiraishi a fait part de sa volonté de revenir sur le Vendée Globe 2024-2025, sur le même bateau. Ce désir est devenu réalité il y a quelques jours avec l’annonce officielle de la poursuite de son projet.

En 2024, Kojiro sera âgé de 57 ans, et il partira avec un IMOCA à foils fiabilisé et optimisé. « Le bateau et moi aurons la tâche d’être plus rapides, et je vais tenter de rendre mon IMOCA plus confortable en navigation. C’est important. Nous allons aussi améliorer les foils. Le Vendée Globe 2024 est un projet passionnant et ambitieux. Nous ne visons pas le Top 10, mais plutôt le Top 8. C’est l’objectif suggéré par le Dr Mori, car il représente la moitié de la 16e place que j’ai obtenue. C’est une ambition importante et difficile à atteindre, mais pas impossible. »

 

Une volonté de transmission

La performance de Kojiro Shiraishi a eu un petit retentissement au Japon mais il reste encore beaucoup de travail pour que la course au large gagne en renommée et en attractivité dans le pays. Shiraishi navigue dans le sillage de son maître Yukoh Tada, qui était devenu le premier japonais à boucler un tour du monde, avec escales (lors du BOC Challenge 1982-1983).

Comme son mentor, Kojiro veut entrer dans une logique de transmission. Cet été, il va entreprendre une tournée des ports japonais avec le bateau sur lequel il a bouclé le Vendée Globe, l’idée étant de rencontrer des jeunes et de leur faire découvrir la culture de la voile. Par ailleurs, son équipe (DMG MORI Sailing Team) fait construire un prototype de Mini 6.50 pour Federico Sampei, un marin japonais de 24 ans. Plusieurs autres Mini 6.50 de série seront achetés par l’équipe, puis basés en France et au Japon.

 

Olivier BOURBON / Voiles et Voiliers