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Ce mardi 12 novembre, à 04h 03mn 24s (heure française), Maxime Sorel et Guillaume Lebrec ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 16e position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 15 jours 14h 48mn et 24s pour parcourir les 4350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 11,61 nœuds, mais il a réellement parcouru 4716 milles à 12,58 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 2 jours, 2h  40mn 24s.

C’est sa victoire en Class40 il y a deux ans sur la Route du café qui a ouvert les portes de l’IMOCA à Maxime Sorel. Il rachète dans la foulée un plan VPLP Verdier 2007 (l’ex Souffle du Nord  de Thomas Ruyant) et s’aligne sur cette 14ème Transat Jacques Vabre avec Guillaume Le Brec, méconnu du grand public mais équipier et performer recherché dans les meilleures écuries de course au large.

L’aventure commence de la plus mauvaise des manières pour le duo, obligé de rebrousser chemin après Ouessant vers Brest. Une usure inexplicable du tirant en carbone de l’outrigger (la grand barre de flèche qui renvoie l’effort des haubans vers la coque) menace et le démâtage est évité de justesse.  V and B - Mayenne repart le 29 bon dernier dans du vent très soutenu : « Le nouveau gréement n'aura pas eu plus d'une heure avant de se mettre en place car, il y avait plus de 25 noeuds de vent de travers derrière la chaussée de Sein ! Au moins le matériel est testé, on repart sereins ! On n'a pas encore vraiment remis le nez dans les classements (pour pas se faire peur) » raconte Maxime dans son message de la nuit.

Cette 14ème Route du café sera une école de patience pour les deux co-skippers qui doivent attendre la latitude du cap Saint-Vincent pour rattraper leur premier concurrent. Décalés un peu à l’ouest du peloton, ils traversent bien la dorsale et grappillent quelques places, reprenant le fil de la course avec le retour à leur niveau des partisans de la route Ouest, très bons lièvres pour la suite du parcours. Toujours rapides au portant, ils se hissent en dix huitième position au niveau de l’archipel du Cap Vert et gagnent leur match contre la Mie Câline Artisans Artipôle, Time for Oceans et Water Family, tous des bateaux de même génération. S’engage alors un long duel de 1000 milles avec le foiler Prysmian Group qu’ils doublent à la régulière à la hauteur de Recife.

C’est donc une très belle 16 ème place qu’empochent Maxime Sorel et Guillaume Lebrec qui auraient sans doute pu viser une le top ten sans leur contre-temps de début de course. Une performance très encourageant pour la suite du parcours en solitaire de Maxime Sorel.

Maxime : "C’est sûr que notre arrêt a été dur à encaisser. Changer un tirant d’outrigger, n’est pas une opération simple. Ça nous coûte 13 ou 14 heures et pendant que l’équipe travaille, on se retrouve en ciré sans savoir s’il faut aller se reposer, aider les gars. Finalement, on se rend compte que c’est possible et puis on repart. Mais on repart d’une autre manière."

Guillaume :"Les systèmes météo ne sont plus exactement les mêmes. Il a fallu un peu réajuster tout ça. Mais on est reparti dans le même état d’esprit que la veille, c’est à dire bien faire. On a été chercher un ou deux fronts dans l’ouest et on n’a commencé à regarder le classement qu’après l’anticyclone. On a commencé à se projeter dans la course et la stratégie à ce moment là, quand on a commencé à croiser quelques bateaux."

Maxime : "Humainement, c’est très riche. Il y a des hautes et des bas. Et plus ça va plus on trouve nos marques, on C’est l’aboutissement d’une année qui est ô combien riche. On est jeune en IMOCA, on a un gros challenge en IMOCA et on a fait une course qui me va bien. La fin était quand même un peu tendue. J’ai eu le même coup de stress qu’il y a deux ans avec Prysmian à 5 milles de nous. Pour ne rien vous cacher, on a fait une petite sieste et quand on s’est réveillé, ils étaient revenus à moins de 5 milles et on a compris qu’il fallait remettre du charbon jusqu’à la fin."

Guillaume :"On a vécu un truc de dingue. On savait qu’on allait pas jouer la gagne, mais qu’on pouvait récupérer pas mal de places. On est ravi d’avoir pu mettre à l’honneur les partenaires, c’est l’issue d’une belle histoire."