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Samedi matin, vers 9h00, la skipper de l’IMOCA MACSF a été victime d’une avarie sérieuse. La bôme du monocoque s’est brisée en deux alors qu’Isabelle, placée aux avant-postes depuis une semaine, faisait route vers la 2e marque du parcours, le waypoint Gallimard. Malgré ce coup du sort, la navigatrice n’abandonne pas. Elle veut rallier l’arrivée pour décrocher sa qualification pour le Vendée Globe.

Dernières nouvelles du bord

A l'heure où nous écrivons ces lignes, l’IMOCA MACSF est toujours en course ! Grâce aux précieux conseils fournis par son équipe technique à terre, Isabelle a pu effectuer une réparation de fortune pour hisser et border sa grand-voile, sans l’aide de sa bôme, brisée en deux sur le pont. 

Contactée par l'organisation de la course ce matin, elle nous apporte des nouvelles rassurantes : " Ce matin, ça va mieux, j’ai accusé le coup de ce qui s’est passé hier. Le bateau est en sécurité. Il n’avance pas très vite mais il avance ! J’ai bon espoir de terminer le parcours. Et ça c’est vraiment super positif. Donc dans la malchance de la rupture de ma bôme, je m’estime encore très heureuse. J’ai désolidarisé la grand-voile de la bôme, posée sur le pont. J’ai re-hissé la grand-voile en utilisant des écoutes de gennaker qui reviennent à l’arrière comme écoutes de GV. La voile est à peu près bordée. Je l’ai hissée au 2e ris. Les écoutes, les bouts, tout ça s'est un peu emmêlé. Ce n’est pas esthétique mais ça fonctionne et le bateau avance quand même pas mal ".

Alain Gautier revient sur l'avarie de bôme survenue hier matin à bord de l'IMOCA MACSF

Les images sont impressionnantes. La casse de la bôme, une pièce de 8,50 m de long et de 60 kg qui permet de tenir la grand-voile, est une avarie majeure sur un monocoque. 

"Isabelle est très déçue, c’est compréhensible. Aussi bien tactiquement que techniquement, elle naviguait très bien depuis une semaine. Il ne faut pas oublier ce début de transat et tout ce qu’elle a réalisé. En dépit de la fatigue de ces sept premiers jours de course et de cette avarie, elle garde le moral. Elle est combative. Comme d’habitude j’ai envie de dire" Alain Gautier, team manager Voile MACSF. 

Quand l’avarie a eu lieu, les conditions météo n’étaient pourtant pas extrêmes : 20 à 22 nœuds de vent et une mer pas trop forte. Suite à cette casse, d’autres petits dégâts sont survenus sur le bateau. Le pont notamment a été abîmé mais heureusement il n’est pas percé. La décision de rester en course comporte une part de risque car cela pourrait encore endommager le monocoque. Isabelle Joschke et son équipe en ont conscience.

Désormais, la navigatrice fait route vers le deuxième waypoint, la marque Gallimard, avec l’espoir de terminer la course afin de valider son billet pour le Vendée Globe.

" La bôme s’est rompue au milieu. Il y a surtout la grand-voile qui est prise dessus. Sans grand-voile, c’est forcément pénalisant en termes de performance. L’équilibre du bateau s’en trouve aussi changé ; il est moins stable mais il peut continuer à avancer. Pour l’instant on n’arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer. Il n’y a pas eu de signe avant-coureur. Les conditions qu’elle rencontre sont très variables, ça a bien molli, ça va reprendre un peu. Mais il n’y a pas de risque de vent fort sur sa route. Dans son malheur, elle peut avoir un peu de réussite j’espère avec des vents plutôt portants. Notamment sur le dernier bord entre la bouée et l’arrivée, avec possiblement des vents de travers, ce qui peut permettre d’avancer correctement sans trop de risques. Tout ce qu’elle a fait et vécu depuis une semaine, pousser son bateau à fond avec les copains bord à bord, c’est énormément d’expérience engrangée. On est super heureux de son début de transat. On a confiance en elle mais Isabelle doit d’abord faire attention à elle "