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Les IMOCA sont des navires d'opportunité pour les scientifiques

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Aider les scientifiques à mieux connaître et mieux protéger l'Océan

Une meilleure compréhension du climat, des écosystèmes océaniques et de l’impact de l'Homme sur la planète nécessite la coordination d'un système d'observations continu et de long terme.

A ces fins, le Global Ocean Observing System(GOOS) coordonne les observations autour de l'Océan pour trois thèmes essentiels : le climat, les services opérationnels et la santé des écosystèmes marins. Ce programme est exécuté par la Commission Océanographique Intergouvernementalede l'UNESCO(COI - Organe chargé de soutenir la science océanique dans un objectif de développement durable) et son succès repose sur les contributions coordonnées de plusieurs organisations dans le monde entier. 

C’est en partie à travers des collectes de données relatives à l’Océan et à l’atmosphère que le GOOS mène à bien sa mission. Ces collectes peuvent s’effectuer grâce à différents capteurs et instruments de mesure, dont le déploiement est géré par le centre OceanOPS, qui coordonne et surveille les systèmes d’observation météo-océanographiques. 

Plus agiles que les navires scientifiques traditionnels, les IMOCA naviguent dans certaines zones de l'Océan mal desservies par le trafic maritime et peuvent ainsi contribuer à la collecte de données. Ces collectes s’effectuent grâce à différents instruments de mesure météorologique et océanographique, déployés dans des zones peu fréquentées. C’est le centre de coordination OceanOPS qui définit les besoins et les zones de déploiement avant chaque début de course. A travers ces déploiements, les IMOCA permettent ainsi de contribuer au Système mondial d'observation des océans (GOOS).

 

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Quels sont les instruments déployés par nos IMOCA ?

Bouées météo

Les skippers contribuent à la collecte de données scientifiques notamment en aidant des programmes tels que E-SURFMAR en déployant des bouées opérées par Météo France à différentes latitudes lors des courses. Ces bouées permettent de mesurer la température de la mer en surface et la pression atmosphérique, ainsi que les courants de surface. Les données sont transmises au Global Télécommunication System(GTS), le réseau international de l’Organisation Météorologique Mondiale(OMM). Ces données sont gratuites et servent la science.



Flotteurs Argo

Les flotteurs Argo sont déployés au fur et à mesure du périple des skippers dans des zones spécialement définies pour collecter des données importantes dans des lieux peu étudiés. Une fois largués, ces flotteurs plongent à environ 1 000 mètres de profondeur afin de récupérer, pendant 8 à 10 jours, des données scientifiques sur la salinité et la température de l'eau. Après une nouvelle plongée à 2 000 mètres, ils remontent à la surface et transmettent ces données par satellite, comme le ferait un téléphone portable, avant de les renvoyer sur la plateforme du système mondial d'observation des océans (GOOS) qui s’occupera de traiter ces données et de les mettre à disposition de tous. 

Les BooPy avec ArgOcéan



Un volet du projet éducatif Argonautica, développé par le CNES pour sensibiliser les jeunes à l'étude du milieu marin, grâce à des données satellites, ArgOcéan permet  de découvrir la dynamique océanique (courants marins...) et les liens Océan/Climat/Environnement grâce au déploiement de ces petites bouées alimentées à l’énergie solaire, localisées  sur une cartographie grâce aux satellite.

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Les laborartoires embarqués : focus sur l'IMOCA de Fabrice Amedeo

Nexans-Art&Fenêtres est l'un des IMOCA équipés de capteurs océanographiques. A bord du bateau de Fabrice Amedeo, le premier capteur mesure le CO2, la salinité et la température des eaux de surface. Le deuxième permet de recueillir des microplastiques qui seront stockés à bord, puis remis aux scientifiques de l’IFREMER et de l’Université de Bordeaux qui se partagent les travaux d’analyse, d’interprétation et de modélisation des résultats. Toutes les données sont mises à disposition de la communauté scientifique internationale.

Ces capteurs, installés grâce au soutien d’Art & Fenêtre, Onet et Eléphant Bleu, représentent un supplément de matériel embarqué pour récolter et mesurer les microplastiques avec notamment des filtres que Fabrice Amedeo change toutes les 12 heures. Autre effet induit de ce matériel : une hausse de la consommation d’énergie de l’ordre de 20%. Pour y faire face, le skipper a installé une éolienne à bord, en plus des panneaux solaires et des hydrogénérateurs.

Fabrice dispose aussi d'un troisième capteur ADNe, une première mondiale, qui contribue à mesurer les impacts du changement climatique sur la biodiversité marine et à évaluer la migration ou encore l’apparition de nouvelles espèces. Constituant l’un des principaux stocks de carbone sur la Terre, les océans jouent un rôle essentiel de régulateur climatique en ayant déjà absorbé plus d’un tiers des émissions de CO2 émises par l’Homme. Tout ceci n’est en revanche pas sans conséquence sur la biodiversité et les organismes marins qui peuplent ces océans.

Désormais, lors des courses sur lesquelles il s’engage, le skipper sera également en mesure de collecter l’ADNe: « L’ADN environnemental c’est tout l’ADN qui est relâché en permanence par les organismes dans leur milieu naturel par le biais d’excrétions (mucus, larves) et de sécrétions (fèces ou urine). Nous sommes aujourd’hui en mesure de filtrer 1L d’eau de mer et d’obtenir rapidement et à prix raisonnable une cartographie biologique précise de tous les organismes présents dans ce milieu, des virus jusqu’aux baleines."