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C’est un challenge qui s’annonce fascinant. Traverser l’Atlantique d’Ouest en Est, se confronter aux dépressions de l’Atlantique Nord, regoûter aux frissons du solitaire… Le Retour à La Base s’annonce comme un concentré de ce que la course au large a de meilleur.

Un défi sportif aux enjeux en pagaille, dont la volonté partagée par tous de gagner en expérience, en fiabilité, et en sérénité, aussi, puisque dix skippers en profiteront pour valider leur première étape de qualification au Vendée Globe - dont cinq à bord de bateaux neufs qui décrocheraient par la même occasion leur sélection automatique. Et pour ces grands compétiteurs, n’oublions jamais qu’il y a, aussi, une victoire de prestige à aller chercher à l’arrivée.

RLB23 WeatherDC 2711JLC0306© © Jean-Louis Carli / Alea / Retour à La Base

Le point avec le directeur de course, Hubert Lemonnier.

En quoi le Retour à La Base se distingue-t-il des autres rendez-vous de la saison ? 
« Les skippers vont retrouver le solitaire après une année marquée par l’équipage et le double. Il va donc leur falloir retrouver des automatismes et changer leur façon de naviguer, en utilisant notamment beaucoup plus le pilote automatique. Les angles de vent seront aussi un peu différents, la mer devrait être un peu plus formée que dans les alizés qu’ils ont connus à l’aller… Le Retour à La Base permettra à tous les skippers de passer un cap en matière d’expérience. »

En quoi cette transatlantique est-elle déterminante en vue du prochain Vendée Globe ?
« Elle permet déjà à tous de se jauger, à un an de la prochaine édition. Et puis il ne faut pas oublier que tous ceux qui y participeront devront remonter l’Atlantique Nord en hiver (en janvier 2025) avec des conditions similaires. Le Retour à La Base est également important en tant qu’épreuve qualificative, avec un certain nombre de skippers qui entameront là leur processus de qualification. L’avis de course oblige en effet à disputer une transatlantique entre 2022 et 2023. Or, plusieurs binômes skipper-bateau ne l’ont pas encore réalisée. 
Elle est importante aussi pour la sélection. Certains coureurs, déjà qualifiés en 2022, doivent assurer leur présence au sein des 26 places disponibles via la course aux milles. Les bateaux neufs mis à l’eau cette année doivent quant à eux se qualifier pour bénéficier de la sélection automatique réservée à 13 nouveaux bateaux. »
 
Quel impact auront ces enjeux sur le scénario de la course ? 
 « C’est difficile de le savoir avec précision à ce stade. Je suis persuadé qu’il y a chez tous les participants une volonté de bien faire. Si les conditions météorologiques le permettent, ils feront tout pour attaquer et ils ont des bateaux pour y parvenir. Si la météo est plus virulente, l’objectif sera surtout de rentrer à la maison sans casser les bateaux. Mais ces IMOCA sont conçus pour la course et pour attaquer sans dépasser leurs propres zones de sécurité. Personne ne fera la course en mode croisière ! »

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Moins de quinze jours après la Transat Jacques Vabre, va-t-on assister à un « match retour » entre Thomas Ruyant (For People),  Yoann Richomme (Paprec Arkéa), Sam Goodchild (For The Planet) et Jérémie Beyou (Charal) ?
« Il y a des chances en effet que ce soit le cas, mais ce ne seront pas les seuls à vouloir être dans le match, notamment ceux qui ont été déçus de leur classement sur la transat’ aller. »

Les particularités et spécificités du format et du parcours du Retour à La Base s’annoncent-elles propices aux outsiders ? 
« C’est probable ! Ceux qui étaient le plus à l’aise en équipage et en double se sont illustrés pendant toute la saison, mais il y a aussi des skippers qui se sentent mieux et s’expriment davantage en mode solitaire. Ça peut bousculer les équilibres auxquels nous avons assisté lors des dernières courses. » 

Est-ce qu’il s’agit d’un vrai galop d’essai pour le Vendée Globe ? 
« Totalement. Même s’il est encore trop tôt pour se prononcer en matière de météo, les skippers pourront choisir de se mettre en mode Vendée Globe en suivant les systèmes dépressionnaires avec du vent fort et une mer croisée. Ils pourront aussi mettre le curseur un peu plus bas en matière d’engagement, chercher à toucher moins de vent, à jouer davantage la prudence et la sécurité pour arriver au bout sans encombre. Il s’agit d’un choix qui n’est jamais évident, d’un exercice complexe mais qui se révèle toujours très intéressant. »

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Quel est le rôle des deux portes qui ont été déterminées par la direction de course ? 
« Ces deux portes sont situées sur la route des bateaux. Elles sont volontairement grandes car elles nous serviront pour établir des classements et des pointages intermédiaires. Et si la météo se détériore, cela pourrait être une solution afin de déterminer un classement final. » 

Comment abordes-tu la course en tant que directeur de course ? 
« C’est un challenge particulièrement enthousiasmant pour moi et mon équipe, qui sera sensiblement la même pour le Vendée Globe. Nous allons assister à une arrivée en France, en hiver, et voir comment les skippers qui fonctionnaient en double vont repasser en solitaire. Je pense que c’est un bel exercice qui s’annonce intéressant à la fois sportivement et humainement. Et puis cela va me permettre de progresser sur mes méthodes de fonctionnement avec l’ensemble des acteurs impliqués. »

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32 concurrents au départ, le point sur ceux qui ont dû renoncer

Avarie majeure, problèmes logistiques ou raison médicale : huit skippers initialement inscrits au Retour à La Base ont dû finalement renoncer à prendre le départ de cette transatlantique retour, qui partira jeudi 30 novembre de Fort-de-France vers Lorient.Récapitulatif des grands absents :

- Nicolas Troussel -  CORUM l'Epargne : le skipper de Port-la-Forêt a dû renoncer à sa participation après l’annonce du départ de son sponsor, CORUM l’Epargne, suite au démâtage de l’IMOCA en septembre sur le Défi Azimut.

- James Harayda - Gentoo Sailing Team : la fin de saison a dû malheureusement être anticipée pour le skipper de Gentoo Sailing Team, qui a dû signifier son abandon de toutes les courses de la fin de saison 2023, suite à des difficultés lors de son chantier de réparation.

- Charlie Dalin - MACIF Santé Prévoyance : pour raison médicale, le skipper de Macif Santé Prévoyance a franchi la ligne de départ de la Transat Jacques Vabre avant de rentrer immédiatement au port du Havre, annonçant par la même occasion son retrait du Retour à La Base.

- Eric Bellion - STAND AS ONE : Victime d’une avarie de structure sur son IMOCA Stand As One au lendemain du départ de la Transat Jacques Vabre, le navigateur, qui avait mis à l’eau son bateau à dérives en juin, a dû rentrer à son port d’attache de Port-la-Forêt pour une mise en chantier hivernal.

- Yannick Bestaven - Maître CoQ V : le dernier gagnant du Vendée Globe a été contraint à l’abandon sur la Transat Jacques Vabre, suite à des problèmes de structure qui l’ont obligé à s’arrêter à La Corogne. L’IMOCA Maître Coq a été rapatrié par l’équipe à la Rochelle pour réparations.

- Oliver Heer - Oliver Heer Sailing Team : Le skipper suisse a fait face à des soucis majeurs de gréement sur la Transat Jacques Vabre, après la casse d’une pièce structurelle du bateau qui a provoqué la perte du bas-étai et endommagé la coque et le pont.

- Phil Sharp - OceansLab : Avec une mise à l’eau de son IMOCA Oceanslab un peu plus tardive qu’espéré initialement, le Britannique a tout tenté pour rallier Fort-de-France dans les temps. Victime d’une casse du bout-dehors, l’équipage a cependant dû renoncer à la traversée après s’être réfugié à La Corogne pour réparer.

- Giancarlo Pedote - Prysmian Group : Toujours sous le coup d’une hyperthermie contractée durant la Transat Jacques Vabre, le navigateur italien, en concertation avec les médecins de la course, a pris la décision de renoncer à la dernière course de la saison. Le retour de son IMOCA Prysmian Group en Bretagne sera assuré par son équipe technique cette semaine.

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Quelques chiffres

3 500 milles théoriques à parcourir
32 participants au départ à ce jour 
8 bateaux neufs au départ
9 skippers doivent valider leur 1re phase de qualification au Vendée Globe dont 5 sur un bateau neuf :  DeVenir, FOR PEOPLE, FOR THE PLANET, Groupe Dubreuil, HOLCIM - PRB, L’Occitane en Provence, Nexans - Art & Fenêtres, Paprec Arkéa, TOUT COMMENCE EN FINISTÈRE - ARMOR LUX

Source Retour à La Base