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À 10 jours du grand départ, place à la présentation des marins qui disputeront The Ocean Race Europe 2025. Pour ce second volet, découverte de l’un des premiers à s’être inscrit à The Ocean Race Europe, Canada Ocean Racing – Be Water Positive qui se démarque par son histoire singulière.

Il est en effet porté par Scott Shawyer, un entrepreneur accompli dont le nouveau défi est de devenir skipper IMOCA. Le Canadien a acquis un plan Verdier : l’ancien 11th Hour Racing puis Groupe Dubreuil, vainqueur de The Ocean Race (2023) et troisième du Vendée Globe (2024). Scott s’est aussi entouré de skippers rompus aux affres du large : Pip Hare, Brian Thompson, Sébastien Marsset et Christopher Pratt. Après avoir dû abandonner pour un problème hydraulique lors de la Rolex Fastnet Race, l’équipe est prête pour The Ocean Race Europe. Christopher Pratt, deux The Ocean Race au compteur, fait les présentations.

Il s’agirait presque du scénario d’une série télévisée. L’histoire de Scott Shawyer, entrepreneur qui a tout réussi, président-directeur général pendant 26 ans d’une société fournissant des services d’ingénierie (JMP Solutions). Un meneur d’hommes, audacieux et en prise avec son temps à l’image du ventilateur (V4C) qu’il a lancé afin de lutter contre la propagation du Covid-19. En parallèle, Scott est un sportif accompli. Il y a le ski alpin, le triathlon, et puis la navigation, du dériveur aux multicoques. Amateur de sorties en mer, il découvre en 2020 le Vendée Globe qu’il suit avec passion. Émerge alors une idée : et s’il prenait le départ lui aussi ?

Un bateau « très polyvalent » pour continuer à progresser

L’idée est désormais une réalité concrète, même si Scott sait que ce genre d’aventure est harassante, difficile et que rien ne doit être laissé au hasard. Cela fait deux ans qu’il multiplie les sorties en mer, les entraînements et les courses. Il a d’abord récupéré un bateau à dérives droites, le plan Owen-Clarke qui avait gagné The Ocean Race Europe 2021 (sous les couleurs d’Offshore Team Germany) avant de passer à la vitesse supérieure. Le Canadien a en effet racheté récemment l’ex-11th Hour Racing, victorieux de The Ocean Race 2023, et l’ex-Groupe Dubreuil, 3e du dernier Vendée Globe. « C’est un plan Verdier, très polyvalent et agréable avec un cockpit conçu pour l’équipage », décrypte Christopher Pratt.

Le skipper français loue les qualités de Scott, cet « entrepreneur et sportif accompli » qui se lance dans « des projets un peu fous et inaccessibles ». « Il se donne les moyens de ses ambitions » assure le Français. Sur sa longue route, il a décidé de s’entourer d’un équipage expérimenté à The Ocean Race Europe. Une légende (Brian Thompson), une « femme courage » (Pip Hare) et des habitués du large et des IMOCA (Sébastien Marsset et Christopher Pratt). « La Whitbread, la Volvo Ocean Race puis The Ocean Race, ce sont des courses qui me font rêver depuis que je suis gosse, sourit Christopher. Il y a une dimension internationale, une effervescence, une bataille de chaque instant, j’avais à cœur de participer à The Ocean Race Europe ».

Une sacrée course contre-la-montre

Pour être au rendez-vous, il a fallu s’activer ces dernières semaines. Tout a été fait à la hâte : le bateau n’a été récupéré que début mai et les tractations pour constituer l’équipage ont été particulièrement intenses. Dès lors, plus question de perdre du temps, d’où les deux sessions d’entraînement ces dernières semaines depuis Lorient où le bateau a été amarré. « On a essayé de comprendre le bateau, saisir comment les Américains puis Sébastien Simon essayaient de le faire fonctionner. Et on essaie aussi de travailler sur notre fonctionnement en équipe ».

Christopher sait que rien ne sera facile, lui qui insiste beaucoup sur « l’humilité » de chaque membre de l’équipage. « On est conscient de là où on part, de nos moyens et du temps qui y a été consacré ces dernières semaines par rapport aux autres équipes, confie-t-il. Nous sommes tous là pour apprendre, pour permettre de gagner en sérénité dans notre utilisation du bateau ». Mais le Marseillais, comme tout l’équipage, est aussi compétiteur : « Le fait qu’il y ait beaucoup d’étapes, que l’on passe beaucoup de temps en Méditerranée, ça peut redistribuer les cartes ». Et de conclure : « je suis convaincu qu’il y aura de belles choses à jouer ! » 

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Source : Canada Ocean Racing - Be water Positive