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Peu avant 1heure du matin, ce dimanche 22 janvier, Biotherm a franchi la ligne d’arrivée à Mindelo, après 6 jours, 8 heures et 47 minutes de course.

Paul Meilhat, Anthony Marchand, Damien Seguin, Amélie Grassi et le mediaman Minghao Zhang  terminent 4eau Cap Vert à l’issue de cet acte inaugural. Un premier test à la fois sévère et fondateur. « Ça a été une super étape. Le but était de ne rien casser, de se sentir bien à bord, de ne pas faire de bêtise, de faire de belles manoeuvres.  L’équipe est top, on a le potentiel et beaucoup de choses à donner »résume Anthony Marchand. Désormais, le clan Biotherm a à peine trois jours pour récupérer, travailler sur le bateau et préparer la deuxième étape de 4600 milles en direction de Cape Town… le marathon The Ocean Race ne fait que commencer.
 
Un magnifique départ d’Alicante, des trous de vent pour s’extirper des côtes espagnoles, puis 50 nœuds dans le nez, une mer très difficile et une trentaine de virements de bord pour sortir de la Méditerranée, suivis de quatre jours de portant émaillés de nombreux empannages pour arriver jusqu’à Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, dans une atmosphère torride sur les pontons : voilà qui résume ce premier opus mouvementé et tout en contrastes.

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« On ne s’est pas affolés »

Paul Meilhat était conscient que cette entrée en matière servirait d’acclimatation pour l’équipage et c’est exactement ce qui s’est passé à bord de Biotherm : « On s’est fait bloquer la première nuit dans la pétole et ça nous a coûté cher au classement, avant d’affronter des conditions dantesques. Mais on ne s’est pas affolés, ni sur le fait de nous retrouver derrière nos concurrents, ni dans les conditions très dures ou les moments chauds. On s‘est dit qu’on allait s’appliquer à naviguer en bons marins, qu’on allait en profiter pour travailler, prendre confiance, comprendre le bateau, les réglages, on a fait de la pédagogie, le tout dans une super ambiance ».

« Il a fallu prendre soin les uns des autres parce que la vie à bord n’était pas facile. L’idée était de faire de notre mieux, mais de rester très précautionneux dans nos gestes et dans la prise en main du bateau sans faire de gros dégâts » insiste Amélie Grassi qui découvrait, comme Anthony Marchand, la navigation en IMOCA.

0 14 01 230121 ABE BIOTHERM AB 9058© anne beauge (anne beauge (Photographer) - [None]

Potentiel prometteur

Contrat rempli, car à part quelques petits soucis techniques mineurs, dont le système de descente de foil qui a cédé à 24 heures de l’arrivée, Biotherm a tenu le choc. Il y aura certes de la bricole et des vérifications à réaliser pendant cette courte pause capverdienne, mais rien de sérieux. « Vu les conditions que nous avons eues, cela veut dire que l’équipe technique a assuré dans la préparation du bateau »se réjouit le skipper.

Ce galop d’essai en Méditerranée et Atlantique Nord est l’occasion de tirer un premier bilan pour cet équipage encore en construction. « On a le sentiment qu’on a un peu de retard sur les autres équipes,analyse Paul. Mais il ne faut pas vouloir le combler tout de suite et à tout prix. Il faut garder à l’esprit que c’est une course très longue. On va augmenter notre niveau d’exigence sur certains points et construire au fur et à mesure. On a un gros potentiel et c’est très prometteur ».

0 14 01 230121 ABE BIOTHERM AB 9063© anne beauge (anne beauge (Photographer) - [None]

Trois jours de pause et ça repart… à l’attaque

Mercredi 25 janvier, à 17h05, la petite armada des IMOCA reprend la mer en direction de l’Afrique du Sud. Cape Town sera le prochain arrêt après 4600 milles de navigation sur un tracé que les coureurs au large ont davantage l’habitude d’emprunter. Au menu de ce périple en direction de l’hémisphère sud : un passage du pot au noir et de l’équateur, le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène entre les côtes sud-américaines et africaines avant d’atterrir aux portes du cap de Bonne Espérance. Avec un peu de chance, beaucoup de vents portants !

Ce parcours rappellera quelques souvenirs aux deux vendée-globistes du bord, dont Damien Seguin, qui, comme ses compères, est remonté à bloc pour performer dans deuxième acte : « La  première, c’était pour voir. La prochaine, on attaque  ! » .

L’équipage de Biotherm reste inchangé si ce n’est l’arrivée de la reporter embarquée Anne Beaugé, en remplacement de Ming Hao.

 
 
 
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Paul Meilhat, à propos de la courte escale au Cap Vert : « L’avantage c’est que nous ne sommes pas trop fatigués. Ça a été dur au début mais on a bien réussi à récupérer sur la fin de l’étape. Cela dit, il faut qu’on arrive à se reposer, à bien réparer les bricoles sur le bateau, à tout checker, tout en restant concentrés pour préparer l’étape d’après, parce qu’il y a du travail ! Cela paraît insensé de faire tout ça en trois jours. Il ne faut pas vouloir la perfection. Il faut trouver un équilibre ».

Damien Seguin, à propos de l’ambiance à bord : « Ça s’est très bien passé entre nous, ce qui est une super nouvelle. On a beaucoup discuté, partagé. C’est notre première grande navigation ensemble, il y a encore plein de choses à améliorer. On a fait un très bon débrief avant d’arriver. On est tous hyper contents de naviguer ensemble et on a les moyens de progresser. Et puis l’arrivée en pleine nuit ici, avec cet accueil de dingos, c’était comme une boîte de nuit géante sur les pontons ! »

Minghao Zhang (CHN), reporter embarqué à propos de son expérience à bord :« C’était ma première fois sur un IMOCA et ça a été fantastique. Le bateau est dingue ! Quand en sortie d’empannage, on borde les voiles, le bateau réaccélère d’un coup, comme une fusée. Tout est un défi à bord. Le mauvais temps, quand on progressait vers Gibraltar, avec le mal de mer, il faut continuer à faire marcher le bateau… c’est un vrai challenge ! Je n’ai jamais vécu une telle expérience ! J’étais comme un enfant. Je me sens tellement chanceux d’avoir vécu cela avec l’équipage. Bien sûr, il y avait la barrière de la langue, mais il faut trouver des solutions pour travailler ensemble. Et finalement, ça marche… »

Amélie Grassi, sur le déroulé de l’étape et la motivation :« Ça a été une entrée en matière musclée. On garde un souvenir mémorable de notre départ à Alicante ! Ensuite, on a pris un petit coup au moral la première nuit dans la pétole, quand on s’est fait doubler par les autres. Et puis en mer d’Alboran, on s’est pris jusqu’à 60 nœuds au près, ça n’est jamais une partie de plaisir… Paul a fait exprès de ne pas être trop présent sur les manœuvres, pour nous forcer à prendre la main. Et là, on arrive avec un super bateau entre les mains, tout le monde sait s’en servir, c’est hyper prometteur pour la suite. Je suis contente de cette étape. On a peut-être manqué de précision sur plein de choses, la navigation, les réglages de voiles. Il va falloir rebondir et être plus pointu. Mais en passant la ligne d’arrivée, on sentait la bascule de mental pour la 2e étape. On était sur un mode découverte et safe. Là, on sent qu’on a tous envie d’attaquer. Je suis méga motivée. On va bien s’éclater sportivement pour aller chercher la perf »

Anthony Marchand à propos du bateau et de l’état d’esprit :« Ces bateaux sont techniques. Il faut être aux écoutes, car tu peux vite perdre ton vent apparent, perdre de la vitesse, il faut être dessus, relancer souvent. Ce sont des bateaux compliqués mais qui apportent beaucoup de plaisir. C’est un peu du plaisir sado maso… avec au bout la joie de la vitesse.  En tout cas, Biotherm a un super potentiel et c’est un bateau très bien construit (…) On a appris beaucoup de choses.  Là, dans cette 2e étape, ce devrait être des conditions qu’on connaît un peu plus. On s’attend à batailler. Tout l’équipage est déjà hyper motivé pour la suite. Et Paul a une énergie démesurée, une niaque communicative ».

CLASSEMENT ETAPE 1 :  
1 - Holcim – PRB, 5 points
2 -11th Hour Racing Team, 4 points
3 - Team Malizia, 3 points
4 - Biotherm Racing, 2 points
Arrivé mardi 22 janvier à 00 47 40 (heure FRA) - 6 jours 8 heures et 47 minutes de course
5 - GUYOT environnement - Team Europe, 1 point

Source Biotherm