200704 ES VALS 0566

Suspense droit devant ! Cette nuit sera cruciale pour les leaders de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne. Charlie Dalin, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant vont aborder les premiers une vaste étendue de vents faibles. Le point virtuel Gallimard qu’ils devraient virer demain matin (vers 7h00, heure française) est situé au milieu d’une dorsale.

Comme des Sisyphe

Dans la mythologie grecque, Sisyphe, fils d’Eole, est condamné par les Dieux à pousser un lourd rocher au sommet d’une montagne, d’où le rocher finit toujours par tomber. Une épreuve vaine et sans fin, parfois désespérante. Aujourd’hui encore, Charlie Dalin, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant doivent se sentir comme des « Sisyphe ».  Pensent-ils arriver au bout de leur peine et avoir atteint les cimes du classement, qu’il faut à nouveau recommencer. 
 
En tête hier, Jérémie Beyou résume parfaitement la situation : « C’est dur parce qu’à chaque fois que je suis devant, le vent mollit. Forcément je m’arrête et les autres en profitent pour changer de direction derrière moi et je me fais dépasser. Hier soir, c’était carrément le regroupement général. Sur l’écran de mon ordinateur, on était 10 bateaux agglutinés. Alors la bagarre est sympa, c’est sûr, mais j’ai bien peur que tout ça ne serve pas à grand chose au regard des conditions qu’on va avoir à la marque Gallimard qui est placée pile sur la dorsale (excroissance anticyclonique) ». Ils y sont attendus demain, lundi 13 juillet, au petit matin.

Adieu Morphée

Charlie Dalin a donc pris les commandes cette nuit, mais de quelques longueurs seulement. Le pilote d’Apivia et celui de Charal sont à portée de jumelles. Connaissant  leur sens aiguisé de la compétition, aucun des deux ne lâchera d’un mètre. Or, les conditions sont tellement instables dans ce bord de reaching vers la prochaine marque de parcours, que cette lutte est en train de se payer au prix fort : celui de la privation de sommeil. Légèrement distancé cette nuit (15 milles), Thomas Ruyant, lui, a succombé à l’appel de Morphée et s’est octroyé quelques sommes réparateurs. Joint à la vacation, le skipper de LinkedOut insistait sur ce dilemme : « Si je pouvais, je ne dormirais jamais. Ce sont des bateaux étalement exigeants à faire avancer que c’est dur de lâcher pour aller se reposer ».

Sera-t-il plus frais que ces prédécesseurs pour aborder la nuit prochaine la zone de vent faibles (5 nœuds par endroit) ?  Pour l’instant, tout va bien. Thomas et ses compères mènent le bal, vent de travers à 20 nœuds de moyenne. Mais ce régime ne va pas durer. Dès la tombée du jour, il restera presque 100 milles à parcourir au cœur de la dorsale et le danger pourrait venir de toutes parts.

Série Noire au point Gallimard ?

Entraînée par Kevin Escoffier (PRB) et Samantha Davies (Initiatives-Cœur), littéralement bord à bord, la horde des poursuivants est survoltée. Boris Herrmann (Seaexplorer- Yacht Club de Monaco) et Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) ; Fabrice Amedeo (Newrest-Arts& Fenêtres) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) et plus loin, Maxime Sorel (V and B-Mayenne), Kojiro Shiraishi (DMG MORI Global ONE) et Giancarlo Pedote (Prysmian Group) sont tous embarqués dans des duels galvanisants.
 
Cette nuit, la traversée de la dorsale va favoriser leur retour et un énième regroupement. Pour les marins, le waypoint Gallimard ne sera pas propice à une pause lecture. Mais pour les spectateurs de la course, le suspense et les rebondissements prendront des airs de série noire… (rendez-vous ici pour découvrir les textes des skippers et écrivains)
 
Les quatre derniers concurrents ont encore quelques pages à écrire. Lorsque la tête de course abordera ce dernier point de passage demain, Arnaud Boissières, Manuel Cousin, Miranda Merron et Clément Giraud seront encore à la latitude du Fastnet.

Prévision d’arrivée aux Sables d’Olonne :

Les premiers sont attendus dans la nuit du 14 au 15 juillet et les derniers le 16 à la mi-journée.