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Après deux jours de mer, la flotte fait maintenant route vers le large, en direction d’une marque de parcours virtuelle, située environ 480 milles à l'ouest du Cap Finisterre.

Cette nuit et jusqu’à la mi-journée, les bateaux ont accéléré à la faveur d’une brise fraîche de nord et progressaient vite, entre la côte espagnole et ce « waypoint ».

Deux équipages se bataillent la tête de flotte depuis près de 24 heures : celui de Thomas Ruyant (LinkedOut) et celui de Charlie Enright (11th Hour Racing), qui se passent la main au gré des conditions de vent et de mer. Moins d'un mille les sépare et ils se disputent la moindre longueur de bateau, alors qu’il reste encore 700 milles à parcourir avant l'arrivée de l'étape à Cascais au Portugal (mercredi).

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Dans leurs sillages, le nouveau Bureau Vallée 3 (+13 milles) – ex-L'Occitane en Provence - , skippé par Louis Burton est, lui, engagé dans une seconde bataille, toute aussi passionnante, avec l'équipe de Nicolas Troussel à bord de CORUM L'Épargne (+10 milles).
 
En queue de peloton des IMOCA, nous retrouvons enfin Offshore Team Germany, skippé par Robert Stanjek. Le seul IMOCA de la flotte sans foils a néanmoins impressionné par sa vitesse dans les vents légers et, à mesure que la flotte se dirige dans une nouvelle zone de haute pression, il pourrait bien réduire son retard qui est actuellement de 35 milles sur LinkedOut.

En effet, les équipages ont entamé l’étape par du petit temps au départ de Lorient samedi, puis une brise portante s'est formée au fur et à mesure qu'ils se sont dirigés vers le sud-sud-ouest et le cap Finisterre. Dans la nuit de dimanche à lundi, les bateaux ont accéléré dans un vent fort, tribord amure, atteignant des vitesses jusqu’à 30 nœuds pour les foilers.

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La comparaison entre les prototypes du Vendée Globe menés en équipage et les monotypes VO65 s’est avérée très intéressante. Et aujourd’hui, tous les IMOCA, sauf un, devancent les VO65 avec un écart entre LinkedOut et Mirpuri Foundation Racing – leader des VO65 -  d’une trentaine de milles.
 
Tout reste donc très ouvert alors que LinkedOut et 11th Hour Racing Team se battent pour la victoire pendant que débute cette nouvelle phase de vent léger précédant plusieurs transitions météorologiques que les marins vont devoir gérer, entre la marque de parcours virtuelle et l’arrivée.

Sébastien Josse - l'un des quatre membres de l’équipage de CORUM L'Epargne, avec Nicolas Troussel, Marie Riou et Benjamin Schwartz – expliquait ce midi à la Classe IMOCA que son équipe avait concédé quelques milles dans le Golfe de Gascogne lors de la transition entre les vents légers et les vents plus forts. "Puis la nuit dernière a été rapide - vraiment rapide", expliquait-il depuis le cockpit du 60 pieds avec, en fond sonore, le bruit des écoutes en train d'être réglées. "Nous allions à plus de 30 nœuds,"poursuit-il, "mais maintenant, le vent commence à tomber un peu… Nous avons donc pu nous reposer, manger quelque chose et ranger aussi un peu le bateau."


Le marin qui cumule à la fois de l’expérience sur le Vendée Globe et sur l’ex-Volvo Ocean Race, explique que la capacité d’adaptation de l’équipage dans les conditions changeantes est la clé de la performance sur cette première des trois étapes autour de l’Europe. "Nous devons bien gérer les transitions. Le vent va mollir puis prendre de la gauche. Nous devrions donc pouvoir utiliser une plus grande voile d'avant," explique-t-il, "mais les transitions seront très marquées, on va passer de 5 à 25-30 nœuds et ça va être vraiment rapide."
 
Sébastien Josse et l'équipage de CORUM L’Épargne se régalent de la bataille avec l'équipe de Bureau Vallée 3, "Pour nous, c'est la première course et la première fois que nous régatons avec un bateau à côté de nous, c'est donc vraiment intéressant de voir nos points forts et les points ou nous devons encore travailler. C'est serré et c'est une super course avec Bureau Vallée !"

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L'ambiance à bord de CORUM L’Épargne est très bonne, les marins savourent leur première chance de régater en équipage contre d’autres IMOCA. "C'est aussi la première fois que nous courons ensemble avec Marie et Ben," rappelle Sébastien, "mais ce sont des marins top niveau et c'est donc vraiment facile de naviguer avec eux parce que nous sommes tous sur la même longueur d’onde et tout le monde prend soin les uns des autres. Nous sommes en pleine forme !"
 
Ed Gorman