Image r 1200 0 2

A 1000 milles environ du Pot-au-noir, les leaders soignent leur trajectoire pour gagner vers l’ouest où la zone de convergence inter-tropicale est réputée moins épaisse en cette saison. Mais dans un alizé de Nord Est assez stable, les voilà plein vent arrière et il convient de bien choisir ses bords de pportant.

Une descente en escalier parfaitement maîtrisée pour l’instant par Groupe GCA Mille et un sourires ainsi que Charal. Pour les retardataires en IMOCA et les premiers Class40, il faut d’abord gagner son ticket d’entrée dans l’alizé. Ceux qui l’oblitèrent à l’ouest auront un avantage décisif une fois touché les vents portants.

Sur un plan stratégique, cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est vraiment passionnante. Une magnifique glissade en Manche, puis une dispersion encore jamais vue sur le proche Atlantique en quatorze éditions, et voilà la flotte qui se recompose à tous les étages : Valse des leaders en Multi50 et en Class40, retour dans le jeu en milieu de peloton des partisans de l’ouest en IMOCA, accélération de la tête de flotte qui creuse au fil des milles,… Bien malin qui pourrait donner la hiérarchie réelle des troupes à l’entrée du Pot au Noir (en rouge sur la carte ci dessous).

Car ce sera bien le juge de paix de cette Route du Café. Une fois franchie cette zone où la rencontre des alizés de chaque hémisphère forme un grand nulle part, le dernier tronçon vers Salvador de Bahia n’est certes pas une formalité, mais les places y sont plus dures à reprendre. « Aujourd’hui, le Pot-au-noir est un beau foutoir mais ça devrait s’arranger pour les leaders lundi ! » promet Richard Silvani de Météo France. Positionné  en théorie par 7° Nord et 27°30 Ouest, le meilleur point d’entée est encore loin sous le vent des concurrents, environ 1000 milles pour les leaders qui devraient l’atteindre dans la nuit de lundi à mardi. Ce qui suppose encore plusieurs recalages. dans l'ouest.

Chez les IMOCA, le match des leaders s’apparente à une course de vitesse pure. Dans ce domaine, Jérémie Beyou et Christopher Pratt mettent une énorme pression sur la flotte. Ils font preuve de la maîtrise du vol acquise lors des longues sessions d’entraînement cette année, marchent facilement  1,5 noeuds plus vite et creusent sur Apivia : De 10 milles cette nuit, leur avance est passée à 34 milles à 9 h 00. La flotte s’étire avec déjà 100 milles entre le premier et le 8ème IMOCA. A noter tout de même la résistance exceptionnelle des bateaux à dérives, Banque Populaire IX en tête (3ème devant le redoutable 11th Hour) ainsi qu’Apicil et Corum l’Epargne. Comme on s'y attendait, ces trois-là sont clairement au dessus du lot dans cette course dans la course et plutôt favorisés depuis le départ par le peu de reaching depuis le départ. Cette performance est aussi le résultat d’une prise de risque supérieure. Quand les foilers cherchent l’appui en loffant sous gennaker, les IMOCA à dérives glissent plus bas sous spi mais avec 400 mètres carrés de nylon qui se baladent devant l’étrave, attention aux vracs !  A ces vitesses, ils coutent cher, comme en témoignait  Samantha Davies dans son message de la nuit.