Elodie Bonafous signe sa première victoire en IMOCA au terme d’un duel serré avec Charal sur la Rolex Fastnet Race

La navigatrice française, confirme un début de carrière prometteur dans la Classe IMOCA. Après sa deuxième place lors de la Course des Caps plus tôt ce mois-ci, elle a décroché aujourd’hui sa première victoire dans la catégorie à l’occasion de la Rolex Fastnet Race.
Naviguant aux côtés du marin expérimenté français Yann Eliès, ainsi que de Basile Bourgnon et Gaston Morvan, Élodie Bonafous, 29 ans, a franchi la ligne d’arrivée au large de Cherbourg dans les premières heures ce matin, avec seulement huit minutes d’avance sur Jérémie Beyou et son équipe à bord de Charal, qui terminent deuxièmes.
L’équipage d'Elodie Bonafous, à bord d’Association Petits Princes-Quéguiner, a mis deux jours, 14 heures et 7 minutes pour boucler le parcours classique de 695 milles nautiques de la Rolex Fastnet Race, aussi technique qu’exigeant, entre Cowes, sur la côte sud de l’Angleterre, et Cherbourg, via le rocher du Fastnet, situé à la pointe sud-ouest de l’Irlande.
Cette année, le parcours s’est majoritairement couru au près jusqu’au rocher, puis au portant sur le chemin du retour. Les six IMOCA ayant terminé la course ont brillé aux avant-postes d’une flotte de près de 450 bateaux engagés sur la Rolex Fastnet Race.
Pour Elodie Bonafous, ce résultat confirme son statut de nouvelle figure majeure de la Classe IMOCA, à la barre de son foiler de dernière génération signé Guillaume Verdier, en vue du prochain Vendée Globe en 2028. Elle prend également la tête du Championnat des IMOCA Globe Series 2025.
Yann Eliès a qualifié les débuts de la navigatrice dans la Classe d’« exceptionnels ». « Cela s’explique par plusieurs raisons », a-t-il expliqué ce matin depuis le bord du bateau, alors qu’il rejoignait Concarneau, en Bretagne. « D’abord, nous avons un super bateau, très polyvalent. Ensuite, nous avons une excellente skipper qui apprend très vite, et enfin une équipe solide qui nous a livré un bateau parfaitement préparé. »
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« Maintenant, il faut juste garder la tête froide », a-t-il poursuivi, « car ce ne sont que les premières courses de la saison, et toutes les équipes du circuit ne sont pas présentes. Globalement, sur cette Rolex Fastnet Race, je pense que les conditions météo ont un peu favorisé le bateau, car il est très polyvalent. »
Ce matin, Yann Eliès a expliqué que les vents modérés avaient rendu le départ plus facile qu’il y a deux ans, et que passer en tête au rocher du Fastnet avait été crucial, car le vent avait ensuite faibli pour les poursuivants. Il a décrit le duel avec Charal comme un vrai classique, avec Jérémie Beyou et son équipage qui gagnaient parfois un peu de vitesse grâce à des choix de voiles différents. Mais dans les derniers bords, Yann Eliès estime que l’équipe d'Élodie Bonafous a pris de meilleures décisions, notamment en se positionnant mieux dans le courant, ce qui leur a permis de sécuriser la victoire, leur bateau étant aussi un peu plus rapide dans le petit temps.
« Disons qu’ils méritaient autant la victoire que nous », a-t-il déclaré à propos de l’équipe de Jérémie Beyou. « Ce qui a fait la différence, ce sont les prévisions et les conditions finales, avec des vents faibles, qui ont davantage joué en notre faveur. C’est là que le bateau excelle. »
Par ailleurs, Yann Eliès, qui a navigué aux côtés de nombreux skippers au fil des années, dresse un portrait élogieux d’Élodie Bonafous en tant que skipper et navigatrice en mer. Il confie qu’elle fait la tête parfois quand son bateau est dépassé, mais il considère cela comme un signe positif.
« C’est normal que ça fasse mal de perdre, ça veut dire qu’elle est investie », a-t-il expliqué. « Et en même temps, son style de management est à la fois bienveillant et intelligent, car elle sait placer les bonnes personnes aux bons postes, notamment en équipage. Elle leur fait confiance et les laisse prendre des initiatives. Je pense qu’elle est vraiment à la hauteur du rôle de skipper », a-t-il ajouté. « Elle reste la cheffe à bord, mais tout se fait avec intelligence et respect mutuel. »
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Pour Jérémie Beyou et son équipe à bord de Charal, cet excellent résultat confirme leur belle régularité sur cette course. Jérémie Beyou l’avait déjà remportée en IMOCA en 2019 et terminé deux fois deuxième auparavant, en 2013 et en 2021.
Derrière le duo de tête, un autre bras de fer s’est joué jusqu’à l’arrivée entre Yoann Richomme et son équipage sur Paprec Arkéa, qui ont devancé de seulement 11 minutes Sam Davies et son équipe sur Initiatives-Cœur.
Yoann Richomme, deuxième du dernier Vendée Globe plus tôt cette année, a pleinement savouré cette course intense, qu’il a décrite comme un sprint du début à la fin, sans aucun temps mort. « Les deux bateaux devant sont encore difficiles à rattraper en termes de performance sur un parcours comme celui-ci », a-t-il confié à propos de Charal et Association Petits Princes-Quéguiner. « Mais nous avons réussi à rester proches d’eux par moments, ce qui est clairement encourageant pour nous. »
« J’ai vraiment été très satisfait de l’équipe », a-t-il ajouté, après avoir navigué avec le trio 100 % français composé de Corentin Horeau, Estelle Greck et Pascal Bidégorry. « Et du fonctionnement général à bord, malgré quelques petits pépins, malgré les inévitables passages à vide où l’on n’allait pas aussi vite qu’on l’aurait voulu. On a toujours réussi à rester motivés, à revenir dans le match. C’était super. »
Pour Yoann Richomme, qui disputait là sa première course de la saison avant The Ocean Race Europe, cette Rolex Fastnet Race a été un vrai test de vitesse au près, ce qui, selon lui, n’est pas le point fort de son bateau dans les conditions moyennes. Il a également apprécié le duel avec Sam Davies et son équipe sur Initiatives-Cœur, qui comptait notamment la jeune étoile montante du Vendée Globe, Violette Dorange. « On est super contents d’avoir terminé troisièmes. On avait vraiment l’impression de disputer notre propre petite régate face à Initiatives-Cœur. Ce n’était pas simple, ils ont super bien navigué. C’était intense, plein de petites leçons, parfait pour nous préparer à The Ocean Race Europe », a-t-il conclu.
Paprec Arkéa va désormais subir quelques réparations mineures et ajustements à Cherbourg avant que l’équipage ne mette le cap sur Kiel, probablement jeudi, lieu de départ de The Ocean Race Europe, prévu pour le dimanche 10 août. « Le bateau est en excellente forme », a résumé Yoann Richomme. « Nous avons plein de petites idées pour l’améliorer avant le départ de The Ocean Race Europe. C’est sur cela que nous allons nous concentrer, mais il est clairement prêt à repartir. »
En cinquième position, on retrouve la skippeuse suisse Justine Mettraux et son équipage à bord de Teamwork-Team SNEF, suivis par le Français Louis Duc sur Fives Group–Lantana Environnement, qui devrait rejoindre Cherbourg-en-Cotentin ce soir.
Le skipper canadien Scott Shawyer et son équipe sur Canada Ocean Racing–Be Water Positive ont quant à eux abandonné la course tard dans la première nuit, en raison d’un problème hydraulique. L’équipe a indiqué que sa priorité était désormais de remettre le bateau en parfait état de fonctionnement avant The Ocean Race Europe.
Tout le classement de la course est disponible ICI
Ed Gorman (traduit de l'anglais)
Info Teams
Victoire éclatante de Jérémie Beyou et Morgan Lagravière sur la Transat Café L’OR
Les navigateurs français Jérémie Beyou et Morgan Lagravière ont remporté la 17ᵉ édition de la Transat Café L’OR à bord de Charal, s’offrant une magnifique victoire en IMOCA.
•••Jérémie Beyou et Morgan Lagravière (Charal) remportent la TRANSAT CAFÉ L'OR en IMOCA
Ce vendredi 7 novembre à 5h15 min et 18 secondes (heure locale, 10h15 à Paris), Jérémie Beyou et Morgan Lagravière ont franchi les premiers la ligne d’arrivée des IMOCA en baie de Fort-de-France pour la 17ème édition de …
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