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Le natif du Guilvinec a franchi la ligne d’arrivée en vingt-neuvième position ce mercredi 13 décembre, à 14h11. François Guiffant aura bouclé les 3 500 milles théoriques du parcours en l’espace de 12 jours 21 heures 11 minutes 1 seconde, à une vitesse moyenne de 11,31 nœuds.

Avec son solide sens marin et sa joie sincère d’être en mer et de profiter de chaque instant, le skipper de Partage a en réalité parcouru 4 047,19 milles à une vitesse moyenne de 13,09 nœuds. 

À quelques heures de quitter le petit paradis tropical martiniquais, François Guiffant était honnête. Sait-il d’ailleurs faire autre chose, ce marin simple et sincère, débarqué en 2018 dans la classe IMOCA pour enfin réaliser son rêve de tour du monde ? Pour lui et son « vieux » plan Lombard de 2004, l’escale avait été « un peu courte » entre l’arrivée de la Transat Jacques Vabre (31e), et le départ de ce Retour à La Base. « Il y a eu pas mal de travail à faire sur le bateau donc c’était un peu fatiguant », expliquait le marin qui, avec son équipe ultra réduite à la mesure de son budget, avait bien été obligé de faire un peu plus que mettre la main à la pâte.

Tant pis pour l’option commando et le déficit de sommeil, il faudrait compter sur lui pour être à l’heure dite dans cette baie. Car un « Fanch » heureux est un « Fanch » en mer ! Et comme sa joie d’y être est hautement contagieuse, il avait pu bénéficier de la solidarité d’autres marins, à l’image de Damien Seguin(Groupe Apicil), qui lui avait généreusement prêté un grand gennaker, voile d’avant ô combien précieuse pour l’aventure qui l’attendait… 

Le voilà donc parti, impossible à rater sur la ligne de départ, avec ce grand œil tout rond dans les voiles, si singulière œuvre de l’artiste français JR qui semble porter notre regard là où les terriens ne se risquent plus. Et c’est un peu ça, que fait le skipper de Partage tout au long de cette course ! Ménageant sa monture dans les premiers jours au près, il nous envoie en grand témoin sa petite carte postale quotidienne : « Tout va bien à bord, content d’avoir repris la mer, on longe l’arc antillais, il fait plutôt beau avec quelques Fous de bassan qui passent au-dessus de ma tête. »

Attention, François Guiffant a beau être contemplatif à ses heures perdues, la traversée n’a rien d’une promenade de santé ! Quelques jours après le départ, une latte de chute de grand-voile se casse en prenant un ris. Le skipper de Partage le prend comme un « avertissement », au milieu des grains à près de 40 nœuds. François Guiffant opte alors pour une route plutôt Sud et moins ventée par rapport à ses camarades de jeu. À son rythme. Mais quand même, « on avance, on avance, c’est une évidence. »

Et dans cette traversée en bon marin, au milieu de la grosse houle de l’Atlantique Nord qui n’épargne pas son cockpit bien plus exposé que ceux des foilers modernes, il n’en n’oublie pas les autres. C’est lui d’ailleurs qui enverra un petit message à Violette Dorange (Devenir), la benjamine de la course (22 ans), en proie à des soucis techniques qui la ralentissent et qui traverse, de son propre aveu, « un coup de mou ». « Il m'a dit une phrase que j'essaie de garder en tête : « Faire une transat ce n'est pas anodin et c'est un beau challenge ! ». Ça m'a fait beaucoup de bien et j'essaie de profiter », écrit-elle.

Il est comme ça, François Guiffant, à partager aussi avec nous les moments où il se sent comme « dans Le Petit Prince, il y a une phrase qui dit : « S’il te plaît, dessine-moi un mouton. » Eh bien hier soir, j’avais le sentiment d’être le mouton ». Oui, à l’arrivée, il finit ce Retour à La Base parmi les derniers de la flotte, avec son bateau qui en a « transaté »d’autres. Mais qu’importe, car après tout, cela signifie qu’il faut passer plus de temps en mer, et ça, « Fanch », ce n’est jamais pour lui déplaire ! 

IL A DIT :

« Ça fait du bien d’être arrivé ! On est basé un peu plus loin avec le projet, ça fait longtemps que je ne suis pas venu à Lorient. C’était une super course. Je l’ai disputé dans un mode assez conservateur en matière de choix de voiles mais on a essayé de se battre avec les copains. J’ai aussi suivi le match devant et ça avance très vite ! Je suis content parce que j’ai navigué proprement, je n’ai pas eu de soucis et je me suis fait des mémos pour monter d’un cran aussi. J’avais fixé des objectifs avant de partir et je les ai tenus ! La suite, c’est du repos, les fêtes et faire des cadeaux ! »

SA COURSE EN CHIFFRES

Heure d’arrivée : 14 h 11 min 01 sec
Temps de course : 12 jours 21 heures 11 min 01 sec
Milles parcourus : 4 047,19 milles
Vitesse moyenne réelle : 13,09 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 11,31 nœuds

Source : Retour à la Base