Barcelona World Race : un Atlantique à deux vitesses
- Cheminées Poujoulat avec cinq jours d’avance à l’équateur ?
- Neutrogena et GAES Centros Auditivos ralentis
- L’escale technique en Nouvelle-Zélande fortement pénalisante
Jean Le Cam et Bernard Stamm gardaient un souvenir cuisant de leur remontée de l’Atlantique Sud lors du dernier Vendée Globe. Pour rejoindre l’équateur, ils avaient dû composer avec des vents de secteur nord, une mer cassante… Pour cette 3e édition de la Barcelona World Race, ils ont été cette fois-ci bénis des dieux. En contournant une bulle anticyclonique dans un timing idéal, ils ont à nouveau creusé l’écart sur leurs poursuivants.
On ne répétera jamais assez, qu’une course océanique n’est jamais finie tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Mais force est de constater que l’équipage de Cheminées Poujoulat, hors avarie technique majeure, doit commencer à renifler le fumet de la victoire. Avec presque 1300 milles d’avance sur son plus proche poursuivant, Neutrogena, le tandem franco-suisse commence à disposer d’une marge confortable. Il faudrait un différentiel de vitesse de 30% pour que Guillermo Altadill et José Muñoz puissent encore espérer l’emporter.
Trois visites en Nouvelle-Zélande
Au final, ce sont trois équipages qui auront choisi de faire escale en Nouvelle-Zélande. Après Neutrogena à Bluff, à l’extrémité de l’île du Sud, c’est Renault Captur qui a décidé de se dérouter sur Wellington pour réparer un safran endommagé, puis Spirit of Hungary à nouveau à Bluff. A chaque fois, l’escale s’est soldée par la perte a minima de 800 milles. Guillermo Altadill et José Muñoz y ont laissé une grosse part de leurs rêves de victoire, Sébastien Audigane et Jörg Riechers ont régressé en sixième position et abandonné leur espoir de finir sur le podium. Quant à Nandor Fa et Conrad Colman, ils sont maintenant dans une autre course où le temps est leur seul adversaire. Si la casse matérielle n’a pas de conséquences aussi dramatiques que lors du Vendée Globe, on voit bien que la régularité paie. L’escale technique ne doit être qu’une solution de dernier recours, quand la sécurité des hommes est en jeu.
Quatre nouveaux cap-horniers dans le week-end
Samedi les deux frères Bruno et Willy Garcia devraient mener leur We Are Water au pied du cap Horn, réalisant leur rêve de gosse. Ils devraient être suivis quelques heures plus tard par Aleix Gelabert et Didac Costa à bord de One Planet One Ocean & Pharmaton. Quatre nouveaux cap-horniers en 24h, c’est aussi une des caractéristiques de la Barcelona World Race de permettre à des navigateurs de s’aguerrir sur une course en double avant, peut-être, de se lancer de nouveaux défis en solitaire, ou de confirmer leur talent. L’exemple de Gerard Marin et Anna Corbella est à cet égard parfaitement représentatif de cette disposition. Chacun des deux avait participé à l’édition 2010-2011, avec pour premier mérite celui de boucler l’aventure à Barcelone. Cette fois-ci, ils sont en lutte pour le podium. Anna Corbella avait au cap Horn, 12 jours d’avance sur le temps de référence de l’édition précédente qui, il est vrai, imposait un passage par le détroit de Cook. Gerard Marin accostait lui à Wellington. Presqu’un océan d’avance, ce n’est pas le moindre des mérites de la Barcelona World Race de savoir mettre le pied à l’étrier à de nouveaux candidats pour aller danser sur la peau du diable dans les mers australes.
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