Alex Thomson Racing

12.11.20 - 17h00 - Après quatre jours de mer, le Britannique Alex Thomson a pris pour la première fois la tête du Vendée Globe, alors que son HUGO BOSS commence à accélérer au portant, dans le nord-est de Sao Miguel aux Açores.

Tous ses principaux rivaux, principalement français, ont suivi la performance de Thomson jusqu'à présent. En effet, n'ayant eu l'occasion de courir contre lui plus tôt dans la saison, chacun observe de près le rythme de l'Anglais.

Cet après-midi, le foiler noir de Portsmouth, progressait à environ 35 milles dans l'est et sous le vent de ses deux principaux compagnons de route, Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (APIVIA). Thomson a été pointé à 15 nœuds dans un flux de nord sur un cap qui pourrait le mener juste au sud de l'île de Santa Maria, aux Açores.

Au classement, il est intéressant de noter que les concurrents en deuxième et troisième position sont de ‘vieux’ IMOCA, à dérives droites, tous deux conçus par Bruce Farr et mis à l'eau à un an d'intervalle, en 2006 et 2007. Ils sont aussi tous deux redoutables au près. Le premier est Yes We Cam ! de Jean le Cam qui n'était qu'à quatre milles derrière HUGO BOSS à 16 heures et le second est OMIA-Water Family de Benjamin Dutreux qui poitait à neuf milles derrière.

Yo-Yo

Depuis le départ, la course met particulièrement les skippers à l’épreuve nerveusement et physiquement. En effet, les solitaires doivent faire face à des conditions météorologiques soit très changeantes, soit casse bateaux et cela va continuer. Les prochains jours s'annoncent tout aussi difficiles alors que les leaders commencent à sentir l’influence de la tempête tropicale Theta qui se concentre actuellement à environ 600 milles dans l'ouest de Funchal, capitale de l’Ile de Madère.

Il semble que passer à l’est du centre de ce système n'est pas une option et que les skippers chercheront à aller bénéficier des conditions de vent portant soutenues, sur sa face ouest.

Pascal Bidégorry, coureur au large et spécialiste de la navigation comme du routage, a travaillé avec Charlie Dalin dans la préparation du projet Vendée Globe de Team APIVIA. Dans cette situation, son choix va droit au but.

« Pour traverser une dépression comme celle-ci, il faut aller en bâbord amure au centre du système et, si vous y arriver parfaitement, quand vous arrivez au centre, vous empannez en tribord. »

« Je pense que les gars vont aller au maximum près du centre au vent arrière et gagneront jusqu'à quatre ou cinq heures en passant par le système. Ils doivent faire attention à la façon dont le système se déplace pour être sûrs de ne pas tomber dans ‘la molle’ au sud. Et ensuite, le premier bateau qui attrapera les alizés, va gagner du temps, » explique Pascal.

La course reste belle même s'il manque l’un des grands animateurs de sa tête de flotte, Jérémie Beyou, qui continue de remonter cap au nord-est, vers les Sables d'Olonne. Une fois sur place, lui et son équipe évalueront les réparations à faire sur Charal et détermineront s'il peut repartir à temps avant la fermeture de la ligne de départ le 18 novembre.

Jérémie navigue encore à 150 miles au nord-ouest de La Corogne alors que, dans son sud-est, Fabrice Amedeo se dirige lui vers la Galice après être reparti des Sables suite à une avarie de gréement sur Newrest-Art & Fenêtres.

Le reste de la flotte est désormais répartie sur 470 milles dans l’Atlantique avec, loin derrière le peloton, Sébastien Destremau qui suit une route sinueuse à bord de Merci due à la une longue liste de problèmes techniques, conséquences du passage de front de mardi dernier.

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)